Contrairement à ce que l’on pense, les « Stars » de l’entrepreneuriat ont elles aussi, connus des échecs. D’ailleurs, ce sont même ces échecs qui leur ont permis de grandir, de rebondir et d’être les poids économiques d’aujourd’hui.
L’échec montré du doigt
Si l’échec entrepreneurial est une réalité en France (avec 77% des micro-entreprises et 40% des entreprises qui déposent le bilan dans les 5 premières années de leur création), il a souvent été considéré comme péjoratif. Souvent même, il a été le synonyme de déchéance et d’incompétence.
Ainsi entre le handicap que celui-ci procure, la difficulté à surmonter le regard des autres et la stigmatisation qu’il inflige, l’entrepreneure aura beaucoup de mal à remonter en selle et à mener financièrement, un nouveau projet (Charles Pépin, Les vertus de l’échec, 2016). Alors qu’aux États-Unis, l’échec est plutôt vu comme une expérience et une maturité. Alors pourquoi tant de différence ?
Vers une démocratisation de l’échec ?
Certains expliqueront cette stigmatisation par le système éducatif, dans lequel l’échec n’a pas sa place. D’autres encore, diront que ce sont les écoles de commerce qui dirigent le monde des entreprises et façonnent l’économie. Oui mais aujourd’hui, les codes de l’entrepreneuriat changent : la prise de risque fait partie intégrante de l’aventure.
Ce qui est sûr, c’est que depuis quelques années, l’échec commence à se démocratiser :
- grâce aux nouvelles mesures de la Banque de France, dont les suppressions des indicateurs 040 et 050. Des indicateurs qui ne fichent plus les entrepreneures en situation d’échec et facilitent ainsi, la relance et le droit au rebond ;
- grâce à la médiatisation des échecs entrepreneuriaux. Même si ces témoignages restent encore peu nombreux, le partage d’expériences permet aux jeunes entrepreneurs de comprendre la réalité du métier de chef d’entreprise.
Les réseaux d’accompagnement propices au rebond
Et ça, les réseaux de soutien et/ou d’accompagnement l’ont bien compris. Certains réseaux, comme les couveuses d’entreprises ou le statut d’étudiant-entrepreneur (créé en 2014), permettent aujourd’hui de tester l’aventure entrepreneuriale sans prendre de risque. Ce sont donc des facteurs propices au rebond !
Enfin, la vision de certains investisseurs est devenue opportune pour le rebond. Avant d’investir dans des entreprises, certains investisseurs ont également connu l’échec. Certains même se sont exilés aux États-Unis, puis sont revenus en France avec cette vision dite « américaine » de l’échec. Donc une vision plus favorable de celui-ci. Une aubaine, pour les entrepreneures qui se lancent dans la création de startup.
En somme, l’ensemble de ces prises de conscience et des mesures prises pour aider au développement de l’entrepreneuriat ne démontrerait-il pas qu’il existe désormais, un rebond « à la française » ? N’y a-t-il pas là, des leçons à tirer de cette culture américaine de l’échec et une démocratisation à venir du rebond, dans le parcours entrepreneurial ?