Florence Sandis, journaliste et coach de vie, tente d’aider les femmes à briser le plafond de verre par du coaching et des interventions en entreprises. Grâce à un constat simple sur la place des femmes dans les sociétés, elle crée en 2017 son agence de conseil et écrit un livre Brisez le plafond de verre : 12 clés pour réussir au féminin. Témoignage.
1- Vous êtes fondatrice et conférencière de l’entreprise Brisez le plafond de verre. Pourquoi avoir orienté cette entreprise sur cette thématique ?
Parce qu’il y a encore un vrai plafond de verre, on le voit. Les femmes représentent 58 % des diplômées bac + 5 mais seulement 17 % des postes de direction. J’ai d’abord voulu comprendre cet écart. J’ai écrit un livre sur le sujet, et j’ai interviewé une centaine de femmes qui ont réussi dans toutes sortes de métiers et dans tous domaines. Puis j’ai créé mon agence, afin d’apporter l’aide nécessaire pour réduire ce gouffre et permettre aux femmes qui le souhaitent de faire carrière. Quand deux personnes ont le même savoir-faire, il n’y a pas de raison que les femmes réussissent moins.
2- Constatez-vous une hausse dans vos inscriptions ?
Oui, beaucoup d’entreprises font appel à moi : je n’ai pas eu besoin de les démarcher. Ça s’est passé grâce au bouche-à-oreille. Je travaille autant avec des grandes entreprises qu’avec des grandes écoles : je suis intervenue à Sciences Po, à Polytechnique, à HEC. Les grandes entreprises m’ont contactée très vite après la publication de mon livre.
3- Alors justement, votre livre Brisez le plafond de verre, dans lequel vous donnez des clés sur le développement personnel et professionnel, est-il issu d’une expérience personnelle ?
On vit toutes des expériences qui nous nourrissent, bien sûr, mais ce livre est plutôt né d’un constat, qui a été confirmé au fil de mes interviews. Je suis journaliste à la base : j’adore traiter les sujets de société. À côté de ça, j’ai toujours été passionnée par le développement personnel. Dans mon livre, je mets donc en perspective le travail des femmes avant de donner des pistes et des exercices pratiques.
Quand on est dans un domaine que l’on aime réellement, on réussit.
4- Et dans votre expérience personnelle, vous avez déjà rencontré ce type de difficultés?
J’ai travaillé dans le milieu de la télévision, qui reste très machiste même s’il y a beaucoup de femmes. C’est d’ailleurs tout nouveau qu’il y ait des femmes à la tête de groupes ou de chaînes de télévision, comme France télévisions ou France Médias Monde. Malgré ça, les comportements machistes persistent, même chez les producteurs.
La majorité des femmes travaillant dans ce secteur, vous diront qu’elles ont subi au moins une fois du harcèlement sexuel dans leurs fonctions, y compris moi. C’est pourquoi j’ai créé l’association « MédiaClub’Elles », qui réunit 700 professionnels de l’audiovisuel et dont le but est de faire bouger les lignes de la représentation des femmes dans les médias. Derrière et devant les écrans.
5 – Quel est le conseil que vous donnez le plus souvent aux femmes ou aux entreprises pour briser le plafond de verre ?
S’autoriser : il y a des freins de la société qui font qu’on intègre beaucoup d’injonctions et qu’on s’auto-limite. Il faut donc déjà travailler sur soi pour s’autoriser et pour oser.
Être soi-même : quand on est dans notre singularité, on est forcément légitime. Il n’y a pas de prix Nobel de littérature sans des passionnés de littérature ! Quand on est dans un domaine que l’on aime réellement, on réussit.