Aurore Miscin, coach sportif nomade : « Je lutte avant tout contre l’instrumentalisation de notre société face à l’industrie du médicament ! »

juillet 11, 2022

Aurore Miscin est une digital nomade. Coach sportif à travers le monde, c’est sur son voilier qu’elle entreprend d’aider les autres à bouger plus. Luttant contre la sédentarité pour améliorer les conditions physiques et de santé de ses coachés, Aurore a une approche bienveillante basée sur l’auto-discipline. Forte de ses valeurs et de son expérience, elle enseigne aux autres à vivre-mieux par la nutrition et le sport, tout en militant contre l’instrumentalisation de notre société.

1- Aurore, à la base tu étais salariée dans un laboratoire pharmaceutique. Aujourd’hui, tu es coach
sportif sur ton bateau et aux quatre coins du monde. Que recherchais-tu lorsque tu as créé ton
entreprise ?

À la base, je cherchais à avoir une entreprise qui me ressemble et qui puisse (re)donner du sens à mon métier. Comme nous avions pour projet, mon mari et moi, de partir voyager autour du monde avec notre famille, il me fallait un métier qui corresponde à mon mode de vie. En mode Digital nomade (sourire).

Au fur et à mesure de mes voyages, je me suis rendue compte que ce qui me plaisais, c’était de
contribuer au bien-être des autres. En particulier de ceux qui avaient le même mode de vie que moi
(rires). Chemin faisant, ce mode de vie m’a donne accès à une liberté que je ne trouvais pas dans mon
poste salarié. Dans le milieu pharmaceutique, il y a énormément de contraintes : horaires,
vestimentaires, de comportements, hiérarchiques… Et moi, à la base, je suis quelqu’un qui n’aime pas
les contraintes. Cherchez l’erreur (rires) !

C’est pour ça que j’ai créé mon entreprise. Je l’ai créé à mon image et avec mes valeurs. L’agilité que j’ai donné à mon entreprise me permet aujourd’hui, de m’adapter aux autres. Tout en m’adaptant à mes contraintes de voyage. C’est une réelle liberté que de pouvoir travailler d’ou je veux, à l’heure que je veux et comme je veux. L’adaptation, je l’ai acquise avec le temps et de part mon mode de vie qui me force à être très pragmatique. La créativité et la résilience grâce à la création de mon entreprise.

2- Ce sens que tu as donné à ta vie, comment le traduirais-tu ?

Ce qui a été révélateur, c’est le fait que beaucoup de personnes autour de moi me demandent des
conseils.
J’avais par ailleurs, cette volonté d’impacter et d’être à l’origine du changement de vie des
gens. Je me suis donc formée au coaching sportif.

Par extension, je me suis dit que je pouvais impacter à plus grande échelle le monde. Même si, je l’ai
compris après, je ne m’autorisais pas à le penser (sourire). Pourtant, si l’on arrive à faire changer les
choses à son échelle, par effet boule de neige, le monde en ressort plus beau et en meilleure santé.
Mon rêve serait que nous puissions, un jour, nous passer de médicaments pour nous soigner. Il suffirait que chacun soit responsable de sa santé, tant dans la prévention que dans le soin hollistique. C’est la philosophie même de mon entreprise ! : montrer aux coachés que si l’on prend soin de soi, il n’y a pas de raison que nous soyons malades.

3- Est-ce là, une prise de conscience dû à ton ancien poste salarié ?

Oui, c’est clair ! J’ai pu voir l’envers du décors : la façon dont sont fabriqués les médicaments, la
mentalité de ce secteur et de ses acteurs. C’est quelque chose qui m’a choquée !

Dans ce milieu, on ne pense pas « résolution de problème ». On pense argent et rentabilité. Les patients sont de véritables cibles commerciales. Là où arrive un problème de santé (non existant avant, par ailleurs !), on n’y trouve aucune solution. On y met des médicaments.

D’ailleurs, la mal-bouffe y est pour beaucoup dans ce cercle vicieux ! J’ai pu constater cette connivence. Or ce sont de réels problèmes de santé public. Le consommateur est donc devenu le dindon de la farce. Il y a une forte instrumentalisation de la société, accentuée notamment par le marketing et la pub de ce secteur.

Et une instrumentalisation économique, non ?

C’est la base ! Si l’industrie agro-alimentaire ne vendait que des produits sains et non transformés,
l’industrie pharmaceutique ferait certainement faillite. L’un ne fonctionne pas sans l’autre aujourd’hui. Le pouvoir est entre les mains du consommateur – donc de chacun d’entre nous ! -. C’est aussi mon rôle que de leur en faire prendre conscience.

4- Est-ce que tu dirais que « ne plus voir l’essentiel pour notre bien-être », est un des maux de notre
société actuelle ?

À mon sens, il y a trois gros maux de notre société. Et ils sont étroitement liés entre-eux.

Le premier, c’est le stress. Pour moi, c’est l’ ennemis numéro 1 de notre société. Il est induit
par le manque de liberté, par la peur, la mal-bouffe… Pourtant la nourriture est notre première médecine. Nous avons tendance a l’oublier.

La deuxième chose, c’est le fait d’être enfermé dans notre vie et de prétendre ne pas avoir le choix.
C’est une chose sur laquelle je milite beaucoup. À mon sens, nous avons toujours le choix. Même quand nous pensons ne pas l’avoir. Rien que le fait de ne pas choisir est un choix.

Le troisième c’est en effet, de ne pas assez bouger et d’avoir la flemme. Je lutte contre la sédentarité. Notre corps est fait pour bouger. Rien que nos articulations ont besoin de bouger pour fonctionner. Faire du sport tous les jours n’est pas, comme la croyance sociétale le dit, mauvais pour notre santé. Au contraire! Les articulations s’usent quand tu ne t’en sers pas : elles deviennent raides, rigides… C’est la même chose pour le mal de dos. Bouger permet en somme, d’entretenir son corps. Cela doit être un entretien quotidien. Une habitude que l’on se crée.

5- Est-ce que le fait d’être une citoyenne du monde a accentué ta lutte contre la sédentarité ?

Pas le fait de voyager à proprement parler (sourire). Mais effectivement, j’ai pu constater que dans les pays étrangers, le sport est une habitude bien ancrée. Elle favorise le mieux-être des gens.

Au Cap Vert, par exemple, il y a beaucoup d’installations sportives sur les plages. Ce sont des salles de sport à ciel ouvert. Les gens courent énormément au bord de l’eau et ce, même s’il fait chaud. Au
Portugal, c’est la même chose. Même en Afrique, dans des pays pollués, ils s’entrainent. En France, ce n’est pas forcément le cas. Nous nous cherchons beaucoup d’excuses.

Par contre ce qui accentue mon choix d’aider les Nomades et les Digitals nomades, et plus particulièrement ceux qui voyagent en bateau, c’est de leur créer de nouvelles habitudes. Souvent, ils étaient sportifs avant de prendre la mer. En changeant leur mode de vie, ils ont perdu leurs repères et leurs habitudes. Mon travail est alors de leur faire prendre conscience de l’utilité de bouger, même en mer. Ça les aide à tendre vers une meilleure forme physique et une meilleure santé à long terme.

6- Si tu avais un conseil à donner à des entrepreneures qui, pour la plupart, exercent un métier
sédentaire, qu’est-ce que tu leur dirais ?

D’être actives et de bouger : travailler avec un timer est intéressant. Cela permet de bouger après une séance de travail et de ne pas oublier. Cela impose un rythme. La méthode Pomodoro est très bien pour cela. Cela permet d’être plus efficace et de cumuler des séances de travail et des séances d’activité. Tout est une question d’organisation. Le mieux est encore de noter ses séances dans son agenda, comme on noterait un rendez-vous client. Ne pas avoir le temps ne sera alors plus une excuse. Et les bienfaits physiques et mentaux seront au rendez-vous. Il vaut mieux bouger un peu plusieurs fois dans la journée que faire une seule grosse séance dans la semaine.

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