Rachel Delahaye est une caviste comme vous n’en trouverez nul part ailleurs. C’est dans son winetruck ( camion à vin ), sur les marchés, qu’elle propose des dégustations de vins et conseille ses clients. Avec un concept si innovant, difficile de ne pas se faire remarquer. Témoignage.
1- Rachel, tu as ouvert ton winetruck, il y a de ça quelques années. Comment cette idée
de winetruck t’est venue ?
L’idée était d’une part, d’aller à la rencontre des consommateurs et de conseiller, de
proposer une sélection de vins, qui évolue régulièrement; et d’autre part, d’avoir un
format de commercialisation souple, dynamique et mobile permettant de répondre
de manière durable aux besoins des clients.
2- Qu’est-ce que ce concept t’apporte ?
Ce concept me permet de répondre librement à une multitude de contextes et de
lieux, pour faire mon métier de caviste. Il me permet d’avoir un contact direct avec le client, de prendre le temps d’expliquer les sélections, d’écouter, de conseiller et de faire des accords mets / vins.
3- Finalement tu innoves sur la forme : c’est ta façon de vendre, qui fait un des succès de ton entreprise. Comment savais-tu que ce concept allait fonctionner ?
Il a tout d’abord surpris ! ( rires ) On a plutôt l’habitude de voir des « buvettes » sur les
marchés mais pas un caviste, qui propose des vins de qualités avec de belles
histoires de vignerons et vigneronnes. ( rires ) Au final, je crois qu’il faut bien construire son positionnement. Il faut qu’il soit clair !
L’offre dans le secteur du vin est tellement vaste ! Il est difficile de s’y retrouver et de ne pas se tromper.
En tant que cliente hebdomadaire de marchés, je trouvais que le vin y était « bizarrement » exclu. Pourtant, faire des accords mets / vins avec ce que tu achètes, c’est super ! Et puis ce que recherche les consommateurs, c’est la decouverte de vins bons et sains. Les consommateurs sont donc aujourd’hui à la recherche de conseils, de services, d’engagement… Mon rôle est de dénicher pour eux ces « pépites » et de raconter le vin et le travail des vignerons de nos terroirs.
4- Connaissais-tu le monde viticole avant ce projet ?
Pas du tout ! ( rires ) Je suis normande et j’aime la terre ! ( rires )
J’ai toujours aimé le vin et son univers, mais ce n’était pas suffisant. Je me suis donc formée : j’ai travaillé dans les vignes pour comprendre et aller à la rencontre
des femmes et des hommes, qui font le vin. Tout ceci, pour savoir si je pouvais avoir ma place dans cet univers.
5- Si tu avais un conseil à donner aux femmes qui, comme toi, veulent entreprendre
dans un secteur plutôt classique et prestigieux, quel serait-il ?
Prendre le temps : de tester son concept afin de l’affiner; d’identifier les besoins, les manques, pour bien se positionner et marquer sa différence. Et de Foncer ! Même si tout n’est pas parfait, votre projet va se perfectionner rapidement dans l’activité.