Margarida Duarte est une entrepreneure de Houilles, dans les Yvelines. Après avoir réussi à traverser de terribles épreuves de vie, elle décide de proposer un accompagnement sur-mesure à toutes les entrepreneures en quête d’audace. Pourquoi ? Parce que “oser” l’a sauvée et lui a permis de rebondir.
1- Margarida, tu as traversé plus d’une épreuve dans ta vie, personnelles et professionnelles, comment as-tu réussi à sortir la tête de l’eau ?
J’ai surtout puisé au fond de moi. Je n’avais pas le choix, c’était une question de survie. Je suis de nature combative, ce n’était donc pas un problème. Je suis d’ailleurs, d’un naturel optimiste. Je préfère voir le verre à moitié plein plutôt, qu’à moitié vide (sourire). À mon sens, tout problème a sa solution. À nous de la trouver. Pour m’en sortir, j’ai donc dû trouver des ressources en moi mais aussi, autour de moi.
Je suis donc allée m’entourer de personnes et d’interlocuteurs pour m’aider. J’ai osé aller chercher les informations dont j’avais besoin pour survivre. Même vis-à-vis d’interlocuteurs dit “inaccessibles” ! : des politiques, la presse, des organismes spécifiques… En me disant que, de toute façon, je n’avais rien à perdre. Le fait d’être audacieuse m’a permis de toujours rebondir. Aujourd’hui, c’est une grande force. C’est pour cela que j’entreprends.
2- Est-ce que “oser” est quelque chose que tu appliques dans ton quotidien d’entrepreneure ?
Oui, tout à fait. C’est même mon fonds de commerce (rires).
Je dirais même qu’ “oser” est un indispensable dans la trousse à outils des entrepreneurs. Expliquer ce que l’on fait, réseauter, pitcher, démarcher ou formuler nos besoins sont des essentiels de notre quotidien. Et pour cela, il faut oser.
Personnellement, à partir du moment où j’ai une idée, je vais aller chercher toutes les ressources dont j’ai besoin pour la concrétiser. Je suis tenace : quand je crois en quelque chose, je mets tout en œuvre pour y arriver. Je n’hésite pas à utiliser et à contacter mon réseau pour m’aider à avancer.
De toute façon, si je n’essaie pas, qui le fera à ma place ?… Personne. Je risque quoi de le faire ? … Rien. Peu importe ce qu’il arrivera, il en ressortira toujours quelque chose de positif à mes yeux. En fait “oser” est un apprentissage de tous les jours, une expérience de vie.
Mais là encore, “oser” n’est pas facile pour tout le monde. Il est souvent un frein chez les entrepreneures. Au-delà de la posture entrepreneuriale, certaines n’osent pas. Je constate vraiment que le manque d’audace est à l’origine du syndrome de l’imposteur. En tout cas, il l’alimente.
3- Justement, est-ce ce que tu proposes aux entrepreneures ? Les aider à faire preuve d’audace ?
Globalement, les entrepreneurs osent peu. C’est humain. Les femmes, en particulier. C’est pourquoi j’ai envie de les aider en leur proposant mes services à la carte. Un accompagnement personnalisé avec des objectifs posés et des méthodes de travail sur-mesure. Pourquoi proposer un service “standardisé” quand chaque personne est différente (sourire) ? Nous avons toutes un vécu, une histoire, nous ne pouvons donc pas avoir les mêmes solutions.
Souvent, les entrepreneures sont stoppées par différentes problématiques : le syndrome de l’imposteur, le manque d’alignement avec leur projet, le manque d’assurance, la posture encore trop salariée, leurs propres jugements, leurs limites… Les femmes se cantonnent à leurs habitudes professionnelles, aux injonctions des proches ou de la société. C’est très problématique mais tout aussi paradoxal au regard de notre société actuelle.
Du coup, ma mission est de les aider à sortir de leur zone de confort, de leur montrer tous les champs des possibles, de leur montrer qu’elles peuvent faire preuve d’audace. Pour cela, je vais les aider à la création et l’animation de leurs réseaux, et les aider dans la création de partenariats. Qu’ont-elles à perdre à essayer ? Le culot paie toujours. Et les retombées peuvent être plus grandes qu’espérées.
4- Penses-tu que notre société manque “d’audace” ?
Oui, je le pense. On a beau être dans un monde “libre” où tout est possible, au final, on observe que les gens aiment bien rester dans leur zone de confort, dans des cases. Donc de fait, ils osent beaucoup moins. C’est une évidence. Les femmes en premier lieu. Elles ont du mal à dépasser les biais de genre et leurs croyances limitantes. Elles s’oublient assez facilement.
5- Si tu avais un conseil à donner à des entrepreneures, qu’est-ce que tu leur dirais ?
D’apprendre à oser, de s’autoriser l’audace : peu importe que l’on réussisse à atteindre l’objectif fixé ou non. Ce qui compte, ce sont les résultantes. Les chemins qui s’ouvrent et dont on n’aurait pas vu leur existence sans l’audace. Mieux vaut oser, que de ne rien faire. La vie est faite d’opportunités. Ce qui compte vraiment, c’est de les saisir. Les obstacles, pour la plupart, nous nous les créons nous-mêmes. Faire preuve d’audace est donc un apprentissage au quotidien. C’est un apprentissage personnel. Il n’y a rien à perdre mais bien tout à y gagner. Osons !