Magalie Lokola est une ancienne infirmière, aujourd’hui Wedding planner en Provence. Loin de son métier initial, elle met pourtant à profit ses compétences et son exigence au service de futurs mariés, afin de leur préparer un mariage en toute sérénité. Adieu le stress, bonjour la tranquillité ! En plus, Magalie a à coeur de travailler en local. Elle est donc une organisatrice de mariage éco-sensible. 

1- En quoi ton métier d’infirmière n’est pas si éloigné du métier de Wedding planner, aujourd’hui ?

En tant qu’infirmière, j’ai dû développer mon relationnel, mon sens de l’organisation, ma rigueur et mon sens de l’empathie. C’est un métier que j’ai commencé très jeune mais qui m’a apporté beaucoup de compétences. Un ensemble de qualité essentiel aujourd’hui, dans ma vie de Wedding planner, contrairement à ce que les gens pensent (sourire). 

Sans le sens de l’organisation et de gestion pour coordonner les prestataires, dont les métiers sont tous différents les uns des autres, cela me semblerait impossible d’être Wedding planner. Gérer l’humain, que ce soit le stress des mariés ou des prestataires, n’est jamais évident. Là, mon sens du relationnel et mon sang-froid font que je suis plus à l’aise sur le terrain. Je suis formée au stress. Pour le coup, cela m’est très utile. Enfin, je rajouterai que l’écoute active est une qualité à avoir quand on organise le mariage de quelqu’un d’autre (sourire). 

Donc non, je ne peux pas dire que le métier d’infirmière soit aux antipodes du métier d’organisatrice de mariage. Je suis dans l’attention de la personne mais, différemment maintenant.

2- Avant tu sauvais des vies, aujourd’hui tu en façonnes. Quelle est ta mission lorsque tu planifies un mariage ?

Ma mission est avant tout de planifier et d’organiser les mariages de mes clients dans le calme et la sérénité. Ce qui est assez antinomique avec le mariage en lui-même (rires) ! Souvent, les mariages sont assimilés à une source de stress. D’ailleurs, c’est un des premiers mots qu’utilisent mes clients lorsqu’ils me parlent de la préparation. C’est drôle ! Pourtant l’idée est de réaliser un des plus beaux jours de leur vie, pas d’angoisser pendant les 10 mois de préparation. Du coup, c’est là-dessus que je veux mettre l’accent : préparer un mariage en toute sérénité. C’est ma différence et ma force. Et en même temps, cela fait partie de moi.

Pour cela, je me rends très disponible pour mes clients. J’aime quand le travail est transparent et qu’il y a une totale communication. De cette façon, les problèmes sont anticipés, le stress géré et les mariés plus sereins. Et pour y contribuer, je préfère travailler avec des prestataires de la région des mariés.

3- En quoi est-ce important de travailler avec des prestataires locaux ?

Depuis la crise de la Covid, nous sommes tous plus vigilants sur nos modes de consommation. Nous sommes plus attentifs au gaspillage et à la préservation de notre planète. La préparation des mariages en fait partie ou doit en faire partie. Même si je ne suis pas sûre que nous puissions faire un mariage 100% responsable, nous pouvons au moins tendre vers une cérémonie plus verte. 

C’est là aussi, ma deuxième différence. Je suis une Wedding planner éco-sensible. Je veux apporter ma pierre à l’édifice. Pour cela, je propose aux mariés de travailler avec des prestataires de qualité et locaux. Cela réduit l’empreinte carbone et favorise le circuit-court. Il y a assez de prestataires sur une région pour éviter d’en prendre à l’autre bout de la France (sourire). Aussi lorsque je pense le mariage, je vais faire attention à réutiliser, à ne pas gaspiller, à ne pas utiliser trop de matières plastiques pour éviter d’accentuer la pollution du mariage. C’est un point d’honneur que je me suis fixée. 

4- Avec tout ce que l’on peut voir sur les réseaux sociaux, est-il urgent de repenser nos mariages et de tendre vers des mariages plus respectueux de la nature selon toi ?

Oui, tout à fait (sourire). Même si sur les réseaux sociaux, nous ne voyons pas forcément la réalité. Le faste et les paillettes sont généralement réservés à une certaine catégorie de personnes. Un petit pourcentage qui n’a rien en commun avec mes clients qui recherchent l’authenticité.  

La crise Covid a aidé à recentrer les choix et les envies des jeunes mariés. Aujourd’hui, j’ai affaire à des personnes plus sensibles à la préservation de la planète, qui veulent des mariages plus intimistes, en petit comité et être entourées de la famille proche. Les jeunes mariés ne veulent plus dépenser à outrance pour des futilités. Ils se recentrent sur leurs essentiels : un lieu atypique, un bon repas, de belles fleurs… Le tout sans excès. 

5- Si tu avais un conseil à donner à des entrepreneures qui, comme toi, ont une empreinte forte dans l’éco-sensibilisation et qui ont entamé une reconversion professionnelle, qu’est-ce que tu leur dirais ?

De ne pas écouter les “qu’en dira-t-on” : de ne pas avoir peur. Je leur dirai de tenter leur chance et de ne pas oublier de se faire accompagner pour réussir. Nous avons la chance d’avoir en France, des organismes nationaux et régionaux qui sont là pour nous aider à concrétiser nos rêves. Profitons-en ! Oser poser des questions est un essentiel pour mener à bien la concrétisation de son entreprise. Je leur dirai aussi qu’une reconversion n’est pas un frein à la création d’une entreprise, et ce, même si le métier précédent n’a rien à voir avec le nouveau. Au contraire ! Les skills que l’on acquiert, font notre unicité. Enfin, je leur dirai de se renseigner sur l’empreinte carbone de leur nouveau métier. C’est une chose que j’ai faite naturellement lors de mon étude de marché et qui m’a permis de mettre en place des solutions adaptées et vertes, en lien avec mes valeurs.