Tirée du terme anglais “assertiveness” qui signifie “assurance”, l’assertivité désigne notre capacité à exprimer, à défendre nos idées, nos droits, dans le respect des autres. Une qualité essentielle du leadership que les femmes ont plus de mal à acquérir que les hommes. Et pour cause…
Dans notre société patriarcale, quand les garçons sont encouragés à être forts, courageux, aventureux, les filles sont priées d’être sages, calmes et empathiques. À l’école, ces qualités dites «féminines » sont encore valorisées par des professeurs heureux d’avoir de bonnes élèves, attentives et obéissantes. Dans la cour, les filles continuent d’intérioriser qu’elles ne doivent pas prendre trop de place. Elles laissent donc l’espace central aux garçons. Résultat à l’âge adulte, les femmes sont incapables de se prioriser, d’exprimer leurs idées, leurs envies, de prendre la parole, de se faire entendre, et surtout… De dire non !
Un manque d’assertivité pour héritage
Parce qu’un homme qui dit non, c’est normal. Il s’affirme, il a du caractère, il est déterminé, respecté. Une femme qui dit non… C’est une femme qui prend le risque de renvoyer une mauvaise image. Je suis certaine que vous connaissez cette peur ? Celle de décevoir, de paraître égoïste, incompétente. Celle qui vous a empêché de refuser un dîner d’affaires ou de prendre des responsabilités supplémentaires – évidemment, sans augmentation.
Dans l’intimité d’ailleurs, la peur (d’être quittée, trompée ou de déclencher une dispute) contraint de trop nombreuses femmes à accepter des relations et/ou des pratiques sexuelles dont elles n’ont pas envie. Elles sont prises dans le piège patriarcal de la compassion. Dans cette obligation selon laquelle, en tant que femme, nous devons tout le temps être disponibles, accessibles aux autres et faire passer leurs besoins avant les nôtres.
Une recherche menée en Suisse, auprès de jeunes âgé·e·s de 26 ans en moyenne, révèle que 53 % des femmes interrogées ont accepté des relations sexuelles sans désir
Bref, vous l’aurez compris ! Le manque d’assertivité n’est pas une « lacune ». Il est un « héritage » qui nous pénalise dans tous les domaines de notre vie. Il nous rend par conséquent, vulnérables.
La sexualité, une solution à l’affirmation de soi
La bonne nouvelle, mesdames, c’est que cette force qui conjugue affirmation et confiance en soi, se développe. Et commencer par la sexualité est une très bonne manière d’y arriver ! Pourquoi ? Parce que quitte à apprendre à dire non, à se protéger des abus, à formuler ses envies (autant que ses idées et/ou ses opinions !), à définir et à faire respecter ses limites, autant commencer par le sujet qui nous touche le plus et structure notre équilibre : la sexualité.
Une femme désirante ancrée dans son corps, à l’écoute de sa puissance interne, se sentira dans ses pleins pouvoirs »
Sophie Bramly
Aussi, beaucoup d’articles et d’ouvrages sur les « techniques du non »et de l’apprentissage de l’assertivité sont aujourd’hui disponibles. Je vous recommande, en particulier, celui d’Anne Dickson, figure du développement des femmes, tout juste traduit en français « Vivre en Femme libre ».
Mais avant de les lire, la première étape consiste à être pleinement convaincue de ce droit que nous avons d’exprimer nos refus, nos désirs, nos sentiments. Pas facile alors de s’affranchir du syndrome de la bonne élève, de son driver « fais plaisir », d’être aimée, approuvée et d’oublier sa culpabilité. Pourtant, ce « reset » est la clé de votre assertivité. Il est la clé de cette liberté d’être vous, de faire vos choix et de les faire respecter.