Les silver entrepreneures sont de plus en plus nombreuses aujourd’hui, en France. Parce qu’il leur est difficile de retrouver un emploi à leur âge, certaines préfèrent se lancer dans la création d’entreprise. Mais leur âge étant un souci sur le marché du travail, en est-il de même pour l’entrepreneuriat ? L’ âge devient-il un atout ou bien un frein ?
Quand arrive la quarantaine, toutes les françaises ne sont pas prêtes à quitter le monde du travail, pour se lancer à leur compte. Ceci dit en 2017, 180 000 quinquagénaires (femmes et hommes confondus) ont osé sauter le pas de la création d’entreprise. Ne serait-ce que pour pour vivre de leur rêve (selon l’Association pour le droit à l’initiative économique comme des « seniors »). Les jeunes n’ont donc pas le monopole de l’entrepreneuriat ! Pour autant, l’âge est-il un frein ou un atout pour les silver entrepreneures ?
L’âge un véritable atout
Selon les personnes, les années qui passent sont vues comme des atouts : l’être humain gagnerait en sagesse. Ainsi selon une étude de l’Adie, 71% des plus de 45 ans se sentent les reins assez solides pour monter leur entreprise. Certaines même, trouvent que c’est l’âge idéal : les enfants sont autonomes, les crédits payés ou sur la fin…
Même si certaines préfèrent encore se lancer en freelance, notamment pour compléter leur retraite, dans leur majorité les silver entrepreneures ont fait le choix de vivre de leur passion et d’être indépendantes.
Souvent même, c’est suite à un plan de départ volontaire à la retraite que ces dernières décident de se mettre à leur compte. Car même si les quinquagénères ne représentent que 6,9% des chômeurs, la difficulté à leur âge de retrouver un travail est plus grande. Ils restent donc plus longtemps à la recherche d’un emploi (30% plus de 2 ans). C’est donc pour cela, que la plupart des silver entrepreneures se lancent.
D’ailleurs l’âge ni pouvant rien changer, ces entrepreneures ont souvent une étiquette : celle d’être fiables. C’est pourquoi elles sont souvent choisies par leurs clients. Pour leurs compétences, leurs expériences, leurs capacités à faire face aux difficultés d’une gestion de projet. D’ailleurs il est statistiquement prouvé, que la réussite de leurs entreprises est supérieure à celles des jeunes entrepreneures (selon un rapport du MIT).
Quels sont les freins des silver entrepreneures ?
Mais alors, quels sont donc les freins que rencontrent les silver entrepreneures ? Selon l’Adie, leurs principaux freins sont l’argent (30%) et le numérique :
- elles n’obtiennent généralement, pas ou peu de prêts bancaires ;
- l’usage du numérique est difficile. Notamment la création d’un site internet et l’utilisation des réseaux sociaux ;
- elles usent des mauvaises pratiques de prospection commerciales et de technique de vente ;
- elles n’ont pas de réseaux correspondant à leur tranche d’âge.
Car il va sans dire que ce qui fait la force de l’entrepreneuriat actuellement, ce sont les réseaux de soutien et d’accompagnement : les écosystèmes de tiers-lieux, les espaces de co-working, les Fablabs etc. Ces derniers sont tous des vecteurs de créativité, de rencontres, de partages et d’entraides. Pour autant, trop peu de silver entrepreneures ont connaissance de ces réseaux. Et tout comme les jeunes créatrices d’entreprise, ces dernières en ont également besoin.
Mais encore faut-il accompagner les silver entrepreneures de la bonne façon ? Pour le peu qui s’est fait accompagner, peu a été challengé par les structures car trop surestimé. Ici la réelle question serait donc : si les structures ne challengent pas les silver entrepreneures, pourquoi ne pas créer un réseau qui leur soit dédié ?
Avec l’évolution du monde du travail et la crise économique, le nombre de silver entrepreneures n’est pas prêt de baisser. Avec des taux de réussite plus élevés que chez les jeunes entrepreneures, une remise en question du système entrepreneurial est donc à faire. Plutôt que de les laisser de côté, ne serait-il pas plus judicieux de leur créer un véritable écosystème? Ceci, de façon à ce que les silver entrepreneures deviennent aussi, des « serial entrepreneures » ?