Après l’annonce du déconfinement, le 11 mai dernier, les salariés commencent à reprendre le chemin du travail et/ou du bureau. Un retour à la normal, certes pas encore tout à fait possible, mais un retour qu’il faut néanmoins bien encadrer pour déconfiner sereinement son entreprise.
Ces deux dernières semaines ont été des semaines charnières pour les entreprises de France. Et si le gouvernement encourage la reprise de l’activité économique, il n’en reste pas moins qu’il faut rester prudent et éviter une nouvelle propagation du virus.
Attention aux précipitations ! La santé des clients et des collaborateurs est primordiale. Ainsi, des guides de déconfinement ont été publiés pour gérer ce passage et protéger au maximum son entourage professionnel. Voici néanmoins 4 conseils (non-exhaustifs) à appliquer :
Réaliser le bilan économique et salarial de son entreprise pour se déconfiner
Depuis le 11 mai dernier, ce sont 1 million d’entreprises et plus de 12 millions de salariés qui se sont retrouvés concernés par le dispositif de chômage partiel. Aujourd’hui, avec la reprise progressive, certaines entreprises et certains salariés retrouvent petit à petit le chemin du travail. Aux cheffes d’entreprise donc, de faire le bilan des besoins économiques de leur société et de faire le décompte des salariés disponibles.
Pour les salariés malades ou dans l’obligation de garder leurs enfants, le mot d’ordre reste le télétravail ou le chômage partiel. Ces derniers pourront alors continuer de bénéficier du dispositif d’aide financière. C’est à l’entrepreneure d’arbitrer selon les besoins économiques de l’entreprise. Ceci étant dit, cela ne veut pas dire pour autant que tous les salariés reprendront le travail à leur bureau.
En effet, le gouvernement a été très clair sur ce sujet : « depuis le 17 mars et jusqu’à nouvel ordre, le télétravail doit être systématiquement privilégié« .
Ainsi, une employeure peut tout à fait imposer à un salarié de revenir travailler, mais elle doit justifier que la présence de l’employé sur le lieu de travail est indispensable à la réalisation de ses missions. De la même manière, le mode de transport devra également être pris en compte, dans la décision de poursuivre ou non le télétravail.
Mettre en place les mesures de sécurité
Si l’entreprise ne peut pas faire autrement que de faire revenir ses salariés, les gestes barrières devront être appliqués. Car, ne l’oublions pas, les cheffes d’entreprise sont responsables de la sécurité de leurs équipes. Elles sont dans l’obligation de garder leurs salariés en sécurité. Et pour ça, elles devront :
- fournir du gel hydro-alcoolique et/ou mettre à disposition du savon, afin que les salariés puissent régulièrement se nettoyer les mains ;
- mettre à disposition, si besoin, des masques ;
- désinfecter régulièrement le lieu de travail, les bureaux et les espaces de convivialités ;
- revoir l’aménagement des espaces de travail, de façon à respecter la distanciation sociale.
Se déconfiner, c’est mettre à jour les documents administratifs
Ensuite il faudra remettre tous les documents administratifs à jour, de façon à ce qu’ils comprennent les normes de sécurité et d’hygiène de la crise sanitaire du Covid-19 :
- le règlement intérieur devra alors expliquer les nouvelles règles et comportements sociaux à adopter. Une fois révisé, celui-ci devra être envoyé pour avis à la CSE (le Comité Sociale et économique). Une notification à l’inspection du travail et un enregistrement au greffe du Prud’hommes devront être faits. Mais ceci prendra du temps. Or, en période de crise sanitaire, le temps est précieux ;
- la note de service sera alors un canal de communication des plus adéquate. Ceci, dans un premier temps seulement. Attention tout de même, les notes de service devront être visées par la CSE et transmises à l’inspection du travail ;
- une communication interne devra être mise en place pour informer et rassurer les salariés sur leurs futures conditions de travail ;
- un document d’évaluation des risques (Duer) devra voir le jour ou être modifié en incluant le risque Covid. Il devra alors pouvoir être en mesure d’évaluer le risque que les salariés soient confrontés au virus et d’expliquer les mesures préventives mises en place par l’entreprise pour l’éviter. Pour ce document, la consultation de la CSE n’est pas obligatoire, sauf si une réorganisation majeure du travail est prévue.
Privilégier le lien social pour remotiver ses salariés
Enfin, pour certains collaborateurs, la reprise du travail, après plusieurs semaines d’inactivité et le retour in situ peuvent devenir des moments délicats. Alors, comment en tant que leadeuse remotiver les troupes ? Miser sur une communication bienveillante et remettre l’humain au cœur de vos stratégies de management est la clé :
- pour favoriser le dialogue, sur place par des moments conviviaux, ou bien à travers des canaux de discussion disponibles sur les outils collaboratifs, à distance. Il faut recréer les pauses cafés !
- pour adapter son management à distance, par l’aménagement de temps de dialogue ;
- en téléphonant aux collaborateurs encore en télétravail, ne serait-ce que pour garder le lien social ;
- en remerciant ses équipes pour leur travail. Surtout en cette période de crise.
Cela fait deux semaines que les entreprises françaises se déconfinent tout doucement. Un déconfinement largement attendu mais qui n’est pas forcément simple à appliquer pour les cheffes d’entreprise tant la sécurité est devenue une priorité. Outre l’évaluation du bilan économique des entreprises, c’est avant tout à la sécurité des salariés et de ses clients qu’il faut penser. Appliquer les gestes barrières, mettre en place les nouveaux dispositifs de déconfinement et communiquer feront la réussite des entreprises.