Beaucoup de clichés stipulent que les entrepreneures aiment le risque, et qu’elles sont dotées de dons ou de capacités extraordinaires. Bonne nouvelle, c’est faux ! Aujourd’hui nous savons qu’une entrepreneure qui réussit, est une entrepreneure qui met en pratique les principes de l’effectuation. Ce principe, composé de 5 clés majeures, a été découvert par Sara Sarasventhy, à la fin des années 90 aux États-Unis. Il démontre que l’entrepreneure est avant toute chose, un femme de terrain.

C’est donc la question que s’est posée Sara Sarasvathy, une universitaire américaine, à la fin des années 90. Selon ses études, la question centrale à se poser pour mieux comprendre les entrepreneurs, est de savoir comment ils font pour créer et réussir. Ses travaux, de plus en plus connus en France, stipulent que la réussite dans le business ne serait pas due à des dons particuliers, mais à 5 principes clés.

Qu’est-ce que l’effectuation ?

L’effectuation est l’action par laquelle une chose advient à la réalité, selon le Larousse. Selon les travaux de Sara Sarasventhy, l’effectuation serait une nouvelle manière d’envisager la création d’entreprise. Selon elle, le principe n’est pas de savoir comment les entrepreneurs réussissent mais de comprendre, quels sont leurs processus de décision.

Car en effet, Sara Sarasvathy se méfie de la mémoire sélective de celles et ceux qui ont réussi. Elle leur a donc demandé : « face à telle situation en entreprise, comment réagiriez-vous ? » L’objectif de cette approche ? Comprendre si les prises de décisions des entrepreneures sont causales ( cause/effet ) ou bien, effectuales ( ressources disponibles/objectif ). De cette étude, elle en sortira 5 grands principes clés. Les principes généraux de l’effectuation envoient donc un message central : entreprendre, est une question de terrain !

Le Bird in Hand principle ou démarrer avec ce que vous avez

Quelles sont donc les ressources que toutes les entrepreneures disposent ? Tout d’abord, leur personnalité. Le point de départ de la création d’une entreprise n’est pas l’idée du projet mais bel et bien, la personnalité de l’entrepreneure.

Arrive ensuite les ressources, telles que les connaissances ( l’éducation, le savoir-faire, les métiers, les expériences… ). En somme, le fait de disposer de moyens, même limitées, pour définir des objectifs !

Enfin, il faut du réseau. Car c’est l’entourage de l’entrepreneur, le socle de la portée du projet. Le succès dépend uniquement de cette capacité à mobiliser autour de son projet, les ressources de son réseau ( prêt d’un local, d’une voiture, de compétences techniques… ). « Le processus entrepreneurial repose sur trois bases : ce que je suis, ce que je peux en faire, et qui peut m’aider », résume Philippe Silberzahn, ancien entrepreneur, aujourd’hui professeur à l’EM Lyon.

C’est donc en cela qu’il est dit qu’il n’y a pas de profil type d’entrepreneur. L’entrepreneuriat est en fait, une simple question de volonté. Celle d’oser se lancer !

Affortable loss principle ou la perte acceptable.

En général, les bonnes entrepreneures n’aiment pas le risque. En revanche, elles composent avec le risque ! Pour cela, elles définissent un risque dit « acceptable » : « Que suis-je capable de perdre si cela ne fonctionne pas ? ». Ici, l’attitude tient plus du réalisme que de la spéculation, puisque le risque est contrôlé. Cette notion permet donc aux entrepreneures de se lancer avec moins d’appréhension car elles ont de fait, accepté une perte potentielle.

Crazy quilt principle ou le patchwork fou

Comme l’indique son nom, le patchwork est un ensemble de carrés de tissus. Le motif final n’est donc jamais connu à l’avance puisqu’il dépend de la taille, des couleurs et des formes des carrés de tissus. Il en va de même pour l’entrepreneuriat ! En fonction des ressources utilisées ( les présentes et celles apportées par des parties prenantes comme les clients ou les fournisseurs ) de nouvelles pistes se forment. C’est le principe même de la créativité et de l’innovation. Les projets sont en constante évolution et le fruit de nombreuses interactions.

When life gives you lemons, make lemonade ou comment tirer parti des imprévus et des déconvenues

Sauf en de rares occasions, l’entrepreneure n’est pas visionnaire. En réalité, ce qui fait une bonne entrepreneure, c’est sa capacité à réagir à l’imprévu et aux surprises. De ce constat, nous savons que la grande idée n’est pas à l’origine du projet. Elle se développe au fil du temps, des rencontres et des opportunités. Ce sont les évènements de la vie, comme aujourd’hui la crise sanitaire du coronavirus, qui façonnent les projets.

Pilote in the plane : rien n’est figé dans le marbre

Ici, le principe montre l’abandon de la logique de prédiction ( que sera le marché ? ) au profit de celle du contrôle ( inventer le marché ). Ce sont les fameux océans bleus ! L’entrepreneure n’est donc pas celle qui prédit l’avenir mais celle qui le construit.

Entreprendre par l’effectuation, c’est quoi ?

Entreprendre, c’est donc la rencontre entre un être humain et un déclencheur ( une situation cocasse, une rencontre, un constat…), qui génère ensuite une idée. Cette idée avec le temps, deviendra une opportunité. Sous réserve toutefois, que la porteuse de projet veuille oser passer à l’action ! Puis, cette opportunité se transformera en réalité. Elle deviendra viable, lorsqu’elle pourra s’appuyer sur un engagement réel ( les clients, les fournisseurs etc.) à même de porter des moyens au projet. Delà, l’entrepreneur pourra donc réfléchir à de nouveaux objectifs.

Entreprendre n’est pas un long fleuve tranquille, mais nous savons aujourd’hui, que les meilleures entrepreneures mettent en place les principes d’effectuation. Grâce aux études de Sara Sarasvathy sur le sujet, le mythe tombe ! Les entrepreneures ne sont plus des « super-héroïnes » aux grands pouvoirs, mais plutôt des femmes de terrain. C’est le principe même de l’effectuation !

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