Avec la crise du Covid-19 puis la récession, l’entrepreneuriat français aurait pu connaitre une baisse de réputation. En réalité, c’est tout le contraire. Selon le sondage de la Fondation Entreprendre, les Français seraient prêts à tenter l’aventure de la création d’entreprise, même si le risque est fortement présent. Une façon pour eux de créer leur emploi et de donner du sens à leur travail.
Le Covid-19 aurait-il refroidi l’envie des Français, d’entreprendre ? La réponse est non ! Selon le sondage de la Fondation Entreprendre, 45% des Français seraient prêts aujourd’hui, à créer leur entreprise. Un chiffre qui va donc à l’encontre des idées reçues.
L’entrepreneuriat a encore la cote
Selon l’étude de la Fondation Entreprendre, réalisée par Harris Interactive, l’entrepreneuriat français aurait encore le vent en poupe. D’après les sondés, 50% pensent que la création d’entreprise reste une alternative professionnelle intéressante, même dans le contexte économique actuel. 45% affirment même être tentés par l’aventure. Parallèlement, 3/4 des Français soulignent que la création d’entreprise permet de se réaliser personnellement, dans des secteurs qui donnent du sens à leur travail. L’entrepreneuriat reste donc encore, le synonyme d’indépendance et de liberté.
L’entrepreneuriat, la solution à la relance économique ?
Selon le directeur de la Fondation Entreprendre, Thibault de Saint Simon, l’entrepreneuriat serait la solution à la relance économique du pays. Notamment grâce à la création de l’emploi qu’elle induit. Toutefois, cela n’enlève rien au fait que ce métier soit toujours considéré comme risqué : 86% des Français pensent que l’entrepreneuriat n’est pas un métier sûr et que le risque est trop élevé.
La crise vecteur d’évolution de projets
Cependant, certains porteurs de projet ont décidé de faire fi du risque. Car la volonté des sondés de vouloir aboutir leur projet a finalement été renforcée avec la crise : 48% des porteurs de projet ont redoublé d’efforts pour lancer leur activité comme prévu ; 39% seulement ont reporté leur projet ; quand 13% ont abandonné.
La crise a donc permis à beaucoup d’entrepreneurs de faire évoluer leur projet, tout en les incitant à repenser la manière dont ils pouvaient installer leur activité. Ces porteurs de projet déclarent qu’avec la crise, la volonté de s’en sortir par eux-mêmes, en créant leur propre emploi, est importante. Enfin pour certains, la volonté de créer une activité qui soit respectueuse de l’environnement et dans l’intérêt collectif apparaît tout aussi importante.
L’entrepreneuriat féminin, victime de la crise
En revanche s’il y a un secteur impacté par la crise, c’est celui de l’entrepreneuriat féminin. Pour les entrepreneures, et même si l’envie d’entreprendre est toujours présente, le contexte économique et familial a fragilisé leur entreprise.
Ainsi selon le sondage du réseau Bouge Ta Boite, 2/3 des entrepreneures n’auraient réussi qu’à maintenir 20% de leur activité, et n’auraient pu travailler que 4 heures par jour. De ce fait, 40% des entreprises auraient perdu pendant le confinement jusqu’à 70% de leur chiffre d’affaires. Un risque qui risque de s’aggraver encore, tant qu’un retour à la normale n’est pas prévu. Notamment concernant les gardes d’enfants.
Comme toutes les TPE, les dirigeantes les plus avancées n’ont que 2 à 3 mois de trésorerie d’avance. Avec la période estivale qui arrive, le risque va donc augmenter. Cela ramènera les entreprises à 6 mois sans activité, ce qui provoquera un recul sans précédent dans l’Histoire de l’entrepreneuriat féminin.
Même si le contexte économique génère une grande frilosité et une grande prudence, il ne semble pas cependant favoriser l’émergence d’attitudes ou d’intentions contraire à la création d’entreprise. Le véritable problème reste le recul que va connaître l’entrepreneuriat féminin, alors même que les avancées en matière d’égalité Femmes-Hommes commençaient à voir le jour.