Magali Fournier est docteure en pharmacie et fondatrice de Medi3C : une agence de coaching et de conseils sur-mesure, pour les entreprises du secteur pharmaceutique. Son leitmotiv ? Offrir le meilleur de ses compétences, avec éthique, honnêteté et philosophie. Témoignage.
1- Magali, pourquoi t’être lancée comme indépendante, dans le coaching d’entreprises pharmaceutiques ?
Tout simplement parce que j’ai ressenti le besoin, de sortir des carcans ! En plus, l’idée de devenir indépendante à toujours été en moi. Je suis docteure en pharmacie. J’ai évolué pendant 12 ans dans le département des affaires médicales et sur plusieurs postes : sur le terrain, comme au siège, à des postes à responsabilité. Mais ce besoin de liberté, je l’ai ressenti 10 ans après ma sortie de la fac (sourire).
C’est à ce moment-là, que je me suis rendu compte que de respecter une seule stratégie d’entreprise, ne me convenait plus. Sûrement parce que je n’avais pas trouvé la stratégie d’entreprise qui me correspondait ! Pourtant, j’ai travaillé dans plusieurs types d’entreprises : des startups, dans des grands groupes… Du coup, je me suis dit que le meilleur moyen de mettre mon expérience, mon expertise et mon carnet d’adresse à profit, c’était en me mettant à mon compte.
L’idée est donc née comme ça ! Aux alentours de 2018. À l’époque, mon mentor m’avait dit : « Tu finiras indépendante ! ». Je n’y croyais pas du tout (rires). Je ne me voyais pas prendre les rênes d’une entreprise. Finalement après 18 mois de réflexion, je me suis appropriée l’idée et je me suis lancée. Aujourd’hui, je propose avant tout des services éthiques et de vraies valeurs humaines aux entreprises pharmaceutiques .
2- En quoi consiste ton métier ?
Il y a 3 volets à mon activité : la partie coaching, que j’ai voulu très structurée et pour laquelle d’ailleurs, je suis en cours d’accréditation à HEC. Pour moi, le coaching s’est réussir à faire en sorte que les personnes accompagnées, réalisent leur potentiel par elles-mêmes ; la partie conseil, différente du coaching car plus centrée sur une relation interpersonnelle. Je la pratique à la demande des clients ; la partie fonction support, où j’aide les entreprises sur de la gestion de projet, sur de l’écriture scientifique, sur de la recommandation stratégique. Le tout, dans les domaines de l’immunologie, la rhumatologie ou l’oncologie qui sont mes spécialités.
En fait, mes services sont de l’ordre de l’accompagnement ultra-personnalisé. C’est ce qui me différencie aussi, des grosses structures « concurrentes » qui elles, centrent plus leurs services sur des packages uniques. Que leurs clients soient des petites ou des grosses entreprises d’ailleurs !
Chez Medi3C, nous adaptons la demande au public : à l’interlocuteur premier pour recueillir ses besoins, mais aussi aux prescripteurs, puis aux patients en bout de chaine. J’essaie de voir plus loin, ne serait-ce que pour pouvoir soulever les éventuelles problématiques que mon interlocuteur premier n’aurait pas envisagées. Je n’apporte jamais de solutions ou de formations toutes faites (sourire) ! Je préfère faire au cas par cas et apporter une réponse personnalisée à mon client.
3- Donc, tu te distingues de tes concurrents par la mise en place d’un service sur-mesure, aligné avec tes valeurs et ton éthique ?
Oui, tout à fait (sourire) ! Mais aussi, à travers l’honnêteté que je vais avoir vis-à-vis de mon client. Assouvir les envies des clients, juste pour faire du chiffre, ça ne me correspond pas ! Selon moi, la transparence est primordiale, dans ce secteur !
D’autant plus aujourd’hui, à mon sens. Accepter les envies d’un client, même si l’on sait qu’il a tort, c’est une vision très court-termiste. Certes, l’entreprise va garder le contrat mais elle perdra au final, ce client. Pour ma part, je préfère perdre un client, plutôt que de faire les choses à contrecœur. Voire, à l’encontre de mon éthique. C’est comme ça que je suis en parfaite alignement avec mes valeurs !
4- Ne sont-ce pas là, les raisons premières qui t’ont poussées à créer ton entreprise ?
Effectivement (sourire) ! J’ai vécu ces procédés en interne, dans certaines entreprises ; ainsi qu’en externe, avec des prestataires. Quelques agences, sous prétexte que nous étions dans le secteur pharmaceutique, gonflaient les budgets… Ce sont à cause de ces procédés que l’industrie pharmaceutique a mauvaise presse !
Du coup, être confrontée à ces problèmes de valeurs et d’éthique, qui sont à l’opposé du bien-être de la médecine, m’ont fait beaucoup réfléchir sur ce que je voulais. Je donc créé Medi3C (sourire).
Finalement avec Medi3C, tu te fais la porte-voix du secteur industriel pharmaceutique. Est-ce ton objectif ? Redonner une image positive à ce secteur ?
J’en serai très flattée (sourire) ! Mais en réalité, nous sommes nombreux à travailler en ce sens et avec éthique. C’est comme dans tous les secteurs : il y a du bon et du mauvais !
Dans le domaine pharmaceutique, beaucoup de gens qui font très bien leur job. Et à tous les niveaux ! Je pense vraiment que le réel problème, c’est la communication et la transparence. Je trouve vraiment que le secteur se défend mal ! Il fait des efforts en ce moment avec des campagnes mais, le déficit de confiance et de connaissance du milieu est tellement élevé, qu’inverser la tendance ne sera pas pour tout de suite.
5- Justement, si tu avais un conseil à donner à des femmes qui souhaiteraient se lancer comme indépendantes, dans un secteur fermé voire élitiste, que leur dirais-tu ?
De se faire confiance et d’oser : il faut suivre son instinct et dans ces cas-là, elles n’auront pas grands choses à perdre. À l’inverse, si elles ne suivent pas leur instinct, je trouve qu’elles peuvent tout perdre : perdre leur motivation, leur énergie, leur envie de bosser, certains postes… Ce qui amène du regret ! Donc si elles en ont l’occasion, il faut foncer ! En plus aujourd’hui, il y a énormément de moyens pour se faire connaitre et montrer son savoir-faire : les réseaux d’entrepreneures, les congrès, la presse… Il faut oser et ne pas se brimer sous prétexte que nous sommes des femmes