Quelles sont les tendances actuelles de l’entrepreneuriat féminin en France ? Quels freins limitent encore l’accès des femmes à la création d’entreprise ? Quelles solutions existent pour les accompagner efficacement ? À l’occasion du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, France Active et la Fédération Bancaire Française dévoilent les résultats de leur baromètre 2025 sur l’entrepreneuriat féminin.
Si de plus en plus de femmes souhaitent se lancer, elles se heurtent encore à des difficultés majeures, notamment l’accès aux financements, la charge mentale et le manque de réseaux professionnels.
Des ambitions fortes, mais un passage à l’action en recul
Les femmes voient l’entrepreneuriat comme une alternative attractive au salariat. D’après le baromètre 2025 de France Active et de la FBF, 59 % des femmes estiment que l’entrepreneuriat est plus motivant qu’un emploi salarié.
Les motivations principales des futures entrepreneures sont claires. 56 % veulent concrétiser une idée personnelle, en hausse de 10 points par rapport à 2024. 57 % recherchent plus de sens dans leur travail, soit 12 points de plus que l’année précédente.
Mais malgré ces ambitions, seules 21 % des femmes envisagent concrètement de créer leur entreprise, un chiffre en recul de 6 points par rapport à 2024. Cette baisse s’explique par des freins persistants, notamment financiers et organisationnels.
Baromètre 2025 de l’entrepreneuriat féminin : l’accès au financement reste une barrière majeure
Le financement demeure le principal obstacle pour les femmes entrepreneures. 46 % estiment ne pas avoir assez de capital de départ, un chiffre qui illustre le manque de ressources initiales. 37 % pensent qu’elles n’obtiendront jamais de prêt bancaire, une perception qui freine considérablement les initiatives. 34 % des femmes interrogées considèrent que les projets portés par des hommes sont mieux financés, traduisant un déséquilibre toujours présent.
Pour répondre à cette problématique, France Active a mis en place la Garantie Égalité Femmes, une solution qui permet de couvrir jusqu’à 80 % d’un prêt bancaire dans la limite de 50 000 euros. Les résultats montrent que l’accompagnement financier a un impact significatif : 93 % des entreprises soutenues par France Active sont encore en activité après trois ans, contre 75 % en moyenne nationale.
Charge mentale et manque de réseau : des freins persistants
Conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle, complexité administrative, manque de mentorat, les difficultés sont multiples. 49 % des femmes entrepreneures déclarent que leur charge familiale complique leur gestion d’entreprise.
La lourdeur des démarches administratives est un autre frein. 46 % des femmes estiment que la complexité des procédures est un obstacle important. De plus, 30 % regrettent un manque de réseau professionnel solide, alors que l’entraide et les contacts sont des facteurs clés pour le développement d’une activité.
Face à ces enjeux, le développement de programmes de mentorat et de réseaux d’entraide dédiés aux femmes entrepreneures est une priorité.
Témoignages de femmes qui ont surmonté les obstacles
Raphaëlle Ramey, fondatrice de Trip Tribu, explique que sans accompagnement, elle n’aurait jamais osé se lancer. Grâce au soutien financier et stratégique de France Active, elle a pu structurer son projet et sécuriser son financement.
Pauline Katchavenda, créatrice de Recyfe, souligne la difficulté à lever des fonds. Pourtant, en intégrant un réseau d’investisseurs engagés, elle a pu obtenir 285 000 euros pour concrétiser son projet.
Éléonore Clerc, fondatrice de Sequndo, insiste sur l’importance du mentorat. Être entourée d’autres femmes entrepreneures lui a permis de renforcer sa confiance et d’accélérer le développement de son entreprise.
Les femmes sont prêtes à entreprendre, mais elles doivent encore surmonter de nombreux obstacles. L’accès aux financements, la charge mentale et le manque de réseau restent les principaux freins à leur réussite. Pour que l’entrepreneuriat féminin se développe pleinement, il est essentiel de renforcer les dispositifs d’accompagnement, d’améliorer l’accès aux financements et de simplifier les démarches administratives.