Isabelle Sthémer est ce que l’on appelle une senior entrepreneure. Elle a lancé son programme de formation “Le Trait d’Union by Isabelle Sthémer©?” cette année, pour aider celles et ceux qui ont besoin d’apprendre à réseauter. Networker est tout un art. C’est surtout, une vraie clé de voute pour les chefs d’entreprise. Elle nous explique pourquoi.
1- Isabelle, le networking ou le réseautage en français, est un exercice qui te colle à la peau ? Pourquoi ?
Tout à fait (rires) ! Je pratique le réseautage depuis très longtemps maintenant. Cependant, je n’en avais pas conscience. Cela m’a été révélé lors d’un bilan de compétences, à l’âge 48 ans : la création de liens est le fil rouge de mon parcours professionnel.
J’ai eu la chance de faire des choses assez variées dans ma vie, dans des univers très différents les uns des autres. J’ai été en charge du personnel dans un grand restaurant. Soit le lien entre la Direction et le personnel sur le terrain. J’ai fait de l’audit opérationnel pour un grand groupe de nettoyage industriel. J’étais ni plus ni moins, le trait d’union entre les agences et le siège. J’ai aussi pratiqué le marketing opérationnel. Poste pour lequel, j’organisais des événements pour le compte d’annonceurs de sorte qu’ils aient plus de visibilité auprès de leurs cibles finales. Là encore, je faisais du lien. Enfin, j’ai animé le réseau des anciens élèves de l’ESCP Business School dont je suis moi-même diplômée. L’idée ici, était de dynamiser et de fédérer le réseau des Alumni afin de maintenir le lien entre tous les diplômés et de créer un véritable sentiment d’appartenance à une communauté.
Il était donc important pour moi d’identifier le trait commun de l’ensemble : la création de liens… Ou, le Trait d’Union (rires) ! La solution pour créer un mieux-vivre et un mieux-être. Car pour moi, créer du lien c’est aussi se faciliter la vie au quotidien.
2 – Comment as-tu réussi à exceller dans ce domaine et à en faire le coeur de ton business ?
Je pense que ce qui m’a aidé, c’est de garder de bonnes relations avec les personnes avec qui j’ai pu travailler. Sans prétention, je pense avoir laissé de bons souvenirs là où je suis passée. Ça fait partie intégrante de moi-même, c’est dans ma nature (sourire). Je suis plutôt quelqu’un de consensuel.
En plus de cela, j’ai entretenu ces relations dans la durée. Je suis restée visible auprès de ces personnes. Ce qui m’a permis de saisir ou de créer des opportunités. J’étais vraiment actrice de mon parcours ! J’étais reconnue comme une vraie professionnelle dans mon domaine d’expertise et on me sollicitait pour cela. Je suis devenue incontournable.
3- Comment devient-on une as du réseautage alors ?
En pratiquant ! Pour moi, il n’y a pas de secret. Il n’y a rien de mieux que la pratique pour intégrer les codes, l’ étiquette et optimiser ses interactions relationnelles. J’ai aussi fréquenté des personnes inspirantes comme Herve Bommelaer, un des “maîtres absolus” du networking. Il a su m’éclairer sur la théorie, quand moi, j’étais plutôt axée sur la pratique. C’est un partage d’expérience que je n’oublierai pas ! D’ailleurs, le partage est au coeur même du réseautage : des informations, des contacts, des retours d’expériences, des recommandations, des conseils…
Le partage est l’une des clés que j’enseigne à travers mon programme, LeTrait d’Union by Isabelle Sthémer©?. J’ai à coeur de faire tomber les barrières et de déconstruire certains clichés sur le réseautage. Notamment, chez les femmes. Je veux enseigner aux participant.e.s du programme, comment construire une réelle démarche réseau, en mode projet.
Est-ce que réseauter s’entretient ?
Tout á fait (sourire) ! Réseauter, c’est constamment qu’il faut le faire, pas seulement quand on en a besoin ! Du fait que, malheureusement, cela ne s’apprend pas à l’école, très souvent les gens ne tirent pas partie des réseaux de networking, autant qu’ils le pourraient. Du coup partant de ce constat, j’ai créé quelque chose qui n’existait pas : un programme complet pour apprendre à réseauter par la pratique, au sein d’un groupe de 8 à 10 personnes aux statuts différents (salariés, entrepreneures, indépendants, chefs d’entreprise…), en 6 mois de temps.
La mission de ce programme ? Apprendre à maîtriser les codes du réseautage, puis à construire et piloter sa démarche réseau dans le but d’atteindre un objectif précis. Chaque participant du groupe s’appuie sur le collectif pour enrichir les fondations de sa propre démarche réseau. À la fin de la session, ils se retrouvent dans un réseau d’alumni.
Mon rôle ici, est d’organiser des événements pour entretenir les liens noués lors du programme au sein d’une promo et les amener à créer du lien entre les promos . Là encore, je suis le lien entre toutes ces personnes. On peut dire que le “Trait d’Union” se fait à tous les stades du programme (rires).
4- Pourquoi est-ce important de nos jours, et pour les entrepreneures en particulier, de développer son réseau ?
Une entrepreneure a besoin de développer son réseau tout le temps. Peu importe le stade de maturité de son projet. N’oublions pas quand même, que 80% du chiffre d’affaires d’une petite entreprise provient du carnet d’adresses de son dirigeant. Le réseautage est donc absolument clé. Je ne comprends pas comment les entrepreneur.e.s peuvent encore négliger ce point ! Cela devrait être inscrit à l’agenda du dirigeant chaque mois et chaque semaine.
À l’idéation, le réseau aide à valider le projet. Grâce à lui, une entrepreneure peut valider ou invalider son business ou affiner son concept. C’est exactement ce que j’ai fait avec le Trait d’Union by Isabelle Sthémer©? . Cela m’a permis d’enrichir mon programme, de l’angler d’une façon différente, pour proposer le meilleur de celui-ci à mes clients.
En phase de démarrage, le réseau aide à structurer son projet puis à développer son carnet d’adresses, et par voie de conséquence son portefeuille de clientèle et son chiffre d’affaires.
En phase de développement de l’entreprise, le réseau aide à fédérer et à amplifier, pourquoi pas à lever des fonds ou trouver un.e associé.e. L’entrepreneure conserve de bonnes relations avec ses clients ou ses collaborateurs, afin d’en faire des ambassadeurs/prescripteurs.
5- Si tu as avais un conseil à donner à des femmes qui n’osent pas accéder au réseautage, qu’est-ce que tu leur dirais ?
D’oser demander : souvent les femmes ne se sentent pas à l’aise à demander. Elles manquent souvent d’audace, de savoir faire, elles pensent déranger… C’est faux ! Le meilleur conseil que je puisse leur donner pour pallier cette difficulté, c’est d’écouter activement. Le réseautage, c’est mettre en place des liens de confiance dans la durée. Pour cela, il ne faut pas hésiter à rendre service en recommandant ou en répondant à des problématiques précises. Par ce biais, elles se sentiront plus légitimes par la suite à demander ce dont elles ont besoin. Enfin, d’oser se rendre visibles. Si elles font des choses bien, elles doivent en parler, le faire savoir, pour être repérées comme expertes dans leur domaine.