Sidonie-Gabrielle Colette, née le 28 janvier 1873 dans l’Yonne, et morte le 3 août 1954 à Paris, est une femme de lettre française, connue pour ses talents de romancière. Première mime féminine de France, actrice et journaliste, Colette reussit à s’imposer en tant que femme, dans une société encore machiste. Membre de l’académie Goncourt, femme de caractère à la sexualité libre et moderne, Colette se veut être avant-gardiste et plurielle.
Adolescente, Gabrielle dit Colette, rencontre Henry Gauthier Villars, séducteur compulsif surnommé « Willy » avec qui elle se marie en 1893. C’est grâce à lui que Colette s’introduit dans les salons mondains de Paris, et qu’elle prend le chemin de romancière. Elle signe par ailleurs, sous le nom de Colette Willy jusqu’en 1923. Engagée à écrire ses souvenirs d’enfance, Colette rédige son premier ouvrage : Claudine à l’école, suivi par une série complète de Claudine : Claudine à Paris, Claudine en Ménage, Claudine s’en va … . Ce n’est qu’après s’être affranchi de son mari, après son divorce, que Colette signe la fin de la série des Claudine, par son seul pseudonyme : Colette.
La femme est capable de tous les exercices de l’homme sauf de faire pipi debout contre un mur, Colette.
Tantôt romancière, tantôt journaliste, Colette est aussi pendant une partie de sa vie directrice littéraire du journal Le Matin. En 1921, en vue de distinguer « le meilleur ouvrage », elle préside le jury du prix littéraire La Renaissance, crée par Henry Lapauze. Elle en sera la présidente jusqu’en 1928. En 1945, Colette est élue à l’unanimité à l’académie Goncourt, dont elle devient la présidente en 1949. Comprenant rapidement que la célébrité passe par la maîtrise de son image, elle devient l’écrivaine la plus médiatisée et photographiée du XXème siècle. Elle sera même l’interprète de son propre rôle, dans le documentaire que lui consacre Yannick Bellon, intitulé sobrement Colette. En 1953, elle est élevé au rang d’officier de l’ordre national de la légion d’honneur. La France l’honorera, après son décès en 1954, par des obsèques nationales ( deuxième femme apres Sarah Bernardt en 1923 ) et sera enterrée au cimetière du Père-Lachaise, à Paris.
Colette, une pionnière de l’autofiction
La bisexualité tient un rôle important dans la vie personnelle de Colette mais aussi dans ses oeuvres artistiques. C’est d’ailleurs un terme récurrent dans la série de romans Claudine, qui dépeint outre la protagoniste, de nombreuses femmes bisexuelles. Colette est aussi l’auteur d’un ouvrage de réflexion sur l’Amour et la sexualité : Le Pur et l’Impur, qui puisent dans des exemples hétérosexuels comme homosexuels. Elle sera surnommée « La Reine de la bisexualité« .
Colette se démarque donc de ses contemporains grâce aux sujets qu’elle aborde : la revendication des droits de la chairs sur l’esprit, de la femme sur l’homme, la liberté sont les lignes de force de son écriture. Dans un style épuré mais élevé, elle trouve sa place parmi les romanciers régionalistes, qui se sont imposés pendant l’entre-deux-guerres. Son attention pour la justesse des mots, sa sensualité épanouie, et sa modernité d’écriture, font d’elle, la pionnière du genre de l’autofiction.
Artiste et femme
Pour gagner sa vie en tant que femme libre, elle poursuit en 1906 une carrière au music-hall. Goerges Wague, comédien et mime, l’encourage en ce sens. Présentant des pantomimes orientales dans des tenues très légères, Colette se produit au théâtre de Marigny, au Moulin Rouge, au Bataclan et en province. Elle devient alors la première femme mime de France. Ces spectacles transparaissent d’ailleurs dans ses oeuvres : La Vagabonde et L’Envers du music-hall. Années de scandales et de libération morale, Colette vit notamment plusieurs relations amoureuses homosexuelles. Surtout avec Mathilde de Morny, surnommée Missy, avec qui elle partage la scène en 1911. Mélomane avertit, elle collabore avec Maurice Ravel entre 1919 et 1925, pour la fantaisie lyrique L’Enfant et le sortilège.