Dominique est une entrepreneure belge qui vit au Luxembourg. Elle a lancé depuis 2 ans son entreprise KidsBox, spécialisée dans le leasing (location) de jouets. Lutte personnelle pour préserver l’environnement, Dominique marque son innovation grâce aux boxes thématiques de jouets qu’elle propose.
- Dominique, tu as récemment créé ton entreprise de Boxes surprises de jouets. Comment t’es venue cette idée ?
L’idée m’est venue de façon très simple. En tant que parent, je voyais les jouets de mes enfants s’accumuler un peu partout, dans la maison. Nous étions sans cesse dans le renouvellement. D’une part, parce que les enfants grandissent et murissent très vite. De l’autre, parce qu’ils se lassent vite aussi. Et ça, c’est un constat que tous les parents font ! D’ailleurs, les études démontrent que le temps de vie d’un jouet, chez un enfant, est de 4 mois. C’est dire (rires) !
À côté de ça, j’ai lu différents magazines sur l’économie circulaire. Selon leurs articles, les objets doivent être réintégrés dans le cycle d’une vie, afin d’éviter la surconsommation et la surproduction. Dans le même temps, je voyais toutes ces boxes prendre de l’ampleur, tout en prônant des concepts écoresponsables pour certaines ou de surprises pour d’autres… Et les consommateurs aiment ce concept ! Ils aiment ce côté tout en un : livraison, surprises, produits. C’est là que je me suis dit que nous pourrions faire de même avec les jouets, tout en rendant le concept plus responsable. J’ai donc creusé l’idée.
Il y a 3 ans, le concept n’existait pas, excepté dans les ludothèques. C’était la naissance de KidsBox. Une entreprise qui permet aux parents et aux enfants de recevoir des boxes surprises de jouets thématiques, par mois et selon l’âge des enfants.
2-Ton objectif, c’est de proposer des boxes de jouets thématiques. Quelle différence justement, entre tes locations et celle des ludothèques ?
Déjà, vous n’avez plus besoin de vous déplacer. Ce sont les jeux qui viennent à vous ! Vous n’êtes donc plus « soumis » aux horaires d’ouverture de la ludothèque. Si ludothèque vous avez… Avec Kidsbox, les jouets viennent au domicile des parents (sourire).
Ensuite, j’avais cette envie de créer des boîtes surprises… Sans doute parce que moi-même, je suis une grande enfant (sourire) ! J’avais envie de créer des ambiances chaleureuses, provoquer de l’excitation à l’idée de découvrir les jeux envoyés. Un peu comme un cadeau. C’est pour ça que je fais des boxes sur thématiques et que je ne dévoile jamais leurs contenus. C’est ce qui fait que les enfants, comme les parents d’ailleurs, trépignent d’impatience ! Il y a une forte dimension émotionnelle et éthique dans mon projet !
3- Donc, en plus de penser à la bourse des parents, tu penses aussi préservation de l’environnement ?
Oui complètement (sourire) ! C’est tout l’art de l’économie circulaire. C’est vraiment quelque chose d’important pour moi. De plus, l’économie circulaire touche directement l’environnement. En allongeant le cycle de vie d’un produit et en évitant que celui-ci soit à usage unique, vous réduisez son impact sur l’environnement. Le produit est donc utilisé plusieurs fois, quitte à ce que ce soient plusieurs personnes qui en profitent. C’est ce que je réalise avec KidsBox et la location de jouets.
À mon sens, nous sommes tous des acteurs actifs de la surproduction et de la surconsommation. Nous utilisons inutilement les ressources naturelles disponibles sur notre planète. Et ces ressources ne sont pas éternelles ! Allonger le cycle de vie d’un jouet, c’est donc pallier à ce problème d’environnement. Kidsbox est donc un projet à visée économique sociale et solidaire.
Et éthique aussi, puisque le packaging que tu utilises, est en cartons recyclés. Est-ce que tu pousses ou vas pousser ce concept jusqu’au bout ?
Oui et j’essaie d’être la plus vigilante possible (sourire) ! Pour moi, tout mon circuit doit être éthique et respecter la nature. Pour ça, je travaille avec des fabricants de jouets, eux-mêmes éthiques et écoresponsables. Ils ont tous une charte durable et agissent au niveau local. 80% de mes fournisseurs sont made in France, en plus. La plupart de nos jouets sont en bois, les encres sont naturelles, le plastique présent en très petite quantité est recyclé. Les notices d’explication des jeux sont généralement imprimées sur les boîtes, comme ça, on élimine et on évite d’utiliser le papier.
Concernant les boxes de jouets, je n’utilise que du carton recyclé. Les flyers explicatifs qui sont à l’intérieur sont également en cartons recyclés. Le scotch utilisé, pareil. Finalement, la seule chose qui ne l’est pas, c’est l’étiquette de livraison (rires) ! Et là encore, je suis en train de retravailler notre façon de faire. Ceci, pour être encore plus responsable.
4- Ton concept est novateur, est-ce que tu vas l’étendre au plus de 6 ans ?
Effectivement, les propositions de jeux ne sont que jusqu’à 6 ans. Ce qui n’empêche en rien les 8 ans, de continuer de jouer à certains jeux… Aujourd’hui, le développement n’est pas prévu mais dans un futur, pourquoi pas. Ce serait sympa d’étendre l’âge des jeux. Ce serait aussi, une façon de rassembler les familles autour de jeux de plateaux et de société. Une façon de se recentrer sur la cellule familiale.
5- Si tu avais un conseil à donner à des entrepreneures qui se lancent sur un marché novateur et donc, non existant, quel serait-il ?
De ne pas avoir peur et d’y croire : croire en leur idée et en leur projet. Oui certes, il n’y a pas de benchmark, on ne peut pas se reposer sur une idée déjà existante… Mais nous sommes les premières. Selon moi, toute société ou concept intégré aujourd’hui dans nos mœurs, a été premier un jour. Leurs entrepreneurs sont allés de l’avant, y ont cru, ont beaucoup travaillé pour développer leur idée. À mon sens donc, mieux vaut être le premier que le deuxième !