Shonnead Dégremont: « Mon mémoire a validé mon choix de fabriquer Made in France »

août 9, 2021

Shonnead Dégremont n’a pas eut peur de tester son projet pendant ses études. Au contraire ! Avec un master entrepreneurial à l’ EM Normandie, elle réalise et prépare les fondations de Petites Culottées, une SAS ( Société par actions simplifiée ) qui vend des culottes pour les  » périodes délicates  » des femmes. Tests, accompagnements, concrétisation de son idée, c’est en réalisant son mémoire de fin d’étude sur le  » Made in France « , qu’elle décide de produire ces culottes avec le savoir-faire francais. Témoignage.

1 – Shonnead, tu es une jeune femme passionnée, engagée, avec une fibre artistique, pourquoi avoir choisis des études de commerce international ?

J’ai choisi des études de commerce international parce que je ne savais pas réellement quoi prendre au début. Quand j’étais au lycée, j’avais le choix entre toutes les filières. Je me suis donc dit que, ce qui se rapprochait le plus de ma personnalité, c’était la filière économique. J’ai commencé par faire un bac ES, et ensuite j’ai continué sur des études en communication. Au final, je me suis rendue compte que ça ne me plaisait pas du tout ! ( rires ! ). Ce qui me correspondait le plus, c’était le commerce. A l’EM Normandie, en plus d’être une école à taille humaine, ils proposaient un parcours international.

2- Ton master avait une composante entrepreneuriale. Qu’est-ce que cette option t’a apporté ?

Cette option est très  » polyvalente « . Elle nous permettait d’avoir un enseignement différent des matières, ancré dans le domaine de la création d’entreprise. Au lieu d’avoir des cours très magistraux, les intervenants extérieurs pouvaient nous mettre en situation de cas réels. Ce master m’a donc beaucoup apporté ! Chaque matière était tournée de façon à ce que l’on soit acteur. Ils faisaient en sorte qu’on se prête au jeu !

La pédagogie de cette école, t’a donc aidé dans la réalisation de ton projet,  aidé dans la réalisation de ton entreprise d’aujourd’hui ?

Exactement ! Sachant qu’on avait aussi la possibilité, dans ce master-là, de pouvoir travailler sur nos propres projets. Dans les travaux de groupe, il n’était pas exclu de travailler sur le projet personnel d’un élève. Ce système favorise l’entre-aide, et la complémentarité des compétences. Ça permet pour nous, porteurs de projet, d’avoir des avis extérieurs et de ne pas passer à côté de certaines choses.

3 – Tes années d’études et tes nombreuses rencontres t’ont permis de tester ton idée de projet, auprès de panels de clientes toutes trouvées, et avec des problématiques différentes sur les « périodes délicates ». Est-ce que pendant ces années d’études, tu as été soutenue dans ton projet par tes professeurs ou au contraire est-ce que tu as connu des freins ?

J’ai connu les deux ! J’ai eu de grosses zones d’ombres, surtout dans les tous débuts du projet.

Quand j’avais 19 ans, il était plus simple pour certains professeurs de partir du principe que la création d’entreprise était impossible. Qu’il fallait avoir 50 ans et énormément d’expériences, pour monter son projet. Mes professeurs ne croyaient pas en mon projet. Pourtant, je voulais pousser l’innovation, montrer qu’il y avait des besoins et des solutions à apporter.

Ce n’est qu’en gravissant les niveaux, les classes, que les professeurs se sont mis à écouter. Nos travaux étaient plus soutenus, plus rigoureux. Là, certains de mes professeurs m’ont vraiment épaulé. Notamment un professeur spécialiste du comportement consommateur, qui m’a tiré vers le haut, donné le goût de l’effort et le goût de l’étude du consommateur. Je pense d’ailleurs, que c’est grâce à lui que j’ai fait mon mémoire sur cette thématique ( rires ! ) Ma directrice de mémoire aussi, qui est une femme incroyable, qui se bat pour pleins de choses, qui est investi pour l’entrepreneuriat féminin. Elle a monté d’ailleurs, plusieurs entreprises.

Il faut avoir une réelle ouverture vers les autres, foncer et y croire !

Alors oui, il y a des zones d’ombres mais il y a aussi de grandes lumières ! Il faut savoir s’entourer de ces personnes-là et continuer avec elles !

3- Tu as dû rédiger, comme tout étudiant qui se respecte, un mémoire. Tu as centré le tien sur le “Made in France « . Pourquoi le  » Made in France «  ?

Ce sont tous mes voyages à l’étranger, en réalité, qui ont fait que j’ai réalisé qu’en France, on a la chance d’avoir un savoir-faire et un savoir-vivre qui sont exceptionnels ! Personnellement, je l’ai compris à ce moment là et ca m’a ouvert les yeux sur le patrimoine qu’on m’a transmis.

Du coup, c’était très important pour moi d’étudier le comportement des français sur le « Made in France ». Surtout que l’on est sur une vague où les consommateurs veulent revenir à l’authenticité. La diversité est bien mais on a en France, un savoir-faire qui est réel ! Avoir un produit d’à côté de chez soi, c’est plaisant ! Et pour nous aussi ! Créer à domicile est plus gratifiant que d’externaliser en Chine, par exemple.

Est-ce que la réalisation de ce mémoire a été le déclic final pour l’orientation stratégique de Petites Culottées ?

Le déclic, pas forcément. Peut-être le déclic final ou la validation car le déclic était bien plus en amont. Ce qui était sûre, c’est que je voulais fabriquer ce produit en France et éviter les controverses sanitaires. Les serviettes et les tampons sont fabriqués en pays étrangers, et il y a dedans énormément de produits toxiques pour notre corps et l’environnement.

Mon mémoire, m’a vraiment validé ce choix d’usine. Je savais pertinemment qu’en France, on n’avait déjà pas mal de matières premières. De plus, on est connu pour le textile, le luxe, la mode.  En parallèle, je me suis rendue compte que les consommateurs  « Made in France » sont fans d’authenticité ; et que les non-consommateurs « Made in France », n’achètent pas, par peur de l’inconnu. En fait il y a une réelle idéologie, un réel soutien des français, actuellement en attente. Il n’y avait plus qu’à foncer !

4 – Si tu avais un conseil a donné aux étudiantes, qui comme toi, souhaitent réaliser leur projet et passer à l’action, que serait-il ?

De se recentrer sur soi-même. Le premier conseil que je donnerai, c’est d’avant même écouter les autres, d’aller puiser au plus profond de soi-même, pour être sûre de ce que l’on souhaite. Une fois que l’on est sûre, il faut absolument en parler et ne pas avoir peur d’en parler ! Plus on en parle, plus on y croit ! Plus on ira au bout de son projet ! Il faut avoir une réelle ouverture vers les autres, foncer et y croire !

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