Le saviez-vous ? Les entrepreneures n’aiment pas le risque ! Contrairement à ce que l’on pense, les entrepreneures « acceptent » de prendre des risques car elles reconnaissent que c’est nécessaire au développement de leur projet. Ce qu’elles préfèrent dans le risque, c’est le contrôler. Du moins, c’est ce que nous explique l’étude Elements of Entrepreneurial Expertise sur la théorie de l’effectuation, de Sara Sarasvathy, docteure et spécialiste américaine de l’esprit d’entreprise.
Selon cette étude, l’effectuation repense les notions d’échec et de réussite, et démontre que les entrepreneures gèrent le risque selon 3 principes : l’atteinte des objectifs selon les moyens ; la réflexion en pertes acceptables ; la co-création, pour diversifier ses produits et ses services.
Définir ses objectifs selon ses moyens pour éviter le risque
Les entrepreneures ont cette faculté de partir sur la base de ce qu’elles ont et de ce qu’elles savent faire. Ceci, afin de réduire les possibilités d’échec. Elles composent avec leurs connaissances, leur savoir-faire et ce qu’elles ont à disposition pour entreprendre. Elles priorisent ainsi leurs objectifs, les rendent atteignables et les réalisent en avançant doucement.
Raisonner en pertes acceptables
Les entrepreneures contrôlent donc leurs échecs, en raisonnant en pertes acceptables. Aujourd’hui, nous sommes formés à prendre des décisions en gains attendus : nous comparons l’investissement initial au gain attendu, et nous ne validons le projet, que lorsque le second est supérieur au premier. Les entrepreneures pensent différemment !
Pour elles, le gain est hypothétique. Notamment dans le secteur de l’innovation. Ainsi, comme les entrepreneures n’aiment pas le risque, elles préfèrent la contrôler en basant leur décision sur la seule donnée qu’elles contrôlent… l’investissement initial. L’entrepreneure diminue donc l’ambition de son action, jusqu’au point où celle-ci représente un risque acceptable. C’est une façon contre-intuitive fonctionnelle, de réduire l’échec .
Diversifier ses produits et ses services
La 3e façon dont les entrepreneures contrôlent le risque, c’est en diversifiant leurs produits en co-créant. En diversifiant leurs produits, les entrepreneures diminuent le risque, sans pour autant le faire disparaître. La co-création permet donc de faire de l’incertitude, une perte potentielle et acceptable.
L’application de ces 3 principes ensemble réduit aussi bien les risques d’échec que leur coût. Ils permettent également de cesser de voir la réussite et l’échec comme une variable binaire : un projet entrepreneurial est une succession d’actions dont certaines échouent et d’autres réussissent. L’échec ne remet donc pas en question la continuité du projet, tant que le coût de celui-ci est modéré.
Ces 3 principes montrent que les entrepreneures n’aiment pas le risque. Elles l’acceptent mais veulent à tout prix le contrôler. Ce qui va à l’encontre des théories de l’entrepreneuriat et de l’innovation qui sont basées sur une logique de prédiction : il faut prévoir son marché, afin d’en déterminer sa position. L’effectuation au contraire, se base sur une logique de contrôle : si l’entrepreneure contrôle son environnement, elle contrôlera les risques et n’aura plus besoin de prédire.