Ma vie d’auto-entrepreneur, de patronne à tâcheronne

août 2, 2019

Avez-vous déjà pensé ne pas être patronne mais tâcheronne ? C’est ce que décrit Sophie Vouteau, dans son ouvrage « Ma vie d’auto-entrepreneur : pas vraiment patron, complétement tâcheron », aux éditions Rocher. Alors jeune entrepreneure, elle découvre le monde de la création d’entreprise, avec surprise : de la création de son entreprise à sa fermeture, elle explique tout.

Lorsque Sophie Vouteau se retrouve au chômage, la création d’entreprise semble-t-être LA solution contre l’inactivité et l’inemployabilité. Elle devient alors auto-entrepreneure ( aujourd’hui, micro-entrepreneure ). Très vite, elle se laisse emporter par l’euphorie de son projet : la créativité et la liberté étant les seuls maîtres-mots de son nouveau quotidien. Oui mais la réalité la rattrape et le désenchantement se fait sentir ! : solitude, insécurité économique, manque de reconnaissance, endettement, stress… Et au bout du chemin, comme une grande majorité, la précarité.

Témoignage d’une auto-entrepreneur

C’est avec humour que Sophie relate à ses lecteurs, son expérience entrepreneuriale. Porteuse d’un projet d’une agence de communication 360 et d’édition, c’est dans la pluralité que Sophie se reconnait : « Tout à commencé par un doux rêve : celui d’entreprendre. J’ai souhaité, comme un million de Français avant moi, goûter à l’indépendance en devenant auto-entrepreneur. J’ai glissé vers la pluriactivité. » (p.11). Son entreprise, c’est elle ! Dynamique, compétente et active !

Oui mais la réalité du marché est tout autre… Pour être compétitive et tenir ses délais, Sophie externalise ce qu’elle n’a pas le temps de faire ou ne maîtrise pas, et dédie une grande partie de son temps à la formation : « Nous louons nos compétences numériques aux mieux-disant, et nous faisons appel aux uns et aux autres pour exécuter plus vite. » (p.59) Être entrepreneure, ce n’est pas seulement être son propre patron. C’est être tous les corps de métier d’une entreprise à la fois ! Mais cela lui plait ! Pour rien au monde, elle ne souhaiterai changer de métier.

Pas vraiment patron, complétement tâcheron

Sortie des states des demandeurs d’emploi par l’état, car en création d’entreprise, l’auteure explique l’envers du décor de l’entrepreneuriat en France. Une triste réalité pour les chefs d’entreprise d’aujourd’hui, malmenés par les services de l’état, à la traine sur l’évolution des métiers d’indépendant : « J’aurai préféré […] que le régime dit simplifié de la micro-entreprise le soit réellement […] Mon assurance professionnelle n’a pas été simple à trouver. Les assureurs ne savent pas quoi faire dans notre cas. » (p.12; p.170).

Sophie explique alors l’angoisse quotidienne de tenir les délais, de se battre contre la solitude, le stress des retards de paiement de ses clients :  » Le recours au co-working m’a permis de faire d’une pierre deux coups, réglant la question de mon nomadisme et celle de ma solitude entrepreneuriale. Certes, j’aurai aimé que les clients soient plus courtois et moins mauvais payeurs […] » (p.11) En somme, Sophie nous explique combien il est difficile d’être son propre patron et de vivre dans la précarité : « Ma course tournait en rond, et, plus le temps passait, plus je constatais que je n’étais qu’un tâcheron zélé et efficace. […] » (p.13) Pour elle, l’entrepreneuriat n’est qu’une mascarade, le « cache-sexe du chômage » et une idylle.

Ainsi, « Ma vie d’auto-entrepreneur » relate avec humour et ironie, les embuches traversées par une entrepreneure. Une entrepreneure en soif de réussite mais confrontée à un système vieillissant. Une découverte à mettre sur votre To do list !

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