Aurélie Vasselin est une entrepreneuse dans l’âme. Après avoir créé une première entreprise en 2013, elle a dû faire face à des problématiques personnelles qui lui ont valu la fermeture de sa structure, quelques mois après. Suite à cette douloureuse épreuve, elle a rebondi. Aujourd’hui, elle lance sa nouvelle entreprise.
1- Aurélie Vasselin, vous êtes une Rebondisseuse. Que faites-vous aujourd’hui ?
Aujourd’hui, je me lance de nouveau dans l’entrepreneuriat (sourire). J’ai démarré ma carrière dans les Beaux-Arts. Je me suis ensuite lancée comme freelance pour de petits projets, en complément d’emplois alimentaires. Cela m’a beaucoup apporté dans les deux cas. C’est ce qui m’a donné la force de concrétiser mon projet de 2012 à 2013. Et là, ma situation personnelle m’a obligée à tout arrêter.
C’était la 1ère fois que je me lançais à 100% dans l’entrepreneuriat… J’ai dû tout stopper à cause de mon divorce. Je me suis retrouvée dans l’échec administratif et comptable parce que mon ex-conjoint était en défaut de paiement d’un crédit. Pourtant, tout se passait pour le mieux dans ma vie professionnelle.
Si vous facturiez à cette époque, qu’est-ce qui a réellement été bloquant ?
La demande de crédit. À l’époque, j’avais fait une demande de crédit à taux 0. J’en avais besoin pour developper la partie informatique de ma future plateforme. Ma demande avait été acceptée… puis, peu de temps après, elle a été refusée. Le motif ? Mon ex-mari qui devait payer un crédit conjoint, était en défaut de paiement. Je me suis donc retrouvée bloquée, directement par la Banque de France, parce que j’étais conjointement rattachée à ce crédit. Et ce, même si je n’avais plus à le payer puisque cela avait été statué ainsi dans mon jugement de divorce. Surtout que je n’ai jamais joui du contenu de ce crédit…
C’est très intéressant ce que vous dites, parce qu’au final, on comprend que c’est votre vie personnelle qui a conditionné la création de votre entreprise et son échec.
Oui, exactement (rires) ! C’est mon divorce qui m’a motivée à me lancer dans l’entrepreneuriat mais c’est aussi, à cause de mon divorce que j’ai dû tout arrêter (rires) !
J’en ris maintenant mais à l’époque, je ne riais pas du tout. C’était très difficile à accepter. Je subissais les conséquences d’actes qui n’étaient pas de mon fait, ni de ma responsabilité. C’était incroyable ! Pourtant, j’avais créé une Eurl. En théorie, la vie personnelle et la vie professionnelle du dirigeant sont censées être séparées. Mais aux yeux de la Banque de France, cela ne vaut rien… Ni même un jugement de divorce au passage (rires) ! Nous restons une personne physique et non une personne morale. Mon projet a donc été tué dans l’oeuf, après plusieurs mois de préparation !
À mon sens, les situations personnelles ne devraient pas interagir avec les dimensions professionnelles. Je suis persuadée que si l’on n’établit pas de frontière à ce niveau-là, il y aura toujours des personnes qui seront frileuses et qui auront peur de se lancer. Cela n’autorise pas les personnes en difficulté personnelles à changer de situation, à évoluer. Il faut mettre fin à ça ! Il y a de grosses failles dans le système.
Est-ce que l’on peut dire que vous étiez en situation d’échec ?
Oui et non ! Il y a deux choses à ça. La première, c’est que j’étais en situation d’échec administrative car je ne m’attendais pas à ce que ma situation personnelle puisse avoir un impact sur la création de mon entreprise. C’est quelque chose que j’ai très mal vécu. Je trouvais que c’était une injustice totale !
Ensuite avec le recul, je me suis rendue compte que j’aurais peut-être été en situation d’échec pour d’autres raisons. Je mettais en oeuvre les mauvaises pratiques : trop de travail, journées longues, pas d’organisation structurée entre les périodes de prospection et de production, tarifs trop bas par rapport à la valeur ajoutée de mes services… Avec le recul, je me dis que c’était sûrement une bonne chose que cet impondérable survienne.
Que vous a appris cet obstacle entrepreneurial ?
De partir sur des bases saines, administrativement parlant. Et, d’organiser mon planning en séquençant les phases de production et de prospection. Je ne cache pas que cette expérience, aussi négative fut-elle, m’a aidée a gagner en maturité. J’ai aujourd’hui, un autre regard sur la création d’entreprise et les erreurs à ne plus commettre. Ça m’a confortée dans l’idée que j’étais faite pour l’entrepreneuriat (sourire).
Est-ce que vous vous êtes relancée avec le même projet ?
Avant de repartir vers une nouvelle création d’entreprise, j’ai eu besoin de revenir au salariat. Le changement opératoire sur le plan professionnel était nécessaire. Il fallait que je l’amorce pour pouvoir passer à autre chose. Le plus drôle, c’est que je me suis retrouvée sur des postes à visée intrapreneuriale, donc ça m’a beaucoup plu.
Finalement en parallèle, j’ai recréé fin 2019 une micro-entreprise. Je me sentais à nouveau dans l’envie et l’énergie de travailler pour mon propre compte. L’histoire a donc commencé à s’écrire petit à petit, avec des clients qui étaient dans le besoin de productions de qualité. Au fond de moi, je pense que j’attendais tout simplement ce moment où l’entrepreneuriat reviendrait naturellement à moi.
Quels services proposez-vous ?
Je suis spécialisée en WebMarketing, Communication, Marketing, Expérience Utilisateur et en création et gestion de projets web. Je fais aussi du coaching et de la formation. Donc, je propose 3 types d’accompagnement : le format coaching où je « drive » des clients qui ont des projets entrepreneuriaux ; la délégation partielle ou totale ; la marque blanche ou j’interviens pour le compte d’une autre agence.
Si vous aviez un conseil à donner à de futures entrepreneuses ou des entrepreneuses qui sont peut-être en difficulté aujourd’hui, qu’est-ce que vous leur diriez ?
De commencer par avoir des clients : je trouve cela plus important que de créer son entreprise quand on est dans une activité de services ou de prestation intellectuelle. Et pour les autres activités professionnelles, il faut penser à l’étude de marché et faire adhérer son projet auprès d’une clientèle cible. À mon sens, c’est une erreur d’attendre que son projet soit constitué pour avoir des clients. Il faut plutôt se dire l’inverse : s’il y a des clients ou de futurs clients, créez l’entreprise. C’est une façon de rentrer dans l’univers entrepreneurial avec une forme de solvabilité. Ça évite bien des questionnements, des remises en question inutiles, des échecs de beaux projets qui ne trouveraient pas de clients, etc. On travaille donc plus sereinement ainsi. On est en confiance et ça fait toute la différence. Et puis, de s’organiser et de structurer son projet.
Recevez nos nouveaux contenus directement dans votre boîte de réception.