Céline Specht est coach sportive depuis toujours. Après avoir ouvert sa salle de sport en 2010, en Alsace, elle a connu l’échec : mauvais choix de statut, mauvaise gestion financière, pas d’accompagnement dans sa création d’entreprise… De cet échec, Céline en ressort grandi. Loin d’elle l’idée de renoncer à la création d’entreprise, elle est aujourd’hui porteuse de projet et couvée chez Créacité. Témoignage.
1 – Céline, tu es actuellement porteuse de projet en couveuse. Tu es dans les prémices de ton nouveau projet, comment te sens tu aujourd’hui, dans ce nouveau statut ?
J’ai hâte de commencer ! (rires) J’ai hâte que mon projet se concrétise et de me mettre vraiment à mon compte. De retrouver une vie active aussi et de faire le métier que j’aime !
2- Est-ce que dans ton parcours, tu as déjà connu l’échec ?
Oui ! De 2010 à 2013, j’avais ma propre salle de sport : TopForm, qui était une EURL mais je ne pouvais pas en vivre. Je ne me versais pas de salaire, je faisais tout… C’était vraiment compliqué. Ma vie privée en avait d’ailleurs pris un coup ! J’ai donc préféré fermer. En fait, l’activité n’était pas faite pour les prestations que je proposais : il fallait que j’investisse toujours plus dans des machines, je faisais du coaching personnalisé, le statut de mon entreprise n’était pas le bon car les charges étaient trop importantes. J’étais prise à la gorge ! Et puis, j’étais novice dans la création d’entreprise. J’étais mal entourée et pas prête, je pense. Même si j’avais une clientèle, fidèle ou occasionnelle, ça ne suffisait pas à couvrir les frais. Au bout de trois ans, je n’avais plus de budget pour investir dans de la communication, ou dans un nouveau concept. Ça ne suivait plus.
3 – Comment as-tu vécu cet échec ?
Je ne l’ai absolument pas mal vécu ! ( rires ) Au contraire ! Ça été un réel soulagement quand j’ai fermé ma salle car ma vie privée en pâtissait énormément. Je n’avais plus de vie privée et que je me suis laissée envahir par l’entreprise et ses tracas, son rythme de vie… non, personnellement je ne l’ai pas vu comme un échec. Je me dis plutôt que c’était une belle expérience ! D’ailleurs, j’ai rebondis en montant mon association. Comme ça, je garde un pied dans le monde du sport et en tant que bénévole, je donne des cours de bike ( vélo ). Mais j’ai dû retourner dans le monde du salariat. Ayant été gérante d’une salle de sport, je n’avais donc pas le droit au chômage. Il a bien fallu que je subvienne à nos besoins.
4- Tu as donc rebondi de différentes manières. Est-ce que ces expériences, t’ont fait prendre du recul sur ta nouvelle création d’entreprise ?
Oui, complètement ! J’ai tiré des leçons de ma première expérience. ( rires ) Je connais certains rouages de la création d’entreprise maintenant. Je ne referai plus les mêmes erreurs : bien choisir son statut, être plus alerte sur l’aspect financier… J’ai une autre vision de l’entrepreneuriat aujourd’hui, en ouvrant cette nouvelle structure.
5- La peur ou l’anxiété de l’échec de ta première structure, sont-ils toujours présents ?
Non, un peu moins ! Quand j’ai eu l’envie de me remettre à mon compte, il est vrai que je me suis posée des questions. J’avais encore l’angoisse de ma première expérience mais aujourd’hui, je fais en sorte d’avoir toutes les cartes en main. Déjà financièrement, pour me protéger – je touche le chômage, ce qui donne une certaine sécurité – et puis je prends le temps de voir si le concept va plaire ou non. Je prends le temps de me lancer en fait !
6- Si tu avais un conseil à donner aux porteuses de projet ou bien aux femmes qui ont subi un échec, quel serait-il ?
De bien réfléchir et d’être bien entourées ! C’est très important ! Et puis on ne vit qu’une fois, il faut donc se relancer. Souvent la deuxième expérience est meilleure ! ( rires ) Prenez cette expérience comme des leçons, regardez comment vous avez évolué grâce à elle, vos points forts, et avancez !