La drogue est-elle devenue un business comme un autre ? Aujourd’hui, les cartels de drogue se réinventent et montrent tout leur potentiel business : livraison à domicile, offres promotionnelles, carte de fidélités ou promotions par SMS. Pour déjouer leur concurrence, les dealers s’approprient de plus en plus, les codes du marketing web.

En 5 ans, les ventes de la drogue se sont modernisées. Afin d’être toujours plus concurrentiels et de fidéliser leur clientèle, les trafiquants exploitent les nouvelles technologies. Ainsi, pour augmenter leur visibilité ou bien améliorer leur image, les dealers rivalisent d’originalité en exploitant les outils du marketing numérique.

L’uberisation de la vente de drogue

S’en est fini de l’image du dealer au pied des immeubles, en plein cœur des cités. Désormais, les vendeurs vont eux-mêmes vers leurs clients. Ainsi, l’Observatoire des drogues et de la Toxicomanie ( OFDT ), note que les concessionnaires ( les vendeurs ) font du téléphone, la clé de leur business : des campagnes de SMS sont envoyées aux clients, pour des livraisons de marchandises à domicile. Le tout exécuté par des livreurs en scooter… c’est donc une véritable uberisation du secteur de la drogue !

D’autres, en revanche, préfèrent copier le modèle des Drive. Avec des points de vente éphémères, le consommateur s’approvisionne sans descendre de sa voiture.

Des campagnes de SMS pour vendre

Pour le trafic de drogue, la dimension du marketing web prend donc tout son sens. Des offres promotionnelles et des ventes flash sont organisées par les dealers, sur simple envoi de SMS. Les prix des produits sont alors cassés et les lieux de rendez-vous, annoncés à la dernière minute.

À Marseille, les dealeurs optent pour des remises-cadeaux ( source : Europe 1.fr ) : briquets, feuille à rouler ou échantillons de marchandises sont proposés aux clients. De ce fait, il est possible de s’acheter une formule « premium » pour seulement 50 euros : la marchandise, des paquets de cigarettes, des feuilles à rouler et un briquet. Ces même vendeurs vont jusqu’à éditer des cartes de fidélité, ressemblant de près à celles distribuées dans les commerces. Pour les dealers, il s’agit là d’assurer une bonne image de marque et de fidéliser les clients.

La drogue, un produit repensé

Mais que serait une bonne campagne de marketing, sans un bon packaging ? Fini les traditionnels pochons en plastique, qui servaient à transporter la « weed ». Aujourd’hui, les dealers portent un soin particulier aux emballages : personnalisés ou sérigraphiés.

Les drogues elles-mêmes sont visuellement attractives. La MDMA ( la forme cristallisée de l’ecstasy ) par exemple, se présente sous forme de comprimés colorés, aux logos branchés.

De la vente par internet…

Mais là où profitent le plus les dealers du marketing numérique, c’est à travers la vente de leurs produits sur internet. Des cybermarchés parallèles et anonymes sont ouverts fréquemment. Même lorsque certains d’entre eux ferment, des dizaines de « cryptomarchés » permettent d’acheter de la marchandise : cocaïne, ecstasy, cannabis, amphétamine ou bien de l’héroïne.

D’ailleurs c’est sur ces marchés dits « cachés », que la vente de « drogue équitable » est apparue. Dans ce secteur, les dealers se disent « humanitaires ». Ils se vantent de vendre des produits « éthiques », « bios » et « garantis sans conflit ».

… et sur les réseaux sociaux

Pour aller plus loin dans le concept de l’uberisation du trafic de drogue, des dealers se sont prêtés aux jeux des réseaux sociaux. Selon une étude du Parisien, la création de postes de Community Manager aiderait à la vente des drogues. C’est pourquoi aujourd’hui, il est possible de se fournir sur Snapchat ou bien Facebook.
Des jeux-concours et des tombolas sont organisés pour fidéliser la clientèle et favoriser les ventes. D’ailleurs il n’est plus rare de nos jours, de tomber sur la promotion de produits, par des influenceurs.

Toutes ces pratiques tendent donc à démontrer que les dealers ont bien compris les règles du marché. Leurs méthodes sont proches de celles utilisées dans les secteurs de l’économie légale. Elles démontrent aussi que les trafiquants ont bien compris le potentiel du marketing web et les habitudes de leurs clients.

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