Jekaterina Noguera est une entrepreneure lettone, installée en France depuis plusieurs années. Associée de l’agence Alphéa Conseil Paris, un cabinet de recrutement en licence de marque, Jekaterina montre que les expériences de vie peuvent enrichir les processus de recrutement. Pour les candidats comme pour les entreprises-clientes, recruter la bonne personne est un gain de temps et d’argent.

1- Jekaterina, tu es lettone et française de coeur. Aujourd’hui tu es à la tête d’une agence de recrutement Alphéa Conseil. Qu’est-ce qui t’a permis, selon toi, d’en arriver jusque là ? Quel a été ta force ?

Je crois que c’est ma force intérieure et mon expérience de vie (sourire). 

Etudiante, j’ai fait des études de langues françaises et de Culture. J’avais déjà pour amour la France. Expatriée ici grâce au système d’échange Erasmus, je me suis dirigée vers des études de traduction et d’interprétariat en langue slaves. Etudes qui m’ont permis de décrocher un premier poste dans une grande maison de parfumerie. Une entreprise familiale mais où, malheureusement, les évolutions de carrières étaient peu possible. J’avais, ceci dit, réussi mon rêve d’enfant ! Mais au fur et à mesure des années, j’avais cette soif d’apprendre et de connaitre autre chose ! 

Plus tard, et après avoir eu mes deux enfants, j’ai entamé une reconversion professionnelle. J’ai été chargée de recrutement dans une entreprise. Ça été une révélation ! : je voulais exercer ce métier de sens. Je voulais aider, transmettre, accompagner. J’ai donc fait une reconversion de coeur (sourire) ! 

J’ai enchainé avec un poste de chargée de recrutement pour une entreprise. Puis, mon associé est venu me proposer de diriger une agence de recrutement indépendante, en licence de marque. C’était une belle opportunité ! Je suis quelqu’un de résiliant et de fonceur. Ça fait partie de moi, j’aime me dépasser et me challenger. 

Ces deux compétences sont des piliers dans mon métier de recruteuse. Je voulais exercer un métier qui ait du sens, qui soit utile… C’est chose faite (sourire) !   Aujourd’hui, je me sens à ma place : j’accompagne et je transmets. J’aide les candidats à trouver leur voie et les entreprises-clientes à trouver leur talent. J’aime beaucoup créer du lien entre les gens.

2- Est-ce que ces traits de caractère sont moteurs dans ton métier de recruteur et de cheffe d’entreprise ?

L’adaptabilité est une des qualités des plus importantes dans mon métier de recruteur. Au quotidien, je vois beaucoup de monde. Je dois donc savoir m’adapter à toutes les situations et tous mes interlocuteurs. Trouver les mots justes pour répondre à leurs besoins et leurs expliquer nos processus est la base de mon métier de conseiller en recrutement. Cela a aussi été mon moteur pour mon expatriation en France. Du coup, j’adapte facilement mon discours et ma posture selon les personnes que je reçois et les contraintes de mes clients. 

En fait, je pense que mon expérience de vie m’a apportée beaucoup de flexibilité et de persévérance. C’est un véritable atout pour bien recruter au quotidien. C’est d’ailleurs, ce qui fait l’ADN des Alphéens : nous avons tous des expériences de vie qui viennent parfaire nos processus de recrutement. 

3-Donc cette expérience de vie et cette adaptabilité te conduisent à la personnalisation des demandes de tes clients ?

Exactement (sourire) !  Même si les recherches peuvent être similaires, chaque demande est différente. C’est là que la flexibilité doit rentrer en scène. À mon sens, rencontrer chaque client ne serait-ce que pour comprendre son besoin en recrutement, les valeurs de l’entreprise et sa personnalité sont la base même d’un bon recrutement. Pour moi, il n’y a pas mieux que de rencontrer les personnes sur le terrain. La flexibilité est donc une valeur forte de notre ADN chez Alphéa Conseil. Nous aimons travailler en proximité et nouer des liens solides avec nos clients. 

En fait, nous nous considérons presque comme des collaborateurs de l’entreprise. Nous sommes leurs premiers ambassadeurs. Notre rôle est de convaincre les candidats de les rejoindre. D’ailleurs aujourd’hui, nous le constatons : les postures se sont inversées. Ce sont les candidats qui choisissent les entreprises. Pas l’inverse ! Encore plus lorsque les entreprises recherchent des profils pénuriques. 

Là encore, j’apporte toute mon expertise en termes de marque entreprise et d’intégration du candidat. Tous ces conseils-là, même si ce n’est pas “que du recrutement”, font parties des services que je peux apporter à mes clients. 

Je tiens vraiment à travailler avec des entreprises qui souhaitent bénéficier d’un accompagnement avec un supplément d’âme, un vrai suivi et de vraies valeurs. Chez nous, nous avons cette volonté de changer les lignes et la vie des gens. La recherche de travail ne doit donc jamais être prise à la légère, que ce soit pour les entreprises ou les candidats. L’humain est une valeur fondamentale.

4- En quoi est-ce important aujourd’hui de bien recruter ?

Le recrutement a un coût pour une entreprise. Non seulement elle paie un salaire sur plusieurs mois, ainsi que les charges associées, mais elle paie aussi plus de matériel pour l’arrivée du nouveau candidat. Toutefois, la clé fondamentale d’un bon recrutement reste le temps. 

Je suis donc là pour lui éviter des erreurs de casting qui peuvent couter très chères. Je lui fais gagner du temps, de la sérénité et par extension, de l’argent. Je m’applique à recruter la bonne personne, celle qui conviendra au poste et à l’entreprise. De fait, mon client peut se concentrer sur son coeur de métier.

Par ailleurs, je m’adapte entièrement aux missions que l’on me confie. Si je dois adapter mes horaires de travail pour un client, à cause d’un décalage horaire ou d’autres contraintes terrains, je le fais. Et si je dois assister à un entretien entre le dirigeant et son potentiel candidat, je suis là aussi. C’est vraiment quelque chose qui me passionne (sourire) !

5- Quel conseil donnerais-tu aux femmes qui, comme toi, souhaites tenter l’aventure de l’entrepreneuriat ?

De ne pas occulter leurs expériences de vie : avoir du courage est une base dans l’entrepreneuriat. Je crois que l’adage  “ Qui ne tente rien, n’a rien !” est ici très révélateur. Je leur dirai de tester leurs projets quoiqu’il arrive. Si cela ne fonctionne pas, ce n’est pas grave. Le rebond est nécessaire pour grandir et évoluer. Toutes expériences est un enseignement. Ce n’est pas un échec ! Ce n’est que du bénéfice. Mieux vaut avoir des remords, à mon sens, que des regrets.