Charlotte Chaton est une Community Manager indépendante. Après un retour de congés maternité désastreux, elle s’est lancée à son compte pour aider les entreprises du bien-être à raconter leur histoire. Aujourd’hui pleinement accomplie, Charlotte écrit ses propres chapitres avec Tiita et Miina Agency et profite d’une liberté retrouvée.
1- Charlotte Chaton, quelle est ton histoire ? Comment es-tu passée du salariat à l’entrepreneuriat ?
Je suis passée du salariat à l’entrepreneuriat, à la suite d’une déception professionnelle (sourire). Quand je suis revenue de mon congé parental, des choix stratégiques sur mon poste ont été pris par la direction. Je me suis sentie “mise au placard ». La situation s’est dégradée au fil des mois. Ma maternité et mon absence ont clairement eu des conséquences sur ma carrière. J’ai été très déçue par cette expérience. Alors, cela m’a donné envie de mettre mes compétences au profit de personnes qui semblaient réellement les apprécier.
Aujourd’hui, comme je vis en zone rurale, je mets mes compétences au service d’entreprises locales. Et c’est parfait comme ça (sourire) ! Je ne dis pas que cela a été facile de me lancer à mon compte, non. Toutefois, le fait de voir que certaines personnes étaient réceptives à mon projet m’a réconfortée. Cela m’a permis de me lancer pleinement dans cette activité.
2- Penses-tu que sans cette expérience professionnelle négative, tu te serais lancée ?
Avec le recul, non. Je pense vraiment que cette “mise au placard” a été un moteur dans ma prise de décision. Pas que je n’avais pas l’idée de me lancer à mon compte un jour mais, j’aurai eu plus de mal à passer à l’action sans cela. Je pense que je serai restée dans ma zone de confort.
Aussi, je vois cette expérience professionnelle négative comme un tremplin ou une opportunité. Je les en remercie presque, d’avoir vécu cette épreuve ! (rires)
Au final, si l’on regarde un peu autour de nous, on peut vite se rendre compte que lorsque l’on traverse une période difficile ou que l’on fait face à l’adversité, l’être humain entame un virage à 360 degrés. En général, quelque chose change radicalement.
C’est malheureusement plus commun qu’on ne le pense. Qu’est-ce que cela reflète selon toi ?
Que nous avons encore beaucoup de travail sur la question du statut des femmes en entreprise ! Je savais qu’il y avait des problèmes. Par contre, je pensais à tort que cela n’arrivait que dans les grosses entreprises au dirigeance masculine. Et en fait, pas du tout !
Personnellement, j’étais dans l’univers de la cosmétique. Donc, un univers très féminin. Cette “mise au placard”, je l’ai vécue de la même façon. Voire, plus brutale. Donc oui, il y a un gros travail à faire sur l’inclusion des femmes – et des femmes nouvellement mamans -, en entreprise. C’est une problématique qui doit être résolue.
Du coup, cela ne m’étonne qu’à moitié quand j’entends que certaines femmes se sont lancées dans l’entrepreneuriat à la suite d’une déception professionnelle. Aujourd’hui en plus, nous sommes plus informées sur ce sujet. Nous avons plus de parcours de vie qui inspirent et donnent la motivation de se lancer. Comme quoi, le négatif peut amener du positif (sourire) !
3- Tu t’es lancée de façon assez atypique car tu étais salariée-entrepreneure. N’est-ce pas compliqué de cumuler les deux casquettes ?
J’ai sécurisé mon changement de vie. J’ai jonglé entre les deux casquettes pendant 1 an. C’était assez compliqué… On n’a rien sans rien, vous me direz. Mais contrairement à ce que j’ai pu entendre, cela n’a rien à voir avec la chance. Non. C’est le résultat de ma persévérance et de beaucoup de travail. La journée j’étais salariée ; le soir, entrepreneure. J’ai clairement limité mon temps pour les soirées, sorties, familiales ou amicales. L’unique chance que j’avais, c’était d’être à 80% sur mon poste salarié. Je consacrais donc mes vendredis aux rendez-vous clients.
Aujourd’hui grâce à cet apprentissage, j’ai une organisation plus solide. J’ai une motivation sans faille. J’ai beaucoup appris sur moi. Je me suis connue une force de travail que je ne soupçonnais pas, et ce, même si la fatigue était présente. J’ai vu aussi, que beaucoup de monde me soutenait. Un plaisir car c’est ce qui compte le plus dans un changement de vie, être soutenue (sourire). Je remercie d’ailleurs mon conjoint, mes amies et ma famille pour ça. J’ai beaucoup de chance de les avoir auprès de moi (sourire).
4- Aujourd’hui donc, tu écris tes propres chapitres toujours dans le secteur de la communication. Est-ce également une chose que tu fais pour tes clients ?
Complètement ! Au fur et à mesure, je m’aperçois que je cible une certaine niche : le Bien-être. Et le bien-être au sens large ! J’ai des clients dans la restauration, dans la cosmétique, en passant par les médecines douces. Des métiers et des histoires en phase avec mes valeurs et que j’ai à cœur de narrer.
J’apprécie d’autant plus que je suis ma propre patronne. Je décide avec qui je veux travailler, comment je veux travailler et mes clients sont à l’écoute. Je suis complètement en phase et alignée avec moi-même.
Pourquoi est-ce essentiel d’écrire/raconter une histoire ?
Pour moi, c’est très important. À mon sens, ce sont nos chemins de vie qui nous façonnent et nous guident dans nos choix. Aussi lorsque je travaille pour un client, je m’imprègne de son Histoire. Son histoire, sa vie, ses expériences sont tout autant d’éléments de vie qui l’ont poussé à créer son entreprise. Je cherche à montrer son authenticité. À montrer au grand jour, que ce soit sur les réseaux sociaux ou sur un site internet, qui ils sont vraiment. Nous sommes toutes et tous en quête d’authenticité, alors pourquoi s’en cacher ? Mon rôle est de mettre en lumière leur histoire de vie, leur authenticité et également leur savoir-faire. Mettre l’humain au centre de ma communication est clairement ma marque de fabrique.
5- Quels conseils donnerais-tu aux entrepreneures qui, comme toi, vivent des expériences douloureuses et verraient dans l’entrepreneuriat une suite logique à leur carrière ?
D’écrire leur propre histoire : On ne se lance pas dans l’entrepreneuriat sans poser les choses, selon moi. Un changement de vie se prépare toujours. Mais, sans hésiter, je leur dirais de se lancer et d’écouter leur petite voix intérieure car elle a souvent raison. C’est la condition pour une bonne création d’entreprise et la clé d’une certaine liberté. De nos jours, la liberté est quand même un élément de vie fondamental et un excellent booster d’énergie positive.