Céline Vigano est nutritionniste à Villers-lès-Nancy, en Meurthe-et-Moselle, depuis janvier dernier. Pour elle, les prises de poids sont avant tout dues à une des difficultés de communication entre notre corps, notre esprit et notre alimentation. Dans une société où l’infobésité et le stress battent leur plein, Céline vient en aide aux personnes désireuses de perdre du poids grâce à une méthode durable basée sur la compréhension du corps et de la nourriture.
1- Céline tu es nutritionniste à ton compte depuis janvier 2024, pourquoi te diriger vers les sciences de l’homme, du corps et de l’alimentation ?
Depuis toujours, ce sont des sujets qui me passionnent. Petite, je cherchais à comprendre comment le corps fonctionne, ce qu’il se cache derrière notre mécanisme. C’est fascinant ! Je regardais souvent les émissions “C’est pas sorcier !” et “Il était une fois la vie”. Je pense que ça a fortement contribué à ma passion pour le domaine des sciences de la vie (rires).
Aussi, je me suis spécialisée en 2023 dans la nutrition, après une carrière en Recherche Scientifique puis dans l’industrie. J’ai moi-même rencontré des difficultés de poids, il y a une dizaine d’années. À l’époque, j’ai voulu m’en sortir seule. J’ai testé un système “débrouille” que l’on nous vend dans les magazines féminins. C’était magique, je perdais du poids… Mais j’étais aussi dans un système de carence et de privation sans nom qui me faisait gagner en effet “yoyo”. Puis, j’ai découvert une méthode qui m’a permis de perdre du poids naturellement et surtout, durablement, sans privation. J’ai eu envie de la transmettre et d’en faire bénéficier les autres. Ainsi, je revenais à mes amours de jeunesse : le corps et son fonctionnement.
Pour moi, il est important de comprendre que l’alimentation est un des vecteurs fondamentaux de notre fonctionnement. Pas seulement à cause de notre “obligation” de manger pour vivre mais bien, parce qu’elle est à l’origine de notre organisation même : notre santé, notre humeur, notre fatigue, notre fertilité… La nourriture et notre corps sont donc très liés. Pour une réelle harmonie des deux, il faut se nourrir correctement et sans privation. L’enjeu est surtout là.
2- Dirais-tu que ton métier est une voie vers la guérison du corps et de l’esprit ?
En tout cas pour moi, c’est ce qui s’est passé (sourire). Et je pense que pour les personnes que je suis, ça l’est aussi. Elles n’en ont pas forcément conscience, d’ailleurs. Notre mental est la base de notre alimentation. L’état d’esprit influe sur notre façon de manger et donc sur notre prise de poids. On ne peut pas les dissocier.
D’où l’apprentissage de la compréhension de notre mécanisme de fonctionnement. On travaille sur les aspects émotionnels qui amènent à “mal manger”. Par exemple, des réflexes et des réactions automatiques qu’on nous a inculqués dès l’enfance.
Il est clair que pendant le suivi, le corps guérit. Il perd des kilos sans privation et sans effort. D’un point de vue psychique, mes clientes se sentent mieux. Donc oui, mes suivis conduisent vers un mieux-être global.
3- Comment ça se passe concrètement ?
Il y a, avant tout, la phase technique : comprendre quels sont les nutriments bons pour la santé, ce qu’est une “bonne alimentation”, comment manger mieux.
Puis une partie plus magistrale : réapprendre les mécanismes du corps humain. Comprendre comment fonctionne son corps pour sortir du cercle vicieux et éviter les pièges sont des atouts dans une perte de poids durable. J’appelle cela, la “thérapie de couple” avec son corps (rires). C’est la phase où l’on rétablit la communication.
Ce qu’il est urgent de comprendre, c’est que lorsque l’on mange des produits de mauvaise qualité, on envoie un message négatif à son corps. On “l’agresse”, comme on le ferait avec notre moitié lors d’une dispute. Alors qu’à l’inverse lorsque l’on mange bien, le message est positif.
Le point de départ d’une perte de poids est donc de bien communiquer avec son corps. Par ailleurs, il est aussi de rassurer les personnes sur le fait qu’une bonne alimentation n’est pas dans une privation.
4- Sommes-nous aujourd’hui plus sujets à ce type de problématique : nourriture, stress… ?
Il est vrai que nous sommes dans une société où le stress est omniprésent. Rien qu’en ce moment, nous avons deux guerres et l’inflation. Il se passe donc énormément de choses et nous absorbons un bon nombre d’informations à la minute. L’infobésité est un des facteurs de stress qui augmentent notre mauvaise alimentation.
La surconsommation, également. Aujourd’hui, nous trouvons de tout, tout de suite et pour tous les budgets. Notamment ce qui nous attire lorsque le moral est au plus bas, le gras, le sucre etc… .
Je pense donc qu’il est urgent d’éduquer les personnes à une “bonne alimentation”, à l’accueil des émotions, et à l’arrêt des “récompenses”. Sinon, c’est un véritable engrenage. Pour peu que vous ayez des difficultés personnelles et/ou professionnelles en plus, vous avez-là un bon cocktail pour une prise de poids. Car, qui dit “information négative”, dit “système de récompense”, et donc risque de “kilos à l’arrivée ». C’est un cercle vicieux. Il est urgent de déconstruire ces mauvaises habitudes.
5- Si tu avais un conseil à donner à des femmes qui, justement, entreprennent et sont soumises à un gros stress, qu’est-ce que tu leur dirais ?
D’accueillir leurs émotions et de les comprendre : le message que ces émotions veulent transmettre est une bonne base pour avancer en toute sérénité. Personnellement, c’est quelque chose que je continue de faire. Je le fais par écrit. Je pose ce qui me tourmente, je mets des mots dessus, je détricote pour comprendre mon ressenti. Le but ici est de trouver une solution, afin de me détacher de mes émotions négatives et de ne pas me réfugier dans la nourriture. Travailler sur soi et ses émotions est pour moi un incontournable pour bien lancer son activité.