Cumuler le statut de créatrice d’entreprise, avec celui de demandeuse d’emploi, n’est pas infaisable. Bien au contraire ! Avec le dispositif de Pôle Emploi, il est possible d’obtenir ses ARE mensuellement ; ou bien de les demander en capital ( ARCE ), pour la création de son entreprise. Attention toutefois, il est essentiel de bien penser son projet et de bien analyser ses besoins financiers, avant de choisir la formule d’indemnisation désirée.
L’ARE de l’entrepreneure
En principe, l’indemnisation de la demandeuse d’emploi cesse à partir du moment où celle-ci, retrouve une activité professionnelle. Mais lorsque l’on entreprend, c’est différent ! Depuis le 1er octobre 2014, les demandeuses d’emploi en situation de création d’entreprise, peuvent cumuler leur ARE et les revenus de leur micro-entreprise.
Ainsi, une fois que les entrepreneures déclarent leur premier chiffre d’affaires auprès de Pôle Emploi, leurs ARE sont calculées comme suit :
- leur chiffre d’affaires est déduit de l’abattement forfaitaire. Comme pour les micro-entreprises les charges ne sont pas déductibles, l’abattement permet de tenir compte, des éventuelles charges issues de l’activité ;
- les ARE sont ensuite obtenus, par la prise en compte de 70% de ce nouveau chiffre d’affaires par Pôle Emploi ;
- la durée des droits est recalculée. La part des ARE non versée, du fait du gain réalisé par la micro-entreprise, est convertible en nombre de jours supplémentaires de droit au chômage.
Cependant si l’entrepreneure n’a aucun chiffre d’affaires à déclarer, les ARE seront maintenues dans leur totalité. Ce dispositif a été mis en place pour permettre une stabilité financière à l’entrepreneur, avec l’assurance d’un revenu mensuel, en période de lancement.
L’ARCE, l’ARE en capital de son entreprise
L’ARCE ( Aide à la Reprise ou à la Création d’une Entreprise ), lui fonctionne différemment. C’est un dispositif qui permet de convertir 45% des ARE, en capital pour son entreprise. Cette somme est alors versée en deux fois :
- la première moitié est versée à la création de l’entreprise ;
- la seconde, 6 mois après la création de ladite entreprise.
L’avantage de cette aide ? Son montant. Celui-ci ne varie pas en fonction du chiffre d’affaires. Ce capital de départ est un réel atout, pour qui veut réaliser des investissements ou constituer un apport à la souscription d’un prêt.
Attention toutefois ! Opter pour l’ARCE signifie renoncer à bénéficier des ARE. Ce choix est irrévocable ! Pour revenir au système des ARE – sous certaines conditions – l’entreprise devra être fermée. L’entrepreneure, elle, réinscrite auprès de Pôle Emploi. À partir de là, Pôle Emploi augmente automatiquement la durée totale des droits au chômage. Les 55% de droits restant, d’avant la création de l’entreprise, pourront être repris par la demandeuse d’emploi, en ARE.
Choisir entre l’ARE et l’ARCE n’est donc pas anodin. Mieux vaut bien réfléchir à la formule et analyser correctement les besoins financiers de son projet, avant de prendre toute décision.