Laetitia Natali est une entrepreneure pas comme les autres. C’est après avoir fait le tour du monde en 366 jours, sur la thématique du café, qu’elle a tout naturellement décidé de devenir torréfactrice. C’est donc de son histoire qu’est née son entreprise Buna Bet, en 2015. Un storytelling naturel, qui lui permet aujourd’hui, de se démarquer de sa concurrence. Témoignage.
1- Laetitia, tu es la fondatrice de Buna Bet : l’endroit où l’on boit du bon café, ( en amharique, langue officielle de l’Éthiopie ). Est-il vrai que la création de ton entreprise, part d’un challenge touristique avec ton mari ?
Tout à fait ! ( rires ) Un voyage qui date de 2007 et que l’on a fait, jusqu’en 2008. C’était un tour du monde, dont le fil rouge était le café. Il nous a permis de traverser une quinzaine de pays, ayant tous un lien historique, culturel ou économique avec notre thématique. C’est ce qui a constitué notre propre base culturelle sur le café !
2- C’est quand même une idée très originale ! Pourquoi avoir centré votre tour du monde, et plus tard ton entreprise, sur le café ?
Au départ, c’est parti d’une blague ! ( rires ) Mais au final, ça a constitué un vrai fil rouge pour notre voyage : ça nous a permis, entre autres, de bâtir notre itinéraire. Ensuite, ce fil rouge s’est prolongé. Jusqu’à mon changement de voie professionnelle : la création de mon entreprise. En fait j’ai réalisé que le thème du café était plus que le fil rouge d’un voyage, c’est devenu un réel intérêt et une réelle passion !
3-Donc en fait ce voyage autour du monde est devenu, quelque part, le socle de ton entreprise. C’est le storytelling de Buna Bet ?
Exactement ! ( sourire ) Mais je l’ignorais à l’époque… Je le réalise au fur et à mesure, aujourd’hui : je vois à quel point parcourir le monde, rencontrer d’autres personnes et d’autres cultures, a constitué le cœur de mon activité. En réalité, ce storytelling a fait sens pour moi, à partir du moment où mon entourage m’en a parlé !
Du coup, est-ce que tu penses que cette histoire est une valeur ajoutée pour ton entreprise et la marque que tu commercialises, Café 366 ?
Oui complètement ! Sauf que je ne m’en suis pas rendue compte, tout de suite ! C’est mon entourage, mes confrères et certains de mes clients qui, en y faisant souvent référence, m’ont amené à me rendre compte que mon vécu était l’élément différenciant de mon entreprise. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que je commercialise mon café sous le nom de marque, Café 366 : c’est le nombre exact de jours que nous avons passés avec mon mari, à faire le tour du monde ! Cette histoire personnelle fait donc de moi, une torréfactrice différente de mes confrères.
Notamment dans ce secteur très concurrentiel, qu’est la torréfaction. Rares doivent être les torréfacteurs qui ont pu faire le tour du monde et du café, avant la création de leur entreprise ?
Effectivement, beaucoup le font après avoir créé leur structure ! ( sourire ) Généralement, ils envisagent de voyager après avoir acquis les compétences dans le domaine et être capables d’aller à la rencontre des producteurs… et aussi lorsqu’ils ont les moyens financiers de voyager car cela coute très cher !
Personnellement, j’ai eu la chance de le faire avant ! En revanche aujourd’hui, ça me paraît intéressant de refaire ce voyage. Maintenant que j’ai acquis toutes ces connaissances, ça me semble logique d’en refaire un. Ça me permettrait d’aborder toutes ces rencontres différemment ! ( sourire )
4- Est-ce que c’est grâce à cette prise de conscience sur ton storytelling et la plus-value sur ton entreprise, que tu participes aujourd’hui au programme Elles Ensemble, de l’incubateur Le Comptoir ?
Non, pas forcément ! Je pense que c’est un concours de circonstances. C’était plus pour moi, une occasion de tester mes acquis entrepreneuriaux. D’ailleurs la rencontre avec l’ensemble des participantes de ce programme, m’a permis de pointer de nouveau du doigt, l’importance de l’aspect du Storytelling pour une entreprise. Ce que jusque-là, j’avais mis de côté par manque de temps ! Toutes ces rencontres, que ce soit avec les entrepreneures ou les différents intervenants, m’ont de nouveau donné envie d’en parler. De le mettre à profit pour mon entreprise.
C’est ce que tu travailles actuellement, au sein du programme ?
C’est un aspect qui a été abordé, et sous différents angles. Je continue à le travailler toute seule d’ailleurs, depuis le confinement ! ( sourire ) Je le remettrais à l’ordre du jour, lorsque le programme Elles Ensemble reprendra. La crise sanitaire ayant suspendu l’accompagnement. Je verrai à la reprise, quelle suite donner à mon programme personnel.
5- Si tu avais un conseil à donner à des femmes qui, comme toi, vivent des aventures humaines extraordinaires et dont elles peuvent s’inspirer pour créer leur entreprise, quel serait-il ?
D’oser ! : pour moi, toutes les expériences et le rencontres que nous faisons, nous forgent. On ne réalise pas toujours, d’ailleurs, à quel point ! ( sourire ) Il faut donc impérativement savoir prendre du recul sur notre situation et la situation de son entreprise, pour en tirer le meilleur et marquer sa différenciation !