Victoria et Sandrine : « Entreprendre avec sa meilleure amie est un risque réfléchi »

juillet 5, 2019

Victoria et Sandrine, sont toutes deux très bonnes amies. Elles ont d’ailleurs créé leur entreprise ensemble : le Boentje café, un établissement zéro déchet à Bruxelles. Loin d’une collaboration classique, elles nous livrent les clés d’une bonne gestion entrepreneuriale et amicale. Témoignage.

1 – Victoria et Sandrine, vous avez ouvert en décembre 2017 votre café écoresponsable, le Boentje café, à Bruxelles. Expliquez-nous comment on passe d’amies à collaboratrices, dans le domaine du zéro déchet ?

Victoria : En fait, il y a quelque chose de très naturel dans la création de son affaire avec une amie. D’autant plus, quand le zéro déchet fait partie intégrante de notre amitié, puisque l’on a découvert cette pratique ensemble. Transférer cet enjeu dans le milieu professionnel, a été très naturel pour nous deux.

Sandrine : Ce qui est, à mon sens, le plus compliqué… c’est la relation que l’on entretient avec nos autres amis. Ça nous est arrivé, à un moment, de ne parler que de notre projet en soirée. C’était difficile pour les autres ! C’est plus ce côté-là, qui est compliqué ! Mais notre relation amicale, justement, se base sur notre connaissance de l’une et de l’autre : nos faiblesses, nos forces… En tout cas, c’est ce qui nous a aidé, lorsque les gens nous disaient que ça allait être compliqué d’entreprendre entre amies ! Finalement, la collaboration nous a plutôt bien réussies. La réelle difficulté était vis-à-vis de notre entourage…

2- Comment fonctionne votre binôme ?

S : Alors ! ( rires ) Il y en a une qui est le cœur et l’autre, le cerveau ! ( rires ) Victoria est beaucoup plus créative que moi. Je lui ai donc laissé l’aménagement du café car je ne savais pas vraiment par pour où commencer. J’en avais aucune idée ! Donc j’étais très contente de lui laisser cette tâche. Elle s’occupe de la partie communication, du côté esthétique de notre entreprise. En revanche, je me suis occupée de la comptabilité, des calculs de risques, des relations avec les fournisseurs, etc.

3- Avec le recul que vous avez aujourd’hui, est-ce que de collaborer avec sa meilleure amie, n’a pas un côté un peu inquiétant quand on se lance ?

V : C’était inquiétant parce que tout le monde nous disait que ça l’était ! ( rires ) Nous, on avait confiance en nous ! En notre amitié ! D’ailleurs, on avait déjà fait un semblant de vie professionnelle ensemble, en salariées. On en a donc conclu qu’il fallait prévenir les risques et on a fait en sorte que notre relation amicale n’en soit pas impactée. Notamment, grâce à une bonne communication ! C’est très important !

S : Ça peut être effectivement dangereux ! ( rires ) Il faut vraiment très bien connaitre l’autre, avant de se lancer. Nous, nous étions déjà parties en road trip, dans des conditions et des situations pas forcement simples. Nous avions aussi fait une collocation ensemble. Ce type d’expérience nous a aidées ! Nous avons vécu des galères ensembles, avant d’avoir des galères professionnelles. Il faut donc ressentir cette collaboration, avant de se lancer. Sous peine de perdre et de casser une amitié.

4- Quelles sont les clés finalement, d’une bonne collaboration entre amies ?

La communication ! ( en cœur )

V : Clairement, c’est la communication ! De se dire les choses directement et de ne pas attendre que les choses se cristallisent. Mais surtout, de continuer à s’amuser ! De pouvoir rigoler de situations, qui sont parfois compliquées. C’est ça qui nous fait tenir ! C’est de trouver vraiment de l’amusement dans notre projet. Il faut aussi délimiter le travail de chacune et le respecter.

S : Oui je suis d’accord avec Victoria ! Il faut écouter l’autre et se mettre dans les baskets du collaborateur. C’est très important ! Il est aussi essentiel de se parler et d’échanger sur ce qui va et ne va pas. Parfois, ça peut être un état de fatigue, une frustration… le tout, c’est de trouver une solution à chaque problématique. Et au-delà de la communication, il faut mettre à part le jugement ! Il faut s’autoriser ses faiblesses, sa fatigue, et accepter que chacune soit différente de l’autre. Donc pour moi, la communication et l’écoute sont essentielles !

5- Si vous aviez un conseil à donner à des porteuses de projet qui souhaitent collaborer entre amies, quel serait-il ?

S : De tester le duo : ce n’est pas toujours facile d’être tous les jours et tous le temps à deux, ensemble dans le même établissement… Il faut donc anticiper ce type de collaboration et essayer de se tester dans des situations similaires ! A mon sens, on est des personnes différentes en période de stress, et en période de calme.

V : La communication : à mon sens, c’est super essentiel !

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