Cyrille de Manzini : « MCM Emballages est une success story familiale et 100% féminine ! »

novembre 23, 2020

Prêt à manger et plats à emporter améliorent depuis quelques mois l’activité des traiteurs et restaurateurs. En remettant les bocaux sur le devant de la scène food, MCM Emballages, voit grand ! Derrière la succes story de cette PME familiale alsacienne, une histoire 100% féminine, racontée par Cyrille Balaa de Manzini.

Dans la famille MCM, chaque initiale, cache une femme qui compte dans l’histoire de votre entreprise, créée il y a 11 ans ?

Oui, ce sont les initiales de ma mère, Marie, qui a décidé à 59 ans de créer sa propre entreprise pour retrouver de vraies valeurs humaines et professionnelles.  Son idée était de proposer des produits de qualité, accessibles et écoresponsables dans le domaine de la conserverie alimentaire. Le second M, c’est ma sœur Morgane, qui a rejoint l’entreprise un an plus tard, comme responsable marketing. Et je suis le C de Cyrille, arrivée 3 ans plus tard, comme responsable export pour développer tous les circuits de distribution de notre activité en Europe.

De la petite entreprise, distributrice officielle des bocaux Weck, au distributeur qui fait référence dans le domaine de la conserve alimentaire, un peu partout en Europe… que de chemin parcouru !

Ma mère a commencé modeste, avec de petits moyens et une petite équipe, mais elle avait une vision. Quand ma sœur l’a rejointe, elle lui a apporté ses techniques modernes de commerce en ligne et de communication… C’est vrai que ça peut paraître « bête » de vendre des bocaux vides (rires). Mais, nous avons eu l’intelligence de nous intéresser aux techniques de conserverie, jusqu’à devenir une vraie référence dans ce domaine.

L’idée, c’était d’offrir à des artisans de bouche des packagings originaux pour se démarquer, mais aussi tout l’appui technique nécessaire pour se lancer dans la conserverie. Très vite, nos bocaux ont été adoptés par de grands noms de la gastronomie : la cheffe Anne-Sophie Pic, le pâtissier Christophe Michalak, par la presse culinaire, l’émission Masterchef en Italie, par les blogueurs Food…. Tous sont amoureux de leur design unique et cela a contribué à développer notre visibilité sur les réseaux sociaux ! Aujourd’hui, nos 250 références se vendent dans toute l’Europe et l’Outre-Mer.

Qui sont vos clients et qu’est-ce qui vous différencie de vos concurrents ?

Nous travaillons avec une multitude de petits faiseurs de la restauration, des traiteurs, des pâtissiers… Tous, cherchent de nouveaux contenants pour se distinguer. Avec nos bocaux, ils ont trouvé plus que de jolies verrines. Ils ont trouvé tout un savoir-faire technique, autour de la conserverie artisanale. Nous proposons des stérilisateurs autoclaves qui répondent aux exigences et aux normes professionnelles. Nous assurons aussi, des formations à la conduite d’autoclaves et aux principes de stérilisation. D’ailleurs, nous sommes un des seuls sur le marché, à les accompagner de la technique de conserve au contenant. Cela entretient une grande proximité avec nos clients, basée sur la constance et des réponses sur mesure.

Qu’est-ce que la crise du Covid a changé pour vous ?

Un surplus d’activité grâce à tous les professionnels de la gastronomie qui veulent continuer à vendre leurs plats en take away (vente a emporter) ! Bon nombre de particuliers ont aussi pris conscience de l’importance du bien-manger, du fait maison, des produits de saison. Nous nous inscrivons totalement dans cette tendance, car la conserve permet de garder toutes les valeurs nutritionnelles et de goût, chers à ces amoureux de préparations saines et savoureuses. Et surtout, ils se réutilisent à l’infini. Notre site marchand répond bien à toutes ces clientèles.

Cette activité soutenue vous permet-elle d’aborder sereinement votre grand projet d’extension ?

En effet,nous investissons dans de nouveaux locaux, plus adaptés à nos volumes de commandes en France, à l’export et à une équipe qui compte aujourd’hui, 15 personnes. Avec la construction d’un bâtiment de 5000 m2, nous changeons d’échelle et nous informatisons le dépôt et les commandes. Nous avons été bien épaulées par une société d’expertise comptable, qui nous a mis en relation avec de nouveaux partenaires financiers.

Au-delà du gros travail préparatoire que ça représente, il faut montrer qui on est, raconter notre histoire ! Un joli sourire ne suffit pas pour que ça fonctionne (sourire)… Il faut convaincre avec une vision. Car l’entrepreneuriat c’est aussi un réseau et des personnalités fortes. En tant que femmes, il faut montrer qu’on a autant de pectoraux que les hommes (rires) !

D’ailleurs, chez MCM Emballages, tous les postes décisionnels sont occupés par des femmes, est-ce un hasard ?

Pas tout à fait, car je pense qu’en tant que femmes dirigeantes, on attire plus facilement les candidatures féminines. Ça correspond aussi à notre idéal de ne pas cantonner les collaborateurs à un seul rôle. Les femmes sont très douées pour ça (sourire). Mais l’entreprise emploie aussi des hommes et mixe toutes les générations. Cette diversité fait notre richesse et notre dynamique, avec sans doute un côté plus humain, une hiérarchie plus flexible, ce qui est l’apanage des entreprises familiales !

Justement, si vous aviez des conseils à donner à celles qui veulent reprendre une entreprise familiale ou travailler en famille ?

De ne pas oublier la complicité, le dialogue et la confiance. Notre complicité mère – filles ne date pas d’hier ! Quand ma mère nous a demandé de la rejoindre dans son aventure entrepreneuriale, c’était pour être entourée de personnes de confiance, et parce que nos parcours professionnels coïncidaient. Si ça fonctionne bien dans le temps, c’est parce qu’il y a une profonde reconnaissance des compétences de chacune ! Bien sûr, travailler en famille n’évite pas les tensions et les discussions. Mais se dire les choses plus rapidement et plus directement aide à bien conduire une entreprise. Il faut être soudés – sans tomber dans l’exclusivité, pour laisser de la place aux autres- avoir confiance dans les autres et être à leur écoute. Mon grand-père qui a eu 3 filles, qu’il a poussées à réaliser leurs projets, est d’ailleurs très fier de ce qu’on a réussi à faire ensemble !



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