Rony est une entrepreneure aux multiples expériences et compétences. Ayant vécu dans plusieurs pays étrangers et travaillé dans des secteurs multiples, elle a su regrouper ses connaissances en une seule entreprise, Limitrophes. Hors cadre, Limitrophes est une entreprise innovante qui accompagne les projets audiovisuels vers une adaptation à l’étranger. Témoignage.
1- Rony, tu es la fondatrice de Limitrophes, une entreprise qui n’est ni une agence de traduction, ni une agence de communication pour les entreprises de Productions. Du coup, est-ce qu’on peut dire que tu as innové et inventé un nouveau métier ?
Oui, tout à fait ! ( sourire ) C’est une chose que j’ai faite dans tous les domaines dans lesquels j’ai travaillés. J’ai toujours essayé de combiner, de mélanger, de fusionner deux ou trois secteurs et plusieurs domaines. Tout simplement dans le but, de créer quelque chose d’innovant. ( sourire ) C’est d’ailleurs ce que l’on retrouve chez Igloù, l’incubateur de création que j’ai fondé en 2015 ! ( sourire ) Igloù, à l’époque, n’était ni un incubateur artistique, ni un collectif. C’était une saison culturelle, coorganisée avec la Mairie de Paris. Aujourd’hui, ça reste une plateforme toujours active où l’on crée principalement des balades sonores et audiovisuelles ! ( sourire )
Ce qui est drôle avec l’innovation, c’est le fait de sortir des cases et du cadre que nous connaissons tous. Tout ceci pour dire que l’atypique m’a toujours intéressée. En tant que polyglotte surtout, je crois que moi-même, je ne rentre dans aucune case précise. ( sourire )
2- Finalement, est-ce que l’aspect multi-services et facilitateur de ton entreprise, n’a pas prit ses sources dans ton métissage culturel ?
Tout à fait ! ( sourire ) Je pense que c’est non seulement un métissage, mais aussi la combinaison de plusieurs compétences. Des compétences que j’ai acquises au fur et à mesure de mon expérience personnelle et professionnelle. J’ai fait beaucoup de théâtre et de cinéma. Et aujourd’hui, j’écris et je traduis. ( sourire ) Ce sont des expériences qui m’ont construite et des compétences que j’utilise dans mon entreprise, pour faciliter et aider la création innovante de projets étrangers ou destinés à l’étranger. J’essaie d’avoir ce côté atypique et inattendu, sur des projets très cadrés et spécifiques. D’où mon focus sur le cinéma ! ( sourire )
Le milieu du cinéma, et ce dans tous les pays avec lesquels je travaille, est un milieu extrêmement clos. Tout y est cadré et différent à chaque fois ! J’essaye donc d’ouvrir les portes du cinéma entre les pays, et de créer du lien entre eux. C’est à travers la traduction et la réalisation de contenus, que je développe ce lien et que l’on réussit à passer outre, les contextes politiques et sociaux.
3- Du coup, n’est-ce pas difficile d’expliquer ses services, lorsque l’on invente un métier et de surcroît une entreprise ?
Oui carrément ! ( rires ) Ça doit être la quatrième ou la cinquième fois que je suis dans cette situation. ( rires ) Il est difficile de s’expliquer correctement ! Tous les projets que j’ai portés nécessitaient ces explications. Je me suis vite aperçue que peu de gens prenaient le temps – ou avaient envie de le prendre ! ( sourire ) – d’essayer de comprendre mes offres « out of the box ». Au-delà du service que je propose, il y a toute une question de marketing et d’explications à penser. Et pourtant, ce sont des services dont ont besoin les boîtes de Productions !
Jusque-là, elles n’avaient pas eu la chance d’obtenir ces services, de façon clés en main ( de traduction, d’écriture et de mise en lien ). Du coup, ça joue sur la crédibilité de l’entreprise ! Rassembler et produire l’ensemble des services dont ont besoin les Productions, c’est bien ambitieux et en même temps, peut sembler suspect… Même si j’ai été innovante dans ma proposition de services et dans la création de mon entreprise, cela me joue parfois des tours. ( sourire ) Par contre, lorsque les clients ont testé Limitrophes, ils se fidélisent rapidement. C’est une vraie relation de confiance qui s’installe après ça.
4- Est-ce pour cela que tu as candidaté au Programme Elles Ensemble, de l’incubateur Le Comptoir ?
Non, pas forcément ! J’ai postulé à ce programme parce que Limitrophes venaient de commencer. C’était la fusion de mon activité artistique au sein d’Igloù et de mon activité de traductrice en micro-entrepreneure. J’avais envie de centraliser mes compétences et mes passions, dans un seul et même espace. Donc au début, Limitrophes ressemblait plus à une agence de communication, qu’à une agence d’adaptation cinématographique. Ensuite avec l’aide du programme Elles Ensemble et de mon mentor, Émilie Friedli ( Directrice de Créatis ), l’entreprise s’est transformée. ( sourire ) On a compris qu’il fallait démarrer dans un unique secteur, avant d’en toucher d’autres. Ce dont j’avais besoin en réalité, c’était d’affiner et de mieux définir mon offre !
Après, travailler avec d’autres personnes m’aide énormément. ( sourire ) Pouvoir partager, tester mes idées ou mes projets, pitcher mes services devant mes consœurs entrepreneures, m’aident beaucoup. Le groupe des Elles Ensemble est un groupe constructif ! ( sourire ) Il m’aide dans la construction de mon projet. Pour ça, les ateliers de codéveloppement sont top !
5- Si tu avais un conseil à donner à des femmes qui, comme toi, sont multiculturelles et souhaitent créer leur entreprise, quel serait-il ?
De créer une entreprise qui leur ressemble : sans cela, ça manque d’intérêt ! Je préfère, personnellement, travailler tous les jours sur des sujets qui me passionnent, sans pour autant me limiter à des cases ou à des secteurs. À mon sens, il ne faut pas se limiter. Plus important encore, il faut savoir s’entourer de personnes qui partagent la même passion.