Anémone Leroy est une ancienne professeure des écoles, aujourd’hui kinésiologue à Barr, dans le Bas Rhin. Sa réorientation ? Elle l’a voulu pour aider les enfants en difficultés, à retrouver leur équilibre émotionnel. Actuellement elle pratique la kinésiologie en cabinet et aide les enfants, comme les adultes, à pratiquer une écologie personnelle.
- Anémone, tu as créé Kinaissance, ton cabinet de kinésiologie. Peux-tu expliquer ton univers ?
Kinaissance est un lieu où je reçois mes clients, pour les accompagner à mieux gérer leurs émotions et leur stress (sourire). La démarche de la kinésiologie est issue de plusieurs savoir-faire ancestraux : elle se base sur les principes de la médecine chinoise, avec la stimulation des points d’acupuncture par tapotements manuels ; sur la chiropractie, en réalisant des tests musculaires sur le poignet qui nous permettent de cibler les émotions négatives des clients.
La kinésiologie est une pratique récente, puisqu’elle a été créée il y a une cinquantaine d’années. Elle est une façon de dialoguer avec le corps et de travailler énergétiquement sur les méridiens, pour aider les clients à aller vers le mieux-vivre. Car c’est important de se fier aux ressentis et de prêter attention à ce que le corps exprime par les maux.
2- Donc l’objectif de tes séances, est de rééquilibrer le corps et l’esprit de tes clients ? Qu’ils prennent conscience d’eux-mêmes quelque part ?
C’est exactement ça (sourire)! L’équilibre est un pilier très important dans ma pratique. D’ailleurs, il est important dans toutes les pratiques thérapeutiques ancestrales. En kinésiologie, la spécificité, c’est que l’on travaille essentiellement sur l’équilibre émotionnel par les méridiens d’acupuncture, qui ont un lien avec nos organes et nos émotions.
C’est pour cela qu’en séance, il est important de toujours démarrer par un entretien avec le client, afin qu’il exprime une intention, une envie de changement. Changement qu’il remplacera par un objectif positif. C’est la première partie du processus (généralement, la plus compliqué.) et cet objectif positif sera le fil conducteur de la séance.
Une fois que l’objectif est déterminé, j’interviens. J’interroge le corps, en réalisant les fameux tests musculaires. De cette façon, je peux voir les émotions qui sont déséquilibrées et les points d’acupuncture que je vais avoir à stimuler ensuite.
Ce qui est intéressant avec la kinésiologie, c’est que nous allons pouvoir remonter dans le temps. Les tests musculaires vont nous indiquer les moments du passé qui font écho avec les émotions négatives du présent. On peut alors désamorcer tout ce qui s’est accumulé jusque-là et travailler en profondeur. C’est en réalité, une façon de travailler sur la mémoire du corps ! On peut même remonter jusqu’à la 6e semaine in-utero (sourire) !
3- A quel type de client, la kinésiologie, s’adresse ?
Il n’y a pas, finalement, de catégorie de clients. La kinésiologie s’adresse à toutes les personnes qui ont envie de changements. A partir de là, tout le monde peut faire une séance de kinésiologie.
D’ailleurs je travaille autant avec les enfants, qu’avec les adultes. Chez les enfants en bas-âge, nous travaillons par transfert d’énergie sur les parents. Mais à partir de deux ans, on peut tout à fait le faire directement sur l’enfant. L’avantage c’est qu’à cet âge-là, les enfants ne conscientisent pas tout. Leur corps répond du tac au tac. C’est génial ! Ça aide beaucoup les enfants ayant des troubles du comportement (de l’hyperactivité), des angoisses ou des problèmes de concentration par exemple.
La kinésiologie est aussi une pratique qui peut être utilisée chez les personnes atypiques et les hyper sensibles. Justement parce qu’elle fait appel à cette sensibilité. À cette mémoire des ressentis. Et les hyper-sensibles, eux, ressentent tous de manière décuplé et intense.
4- Est-ce que tu dirais que la kinésiologie permet de mettre des mots sur leurs maux des personnes atypiques ? C’est quelque chose qui reste encore très tabou en France.
Je pense, oui (sourire)! Il y a une grande partie d’acceptation de cette sensibilité en kinésiologie. La plupart du temps, avec les personnes atypiques, nous travaillons sur des moments du passé où les émotions sont mal acceptées par l’entourage. Souvent c’est ça qui pose problème. Le traumatisme, lui, peut en être doublé voire triplé. En kinésiologie, on transcende cette sensibilité, on l’accepte et on s’observe soi-même. Finalement, on apprend à être conscient de ses réactions, de soi. C’est du développement personnel quelque part. On remet l’humain au cœur de sa propre histoire.
4- C’est une pratique de bien-être qui a toute son importance. Pourquoi est-elle peu connue en France.
Comme je le soulignais, c’est une pratique assez récente. Elle est arrivée en France par quelques précurseurs qui ont ouvert des écoles. Mais il en n’existe que peu. Donc il y a forcément peu de praticiens en France. Dans le Grand Est par exemple, il y a peu de praticiens. Ce qui n’est pas le cas d’autres pays, comme l’Italie, l’Allemagne ou la Suisse, où la pratique de la kinésiologie est plus répandue et normalisée. En France, il y a encore un gros travail à faire et des barrières à faire tomber sur la pratique de bien-être.
Si tu avais un conseil à donner aux femmes, en cette période chargée, qu’est-ce que tu leur dirais ?
D’écouter leurs ressentis : s’autoriser à se sentir vulnérables n’est pas une faiblesse. Au contraire ! Si elles font de cette vulnérabilité, quelque chose de positif, elles en sortiront grandis et plus sereines. Il n’y a pas de raison d’avoir de craintes à ce sujet mais il faut absolument qu’elles écoutent leur corps et prennent soin d’elles.