Virginie est une mampreneure forte de ses expériences entrepreneuriales. Elle a connu la réussite mais aussi l’échec. Aujourd’hui, elle rebondit. Elle crée sa nouvelle entreprise, Madame Photographie et nous explique sa vision de l’échec. Témoignage.
1- Virginie, tu es actuellement en pleine création de ta nouvelle entreprise, Madame Photographie. Pourquoi être passée par l’association 60 000 Rebonds ?
Effectivement, je suis en plein développement de Madame Photographie ! ( rires ) Je me suis spécialisée dans les portraits de femmes enceintes, nouveau-nés et femmes entrepreneures. C’était pour moi une évidence car je suis maman de trois filles et entrepreneure depuis 10 ans maintenant. Ce qui me permet de créer une proximité avec mes clientes, de les comprendre et de répondre précisément à leurs besoins. ( sourire ) Depuis, je suis totalement épanouie! Ça fait un bien fou ! ( rires )
J’ai donc rejoins l’association 60 000 rebonds, après la liquidation de ma précédente société. Cette association accompagne des entrepreneurs post-faillite, afin de les aider à rebondir ! Mon objectif était donc de rencontrer et d’échanger avec d’autres entrepreneurs, ayant connu l’échec entrepreneurial.
2- Qu’est-ce qui a échoué dans tes précédentes création d’entreprise ?
J’ai créé ma première entreprise de services à la personne, en 2009. Ça a été un réel succès ! ( sourire ) Je l’ai ensuite vendue en 2015, pour accéder à un projet de franchise que je considérais à l’époque, comme une consécration dans ma vie entrepreneuriale !
Malheureusement cela ne s’est pas passé comme prévu… J’ai été contrainte de liquider ma société… D’une manière générale, je considère que nous sommes tous responsables de notre propre réussite mais là, je dirais que j’ai manqué de vigilance quant au choix du franchiseur. Je me suis laissée porter par un projet qui n’était pas viable ! Cette expérience m’a beaucoup appris sur moi-même et je n’ai aucun regret ! Je me suis battue jusqu’au bout !
3- Comment on se relève de ces expériences ?
S’entourer des personnes que l’on aime et qui nous aiment, est primordial. L’amour de mes filles m’a permis de me relever ! Notamment mon ainée, qui m’a dit un jour que mon talent serait toujours présent en moi. Que je pourrais toujours me relever et créer autre chose… Ces mots ont eu un effet de levier sur moi… Il fallait que je rebondisse et que je montre l’exemple à mes filles !
Je dirais aussi que se relever dépend avant tout, de notre état d’esprit. Nous avons tendance à culpabiliser, à se déprécier et à se laisser aller à des pensées négatives. Or dans ces situations-là, il est important d’avoir un mental positif : pour déclencher un effet salutaire dans notre vie et voir au-delà de la mauvaise expérience.
4- Aujourd’hui, avec le recul, quelle est ta vision de l’échec ? Et en France ?
Je suis une personne très exigeante avec moi-même et l’idée d’échouer était inconcevable à l’époque… Avec le temps, j’ai pris de la hauteur. Je ne vois plus mon échec comme quelque chose de négatif, mais comme un apprentissage. Un apprentissage qui m’a permis de grandir, d’adopter une autre philosophie de vie et surtout d’être plus expérimentée ! ( sourire )
En France, l’échec est quelque chose de négatif ! Il est directement associé au porteur de projet. Nos modes d’éducation laissent peu de place à l’erreur… Je trouve ça dommage car c’est en faisant des erreurs que l’on apprend ! ( sourire ) Dans d’autres pays, la culture de l’échec est différente : c’est vu comme un événement nécessaire à la construction, à la réussite et au succès. Et aujourd’hui, je préfère adopter cette façon de penser et d’avancer !
5- Si tu avais un conseil à donner à des entrepreneures qui, comme toi, ont connu des échecs ou sont en train de les vivre, quel serait-il ?
De se faire confiance : je pense que lorsqu’une entrepreneure rencontre des difficultés dans son entreprise, il est important pour elle de prendre du recul ! Il faut analyser la situation, trouver des solutions mais surtout garder suffisamment d’énergie pour mettre en place des actions correctives. Se faire confiance est donc essentiel ! Lors d’un échec, il est important de ne pas se juger! Les femmes sont fortes ! Je suis convaincue que c’est quand elles se relèvent, que l’histoire du héros commence.