Carole Fortuna est une entrepreneure à voix/e. Musicothérapeute et formatrice, elle accompagne les personnes désireuses de se recentrer sur elles-mêmes et de consolider les fondements de leur vie personnelle et/ou professionnelle, grâce à des ateliers vocaux. D’abord manager dans une grande entreprise, elle a connu un rebond par la reconversion professionnelle et l’entrepreneuriat.
1- Carole, tu es musicothérapeute et formatrice. Comment en es-tu arrivée à créer Comunissons ?
Comunissons est la résultante d’une carrière de presque 30 ans dans le salariat (sourire). A l’époque, changer de postes était pour moi salutaire. Je suis quelqu’un qui n’aime pas la routine, je ressentais inlassablement le besoin d’aller chercher quelque chose de nouveau.
À mes 50 ans – oui, parce que la cinquantaine arrive à un moment (rires) ! – j’ai commencé à me sentir étouffée par le monde de l’entreprise. J’étais face à un gap. Pourtant j’étais en plein potentiel de mes capacités, j’avais la sagesse de l’expérience mais… Je n’avais pas la reconnaissance. Je sentais aussi qu’être une femme n’avait en rien amélioré ma situation professionnelle. Du moins les choix que j’avais pu faire m’ont, au final, pénalisée.
Parallèlement à mon métier de manager, je suis aussi chanteuse lyrique. Grâce à un plan de départ volontaire, j’ai cherché à développer un métier qui liait mes deux passions : le développement humain et la voix. J’ai donc trouvé le métier de musicothérapeute. Je me suis formée à la musicothérapie et j’ai créé par la suite, Comunissons (sourire).
Et le nom de mon entreprise veut tout dire : Comunissons, communication, à l’unisson, unir, unique… Ce nom réunit tout un tas de besoins dont celui d’être ensemble. À cela, j’y ai ajouté des services : la formation à la communication humaine, la libération de la voix pour mieux s’exprimer, le yoga du rire qui est un moyen d’exprimer son être avec la voix etc… Par ce biais, j’accompagne mes clients à l’unicité, à la cohésion et à l’union avec eux-mêmes et les autres.
2- Est-ce que les services de musicothérapeute et de formatrice que tu proposes sont des clés qui t’ont servie dans ton expérience de vie ?
Oui, le travail de la voix et du chant ont été pour moi, libérateurs. J’ai repris confiance en moi et j’ai osé m’exprimer, puis entreprendre, en travaillant ma voix. Ce n’était pas gagné, ni évident pour moi qui suis plutôt une personne timide.
Je me suis réunifiée par le travail de ma voix. J’ai repris confiance en la personne que je suis vraiment. J’ai osé sortir du salariat, où je ne retrouvais plus mes valeurs pour créer mon entreprise. Je me suis réalignée avec moi-même. J’ai changé littéralement de voie – sans jeu de mot (rires) ! Devenir musicothérapeute et formatrice est une vraie expérience révélatrice.
3- Comment vit-on un rebond professionnel par la reconversion ?
De différentes façons. Je suis surtout passée par des phases de doutes et de peur. L’inconnu est toujours effrayant (sourire). Pourtant, je suis issue d’une famille d’entrepreneurs. Mes grand-parents étaient commerçants. Pour autant, je n’avais pas de visibilité sur ce monde-là. J’ai donc appris à gérer mes peurs et, le plus dur, celles de mon entourage. Sans parler du regard de la société et de ses injonctions.
Ce dont j’étais sûre en revanche, c’est que ma place n’était plus dans le monde du salariat. Je savais aussi que je pouvais apporter beaucoup de choses aux autres. Je me suis donc lancée. Bien sûr, je n’y suis pas allée tête baissée. J’ai étudié le marché, la faisabilité de mon projet… Mon contexte socio-professionnel m’y a beaucoup aidé au final. C’était une bonne chose !
4- Où et comment as-tu pu puiser cette force et ce courage ?
Tout simplement, au fond de moi-même. Le fait de ne plus trouver mon compte, ni d’appartenance dans l’entreprise dans laquelle j’étais, m’a aidée à oser créer le mien. J’avais envie de me réaliser sans avoir de hiérarchie. Je suis un peu rebelle dans le fond (rires) ! Je voulais du no-limit.
5- Est-ce le mal de notre société ? : ne plus s’écouter et ne plus chercher ce que l’on souhaite vraiment dans la vie ?
Oui, je trouve que cela est assez récurrent. Je le vois tous les jours avec les personnes que j’accompagne. Elles ne s’écoutent pas. Elles ne s’entendent pas. Elles ne prennent pas conscience de l’être qu’elles sont.
Attention, s’écouter ne veut pas dire forcément créer son entreprise. S’écouter signifie être en accord avec soi-même. Ça se joue à plusieurs niveaux et de façons différentes selon les personnes. Ma mission, en tant que musicothérapeute et formatrice, est de les accompagner à prendre conscience de qui elles sont vraiment.
6- Justement, quels conseils donnerais-tu à des femmes qui, comme toi, arrivent à un point de rupture professionnel pour avancer ?
De s’écouter soi avant les autres : c’est important, à mon sens, de suivre la voix de son coeur. La voix de son intuition. Les femmes ont une capacité incroyable d’intuition. Nous avons pleins de compétences en ressource mais nous n’osons pas les utiliser. Souvent à cause de cadres et de cases dans lesquels nous devons nous conformer. Alors qu’en fait, il faudrait aller chercher au fond de soi ce qui nous fait vibrer. Je conseille de faire un exercice simple : un tableau de ce que l’on aime et n’aime pas. En comparant, ça aide à prendre des décisions et à trouver des solutions pour notre quotidien. Faire un état des lieux de soi et aller vers ce que l’on aime est essentiel. S’occuper de soi, consolider ses fondements, s’écouter ne signifient pas qu’il faut se couper du monde. Au contraire, c’est la base même de l’ouverture. La vie est déjà compliquée donc si on peut l’alléger, c’est mieux !
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