Pauline Sutter est fondatrice de l’entreprise Pauline Jardinacoach. Son but ? Aider ses coachés à réaliser de beaux jardins toute l’année, sans prise de tête. Pour elle, jardiner est un vrai plaisir, un exutoire et l’expression de notre créativité d’enfant. 

1- Pauline, tu es la fondatrice de l’entreprise Pauline Jardinacoach. Est-il vrai que ton entreprise part d’une réflexion d’amis citadins à qui tu donnais des conseils en jardinage et permaculture ?

Oui, tout à fait (rires) ! À l’époque, je vivais à Paris. Mes amis, avec qui je faisais du théâtre d’improvisation, ont repéré que j’avais la main verte. Ils m’ont vite demandé de les aider à faire pousser des plantes chez eux et à avoir un potager sur leur balcon. L’un d’eux m’a dit : “Pauline, quand tu me parles de jardinage, c’est simple, c’est fun. Pourquoi est-ce que tu ne deviendrais pas coach en jardinage ?”. C’est là que l’idée a germé.

Il est vrai que j’avais déjà pas mal de connaissances en jardinage. Je jardine depuis l’âge de 10 ans. C’est mon grand-père qui m’a donné le goût du jardinage. Depuis la Covid, je suis donc revenue à mes premières amours : j’avais ouvert un blog sur la permaculture en 2017 qui a pris tout de suite et j’ai entamé une reconversion professionnelle avec un BTS “Gestion et protection de la nature”. Puis je suis partie en Corrèze et j’ai lancé mon entreprise Jardinacoach en 2023.

Même si l’on est en ville, il y a toujours une plante verte chez quelqu’un. Ce qui est chouette, c’est de constater l’engouement que je suscite en outillant mes coachés pour jardiner.

2- C’est quand même très original comme idée de faire du coaching en permaculture. Qu’est-ce que te procure ce nouveau métier que ne te procurait pas l’ancien ?

Faire des rencontres. Une chose que je n’avais pas la possibilité de faire dans mon ancien métier. J’aime être avec les gens, échanger et partager. Mes 3 formules de coaching sont faites pour cela (sourire). Pour chacune, il y a un diagnostic terrain et des besoins, une liste de plantes à acheter, puis une activité de plantation. Pour celles et ceux qui prennent mon accompagnement à l’année, j’ai mis en place un suivi pour les aider à entretenir ce qui a été planté. De fait, ils deviennent entièrement autonomes en jardinage, saison après saison. 

En fait, avec le coaching, je leur montre que la nature est malléable. Ce qui me plaît le plus, c’est de lire dans leurs yeux la satisfaction. Je constate souvent qu’ils ont envie de faire plus, qu’ils ont envie d’expérimenter. Ça, j’adore.  

3- Finalement, n’est-ce pas ce que tu proposes à tes clients : oser s’exprimer ?

Oui, je pense que cela correspond pas mal à ma vision du jardin (sourire). Je suis une personne très créative, ma seule limite est mon imagination. On peut faire tellement de choses avec du jardinage que je veux emmener mes coachés vers leur zone de génie. Je veux les aider à imaginer leur jardin rêvé et le champ des possibles avec les plantes. Je veux leur démontrer que les contraintes que l’on imagine ne sont que des barrières que l’on se met seul. S’ils comprennent comment fonctionne le vivant et le sol, avec les bons outils et les bonnes techniques, ils pourront aller plus loin et faire ce qu’ils ont envie. 

4- En quoi est-ce important de nos jours de nous exprimer librement ?

La liberté d’expression est pour moi très importante. Elle est une de mes valeurs fondamentales. Personnellement, lorsque je jardinais avec mon grand-père, je laissais libre cours à mon imagination et à ma créativité. Je m’autorisais à être moi. J’avais cette liberté d’être mais aussi de faire.

Je n’ai pas envie que le jardinage soit un dogme que l’on s’impose. L’essentiel, avant tout, est d’avoir un jardin qui nous ressemble, qui reflète notre personnalité. Si mes coachés préfèrent un jardin fouillis, ce n’est pas un problème. Du moment qu’ils se reconnaissent dedans et qu’ils s’y sentent bien. Je veux les aider à se libérer de leurs carcans. Je veux leur offrir cette parenthèse dont nous manquons tant : se retrouver soi.

5- Si tu avais un conseil à donner à des entrepreneures qui, comme toi, travaillent à exprimer leur créativité et cultivent leur liberté d’expression, qu’est-ce que tu leur dirais ?

De se faire confiance : de ne pas se laisser influencer par ce qui se fait ou se dit autour de soi. S’écouter et continuer dans sa zone de génie est essentiel. Nous sommes dans une société où tout est fait pour réduire ou détruire l’expression des gens. Marquons plutôt nos différences et osons les exprimer. Ne pas oublier la part de créativité que l’on avait étant enfant est très important pour ensuite bien avancer comme adulte. C’est clairement ce qu’il se passe lorsque je jardine. Je crée et j’associe les plantes entre elles comme un enfant qui ferait un tableau.