Géraldine Lagarde est la dirigeante de ShakeYou, à Belfort, une entreprise de coaching individuel et collectif qui permet à chacun de trouver équilibre, bien-être et motivation dans le but de passer à l’action. Pour elle, le mouvement est individuel mais il est aussi impulsé par le réseau. Une source fondamentale d’énergie, comme elle le souligne dans son livre “La magie du réseau…ou l’art de bien cultiver ses relations.” Car, comme l’expression le dit bien : “Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin”.
1- Géraldine, pourquoi est-il important de se shaker ?
C’est indispensable car, comme j’aime à le dire, la vie c’est le mouvement (sourire). Shaker, c’est se secouer les puces, se motiver. C’est un mélange d’équilibre et de bien-être qui permet de passer à l’action. C’est, pour moi, un cocktail gagnant. Et puis, il est important d’être dans une énergie positive. Le positif induit des idées, des initiatives et des actions. Sans cela, la vie vaut-elle d’être vécue ?
Se shaker vous donne une posture ouverte, d’accueil et d’écoute. Cela vous permet d’aller vers l’autre, vers vous-même. Se secouer, se bouger, est un cercle vertueux qui amène de l’énergie, des rencontres et améliore notre relationnel. Et des relations, nous en avons besoin. Un sportif en compétition n’est rien sans son staff. Il a besoin de la force du collectif pour se préparer physiquement et mentalement.
Je trouve qu’aujourd’hui, quelque soit l’activité que l’on développe, il est important d’avoir cet esprit de compétition pour se surpasser. Surtout dans la société actuelle où, il est plus difficile de se différencier et où, la concurrence est rude. Pour y arriver, c’est une question de rencontre et d’entourage.
2- C’est ce que tu souhaitais proposer dans tes services ?
Tout à fait (sourire) ! Que ce soit dans mes interventions collectives ou individuelles, la base est empreinte de rencontres humaines. Après tout, une relation de travail nait d’un choix mutuel : les clients me choisissent et je choisis de travailler avec eux. On décide de se faire confiance. Et cela, je le dois au fait que je suis dans l’action, dans le mouvement.
3- Est-ce pour cela que tu as écrit un livre : “La magie du réseau… ou l’art de bien cultiver ses relations » ? Quel a été ton besoin en écrivant ce livre ?
Je pense que c’est ma nature d’altruiste qui m’a poussé à écrire ce livre (sourire). Depuis 8 ans que je suis entrepreneure, j’ai accompagné des créateurs de projet, j’ai rencontré des personnes en souffrance profonde qui, grâce à mes accompagnements, ont compris qu’elles n’étaient pas seules. Le fait d’être accompagné, de travailler sur soi, de faire un tri dans son entourage est essentiel pour avancer. Pour y arriver, j’avais envie de créer un outil simple et accessible à tous, un livre. Il est facile à lire et invite à la réflexion. C’est un livre que je voulais pratique.
Ce qu’il met en évidence, c’est le fait que nous soyons tous connectés les uns aux autres. Ce qui compte, en fait, c’est la rencontre. Depuis la Covid, nous nous sommes rendus compte de – ou avons (re)découvert- l’importance des relations humaines.
Aujourd’hui, surtout dans la sphère professionnelle, fédérer et créer du lien est indispensable. Seuls, nous ne sommes rien du tout. Nous sommes obligés d’avoir des relations vertueuses et complémentaires pour permettre une intelligence collective et permettre de faire avancer les projets. Le collectif nous aide à évoluer et à performer.
Je voulais donc, à travers ce livre, faire comprendre aux personnes qui croient ne pas avoir de réseaux, qu’elles en ont. Aux personnes dans le doute ou au contraire, à celles qui sont trop sûres d’elles et pensent pouvoir avancer seules, que les cartes à jouer sont celles du collectif.
4- Selon toi, est-ce que nous sommes dans une société qui ne profite pas assez des liens de réseaux ? Une société trop individuelle peut-être ?
Je pense que l’on peut regarder le monde avec deux sortes de lunettes. On peut dire que le monde est devenu individualiste, on le voit, on le sait. Mais la société ne serait pas non plus ce qu’elle est, s’il n’y avait pas eu la force du collectif. L’Histoire nous le rappelle chaque jour.
Je voudrais que les gens prennent conscience de ce dont ils ont besoin et de ce dont leur entourage a besoin pour être bien dans leurs baskets. L’idée est de permettre au plus grand nombre d’identifier ses ressources et ses forces, tout en prenant soin d’eux. Il faut donc parfois accepter de se faire aider à travers un accompagnement, et parfois même, accepter l’idée d’être seul pour mieux se retrouver. Le plus important, je dirais, est de trouver son équilibre entre son individualité et le collectif. Arrêtons de nous comparer sans cesse, ne serait-ce que pour avoir une image de soi. On aurait plus confiance en nous, si nous étions moins dans une quête d’authenticité. Nous avons tous de la valeur, des défauts, de l’expérience, et c’est ce qui façonne notre différence et notre identité.
5- Si tu avais un conseil à donner à des femmes qui entreprennent ou souhaitent entreprendre, qu’est-ce que tu leur dirais ?
D’accepter de trier pout créer un bon mélange : rien ne sert d’en mettre trop dans le shaker, le tout est de trouver le bon dosage. Il faut savoir se canaliser et mettre les bons ingrédients au bon moment. Le risque en mettant tout à la fois, c’est d’être écœurée. Si on l’est soi-même, on risque d’écœurer les autres. C’est encore une histoire d’équilibre. Pour moi, c’est l’élément essentiel. D’autant plus chez les femmes. Jouer à trouver son équilibre de vie pro/perso, en fonction de ses envies, de son être est une base essentielle pour se sentir bien. Arrêtons de nous focaliser sur le regard de l’autre. J’insisterais aussi, sur la qualité des petits pas : ils sont importants, si l’on veut avancer dans l’aventure entrepreneuriale.