Sandrine Laurent est coach certifiée en neurosciences, spécialisée dans l’accompagnement des adolescents atypiques en souffrance scolaire, dans l’Essone. En créant MAÂTEA, elle aide les multipotentiels à se libérer des carcans sociétaux, à se révéler et à comprendre leur valeur. Son engagement ? Faire bouger les lignes pour réussir à créer une société plus inclusive. 

1- Sandrine, tu as appris sur le tard que tu étais multipotentielle. Est-ce que tu peux m’expliquer ce que cela signifie ?

Je suis rentrée dans le monde des multipotentiels à travers un diagnostic fait pour mon fils, qui avait 5 ans à l’époque. Je me suis donc intéressée de plus près au sujet. En lisant des ouvrages, je me suis rendue compte que je l’étais aussi. C’est comme ça que je suis rentrée dans ce monde qu’on appelle “atypique”. Contrairement aux idées reçues, être multipotentiel n’a rien à voir avec l’intellect. Ce qui est mis en avant, ce sont des traits de caractère très particuliers et un mode de fonctionnement divergent.

Quel impact cela a-t-il eu dans ta vie professionnelle et dans ta vie personnelle ? 

Être “atypique”, ce n’est pas sans difficulté (sourire). Généralement, cela a un fort impact sur la vie professionnelle et personnelle de la personne. Apprendre que je suis multipotentielle a tout changé. En particulier sur le regard que je me portais : j’ai toujours pensé que j’étais “idiote” parce que je ne rentrais pas dans les cases de notre société ; en fait, j’ai juste un mode de fonctionnement différent. Une fois connectée à mon plein potentiel, je suis inarrêtable. Et c’est là, la vraie valeur des personnes atypiques. 

Je suis donc très fière d’être qui je suis et comme je suis. Je pense que sans cette connaissance de moi, je ne me serais jamais mise à mon compte. Je n’aurais pas créé d’école pour enfants à haut potentiel, ni décidé de poursuivre dans du coaching pour les jeunes. 

Aujourd’hui, j’aimerais retravailler la perception de note société sur les personnes multipotentielles. Ce ne sont pas des personnes en “difficulté” mais bien des personnes au mode de fonctionnement différent des normes établies. Ce sont des personnes qui ne rentrent pas dans les “standards” de la société. 

2- Est-ce pour cela que tu t’es engagée à aider les jeunes multipotentiels, tant dans l’apprentissage que dans l’accompagnement ? Pourquoi ?

Oui, tout à fait (sourire). C’est une entreprise qui a du sens pour moi – et Dieu sait que les multipotentiels ont besoin de sens dans leurs actions (rires) ! Le fait d’être une personne engagée aide aussi. Mon objectif est de faire le nécessaire pour faire bouger les lignes. Et ça commence avec les jeunes. N’oublions pas qu’ils seront les adultes de demain. Ce sont eux qui contribueront à créer une société plus inclusive. Il est donc important qu’ils comprennent leur valeur et qu’ils n’en aient pas peur. 

Il est important aussi pour moi, de les aider à ne pas se saboter comme c’est le cas actuellement avec nos schémas d’apprentissage traditionnels. Je veux éviter qu’ils se déconnectent de qui ils sont. Je veux les aider à se libérer de leurs carcans. Je veux qu’ils se révèlent et qu’ils comprennent leur valeur. Et cela, je le fais grâce à mon accompagnement “Trésors inexplorés : Le programme des ados atypiques pour devenir super confiants” (sourire). 

3- Donc finalement, est-ce pour cela que tu as appelé ton entreprise MAÂTEA ?

Oui, complètement (sourire) ! Contrairement à ce que l’on pourrait penser, je ne me suis pas lancée dans cet engagement parce que mon fils est multipotentiel. Non. Je me suis lancée dans ce combat pour l’enfant que j’étais et, qui n’a pas pu bénéficier de cette écoute et de cette compréhension d’adulte pour l’aider à avancer. 

Le choix de nom commercial est le fruit du hasard mais c’est une belle explication de mon engagement. 

L’origine du nom MAÂTEA vient de l’Egypte ancienne. De la déesse MAÂT, vectrice de paix et d’harmonie. Je trouve que cela représente assez bien mon objectif d’aider à construire un monde plus inclusif.
C’est aussi le nom d’une île de Polynésie française qui signifie “qui aide à s’élever”. L’objectif premier de mes services auprès des jeunes (sourire). Ces deux cultures représentent donc très bien la raison d’être de mon entreprise. 

4- En quoi est-ce important de nos jours d’aider les multipotentiels à s’affirmer, à s’élever ?

Pour moi, il est important d’inclure tous les enfants dans notre société. Peu importe leur schéma de fonctionnement. Les multipotentiels ont une telle sensibilité que ce sont les meilleures personnes pour changer le monde. Ils ont des visions divergentes qui permettent d’avancer et de voir plus loin. 

Si je le fais, c’est parce que ma conviction est entière. Je trouve ces enfants magnifiques et extraordinaires, avec des talents immenses. D’un point de vue sociétal, j’aimerais qu’on les prenne plus en considération, qu’on les comprenne plus. J’aimerais plus d’inclusion vis-à-vis des personnes atypiques. 

5- Si tu avais un conseil à donner à des femmes entrepreneures multipotentielles, qu’est-ce que tu leur dirais ?

De croire en elles ! : croire en soi est la base de tout développement, que ce soit entrepreneurial ou autre. Croire en soi, c’est s’ouvrir à des possibilités de réussite. Je leur dirais aussi d’apprendre à s’aimer. Il n’y a rien de pire, à mon sens, que de ne pas s’aimer soi-même et de se sous-estimer. Je leur dirais de ne jamais laisser quelqu’un les faire douter d’elles-mêmes. Connaitre sa valeur, c’est créer sa force et sa carapace pour se protéger des autres.