Fabienne Mogue a créé son entreprise de restauration de personnages polytissés, à Bordeaux en 1998, qu’elle a appelée La Clinique des poupées. Sans réel épanouissement professionnel, Fabienne décide de tout quitter et de se reconvertir dans la couture. Une expérience entrepreneuriale et un choix de vie épinglés, que notre entrepreneure bordelaise continue de bâtir de fil en aiguille. Témoignage.
1 – Fabienne, tu as créé La clinique des poupées à Bordeaux, grâce à une reconversion professionnelle. Pourquoi cette reconversion ?
Je n’ai pas eu l’impression de faire une reconversion professionnelle. J’ai choisi de prendre une voie, qui me permettait de m’epanouir professionnellement ! Après des études d’électronique, j’ai passé mon CAP ( Certificat d’Aptitude Professionnel ) couture et je me suis découvert des envies de créer des personnages et des peluches. L’idée de créer une structure professionnelle s’est prononcée très rapidement. Je me suis donc rendue à la chambre des métiers de Limoges où l’on m’a proposé un « Stage de préparation à l’installation », entièrement dédié aux artisans. Celui-ci m’a permis d’apprendre la gestion d’une entreprise et de me tester comme cheffe d’entreprise.
2- Tu as bénéficié d’aides et de formations pour te spécialiser ?
Je n’ai pas eu d’aide financière mais pendant le stage de création d’entreprise, d’une durée de quatre mois, on m’a appris à connaître les rouages d’une entreprise artisanale. Notamment les rapports que l’on peut avoir avec son banquier, ses besoins en fond de roulement, le statut marital et ce que cela implique sur l’entreprise, la comptabilité, la gestion, le suivi de ses clients, ses qualités de manager….
C’était une expérience riche ! Nous étions accompagnés d’intervenants chefs d’entreprise, tous du secteur de l’artisanat.
Une étendue de domaines attractifs et riches, pour se connaître soi-même, parfaire ses qualités de cheffe d’entreprise et améliorer ses points faibles.
3 – Tu n’as pas eu peur de tout recommencer à zéro, dans un domaine que tu ne maîtrisais pas à 100 % ?
Non ! Non, je n’ai pas eu peur de repartir de zéro et de créer mon entreprise dans un domaine différent de mon domaine de départ. Et puis, régulièrement je me forme ! Je participe à beaucoup de formations proposées par les chambres des métiers et du commerce.
4 – Pourquoi te spécialiser dans la restauration de personnages polytissés et ne pas être partie sur de la restauration d’arts plus « classique » ?
C’est mon expérience professionnelle, dans le domaine de la restauration de faïence, qui m’a permis de m’installer à mon compte, dans le domaine de la restauration d’arts ou d’objets d’ordre affectif. Et puis la restauration de personnages et de poupées était une demande très soutenue de mes clients. C’est pourquoi, j’ai décidé de créer La clinique des poupées !
5 – Si tu avais un conseil à donner à nos lectrices, qui comme toi auraient envie de se reconvertir et de se mettre à leur compte, quel serait-il ?
D’aller jusqu’au bout de ses choix de vie : personne d’autre que nous même ne saura mieux ce qui nous anime intérieurement. Pugnacité et hardiesse, semblent être des mots importants pour dépasser les batailles continuelles de la création d’entreprise.