Sarah Breedlove, alias Sarah C.J Walker (1867 -1919), est la première femme noire millionnaire de l’histoire des États-Unis d’Amérique. Elle fait fortune grâce à la commercialisation des premiers produits cosmétiques et capillaires, destinés aux femmes noires. Partie de rien, elle est aujourd’hui un véritable symbole pour la communauté afro-américaine et les entrepreneures.

Sarah C.J. Walker, née Sarah Breedlove en 1867 de parents esclaves en Louisiane, fait partie de la première génération d’Afro-américains libres. Dernière d’une fratrie de 6 enfants, elle devient orpheline à l’âge de 9 ans. Elle partira donc chercher refuge chez sa sœur ainée, dans le Mississippi. Pendant 4 ans, elle travaillera comme femme de ménage pour gagner sa vie. Là-bas, sa vie ne sera pas rose. Fouettée et abusée par son beau-frère, Sarah épousera Moses Mc Williams, ouvrier de son état, pour en échapper. De ce mariage naitra son unique fille, Leila Mc Williams.

Veuve quelques années après, elle décidera de déménager à Saint-Louis dans l’État du Mississippi, auprès de ses frères barbiers. Là, elle travaillera comme blanchisseuse pour un salaire journalier de 1 $. Elle finira par épouser un journaliste, Charles Joseph Walker, qui l’aidera à développer son entreprise. Son mariage durera 4 ans.

Madame C.J Walker, philanthropreneure

Après avoir développé sa ligne de cosmétiques pour la santé et la pousse des cheveux, elle partira dans le Colorado. Là, elle réussira à mettre sur pied une marque prospère. Une marque qui pèsera alors 1 milliard de dollars américains ( soit 10 milliards de dollars actuels). Grâce à sa richesse, elle en profitera pour créer une usine et de l’emploi. Elle ouvrira aussi une école de beauté « Leila College of Beauty Culture » où elle formera les nouvelles agentes commerciales en soins capillaires.

En tant que philanthrope, Sarah C.J. Walker est aussi connue pour s’être impliquée dans la défense des droits des femmes et des Afro-américains. C’est une figure symbolique du féminisme afro-américain. Sa villa sera d’ailleurs un lieu de rassemblement pour les leaders communautaires de l’époque. Elle versera aussi de multiples dons : à des collèges, des écoles secondaires noirs et à des organisations, axées sur le bien-être social des Noirs américains. Elle participera notamment au financement de plusieurs associations comme la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP) qu’elle financera à hauteur de 5,000 dollars, notamment pour une campagne contre le lynchage.

En 1919, Madame C.J. Walker s’alliera avec Philip Randolph, pour fonder la Ligue internationale pour les peuples noirs. Une ligue à travers laquelle Sarah prendra clairement position contre l’Occupation américaine d’Haïti. Plus tard, elle sera élue vice-présidente de la National Equal Rights League fondée par William Monroe Trotter. Lorsqu’elle décède à l’âge de 51 ans, ses dernières volontés sont claires : verser les deux tiers de ses bénéfices à des œuvres caritatives.

Une véritable business woman

Même si Sarah divorcera de son mari C.J. Walker en 1906, elle continuera de se faire appeler ainsi. C’est en développant une maladie du cuire chevelu, que la jeune entrepreneure s’est intéressée à la trichologie (la science des cheveux). Elle se tournera alors vers Annie Turnbo Malone, entrepreneure noire spécialiste des produits capillaires, pour régler son problème de santé. Elle deviendra par la suite, sa concurrente directe.

Avec sa gamme de produits « Wonderful Hair Growner », elle fera du porte-à-porte et organisera de grande séance de démonstrations de vente, à travers les États-Unis. Pour réussir, sa stratégie reposaient sur 3 axes précis : la religion, son statut de femme mariée et ses origines ancestrales. Par ailleurs, elle sera la première femme entrepreneure à utiliser les encarts publicitaires comme preuve de fonctionnement de son produit, avec un effet avant/après. Par la suite, elle développera une gamme de cosmétiques plus complète, avec des shampoings et des savons.

Aujourd’hui la marque existe toujours. Elle a été racheté en 2013 par la société américaine Sundial Brands. En collaboration avec l’entreprise Sephora et l’arrière-petite-fille de Sarah C.J. Walker, l’héritage de la marque a été honoré. En effet, la marque de beauté « Madam C.J. Walker Beauty Culture » voit de nouveau le jour en 2016 et reste encore aujourd’hui, vendue chez Sephora.

Sarah C.J. Walker est une entrepreneure hors-pair. Partie de rien, elle a réussi à créer un véritable empire en l’espace de quelques années, dans le domaine de la cosmétique. Avec sa marque intemporelle, elle a démontré que la volonté, la résilience et l’envie sont les maitres mots de la réussite d’une entreprise. C’est pourquoi le 20 mars dernier, Netflix a souhaité lui rendre hommage à travers la série « Self made Madam C.J. Walker ». Une série principalement centrée sur le côté entrepreneurial et le sens des affaires de Sarah C.J. Walker.

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