Anne Radmacher : « La gestion de l’humain n’est pas un long fleuve tranquille ! »

septembre 2, 2019

Publie-reportage

Anne est directrice de son propre salon de coiffure, Art et Coiffure, à Wisches, en Alsace. Auparavant elle a connu une autre expérience entrepreneuriale, avec laquelle elle a fait ses armes en tant que cheffe d’entreprise. Pour elle, le plus difficile dans le métier d’entrepreneur, c’est la gestion de l’humain. Témoignage.

1- Anne, tu es à la tête de ton propre salon de coiffure, Art et Coiffure, en Alsace. Comment gères-tu ton quotidien ? Comment gères-tu ton rôle de cheffe d’entreprise et de coiffeuse ?

J’ai cette aisance de travail, sur rendez-vous. Donc quand j’ai besoin de me bloquer 30 minutes sur une journée pour faire un papier administratif dans l’urgence, je me le bloque. Ce sera soit le midi, soit le soir tard ! ( sourire ) Ce qui fait qu’après les 11h de travail au salon, en tant que cheffe d’entreprise, tu t’accordes encore une bonne heure pour régler les papiers. Après je suis quelqu’un qui n’aime pas procrastiner ! ( rires ) Je préfère gérer directement et ne pas attendre !

2- Tu m’expliquais antérieurement, que dans ta première expérience entrepreneuriale, tu gérais plusieurs salons avec ton ex-mari. Comment fait-on pour gérer de front 4 salons et sa clientèle ?

C’est assez compliqué ! ( rires ) On n’a pas de formation pour ça. On apprend donc sur le tas ! En fait, tu gères au jour le jour ! Aujourd’hui, on a quand même la force d’être informatisé. Ce qui nous permet de prendre la main sur la comptabilité et l’administratif de n’importe où. Ça c’est facilitant ! Après, il y a la question de la délégation. Là, c’est le plus difficile lorsque l’on est patronne ! ( sourire ) Je déléguais mais avec parcimonie : mes salariées ne géraient pas les stocks, ne géraient pas la comptabilité quotidienne… Je préférais qu’elles gèrent les clientes ( sourire ) Toutefois, j’avais une responsable de salon qui faisait les plannings.

3- Est-ce que le recrutement est quelque chose de facile lorsque l’on démarre dans l’entrepreneuriat ?

Pas du tout ! Le plus facile est de débaucher, malheureusement… Le monde de la coiffure en Alsace est quand même petit. Lorsque l’on fait partie de la corporation des coiffeurs comme moi, on connaît beaucoup de patrons coiffeurs. Ainsi deux des avantages que l’on a eus avec mon ex-mari, était qu’il était Jury des examens de fin de cycle ; et que notre réputation professionnelle sur notre secteur, faisait affluer les candidatures. Ce qui nous permettait d’avoir le choix sur les embauches de jeunes coiffeuses. Et puis la grande chance que l’on avait aussi, c’était que l’on gardait toutes les jeunes que l’on formait, CAP ou BEP. On gardait et on plaçait ! ( sourire )

4 – Du coup l’étape qui suit le recrutement, c’est la gestion de l’humain. Qu’est-ce que tu peux nous dire là-dessus ?

Que ce n’est pas un long fleuve tranquille ! ( rires ) Chez nous, la gestion de l’humain se fait avec 95 % de jeunes femmes, impliquant la découverte de la vie sous différents angles. C’est donc compliqué ! Certaines ont leur caractère… Donc tu fais aussi au jour le jour ! ( rires ) Tu essayes de faire au mieux, d’arrondir les angles. Avec certaines, c’est simple ; avec d’autres, c’est difficile ! Parfois, il faut aussi gérer les parents quand on a des apprentis… Mais globalement lorsque l’on crée son entreprise ou qu’on la développe, la gestion de l’humain est une affaire difficile !

5 – Si tu avais un conseil à donner aux femmes qui en sont au stade du développement et donc, du recrutement, quel serait-il ?

De se faire confiance : nous ne sommes pas des professionnels du recrutement. Il est donc important de faire confiance à son instinct, à son ressenti. Il faut faire plusieurs entretiens, quelques jours d’essais aussi, pour voir comment l’apprentie ou la nouvelle collaboratrice se sentirait avec toi, les équipes et les clients. Surtout dans une petite entreprise ! Mais ça reste quand même une question de sentiments.

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