Gaëlle Cailhol est recruteuse indépendante au sein du réseau “Le Mercato de l’emploi” à Épinal dans les Vosges, depuis 2023. Pour elle, le recrutement ne devrait pas être pris à la légère. Pour les candidats comme pour les entreprises, l’idée est de mettre en adéquation leurs valeurs. Pour éviter les écueils et les mauvais recrutements, Gaëlle travaille avec une méthode basée sur l’écoute active, les softs skills et l’engagement.
1- Gaëlle, le recrutement a toujours fait partie de ton expérience professionnelle de près ou de loin, pourquoi le repenser aujourd’hui avec “Le Mercato de l’emploi” ?
Tout simplement parce que j’ai été moi-même confrontée à un recrutement raté par le passé (sourire). À l’époque, je n’avais pas été mise à la bonne place. Mes valeurs n’étaient pas non plus en adéquation avec celles de l’entreprise. Ça a été une expérience désagréable, que je me suis juré de ne jamais revivre. C’est là que j’ai compris l’importance du recrutement pour les entreprises et les salariés.
Un mauvais recrutement qui m’a donc ouvert les yeux sur la dissonance du marché de l’emploi et sur le manque de cohérence entre les candidats et les entreprises en recherche. Pour qu’un recrutement soit pérenne et impactant, il faut considérer le candidat comme le maître du jeu. Je ne suis pas de la génération Z mais déjà à mon époque, partager les valeurs de l’entreprise, avoir la possibilité d’être inventive, plus engagée, plus proactive étaient des piliers essentiels à mon bien-être professionnel.
Aussi, avec “Le Mercato de l’emploi”, nous nous employons à travailler en proximité (à découvrir l’entreprise, à la visiter, à prendre en compte ses besoins et ses contraintes, à parler de son esprit et de sa vision), pour faire un recrutement plus humain et personnalisé. Nous nous employons à vérifier que le candidat est à sa place, qu’il partage les mêmes valeurs que l’entreprise. Nous poussons les entretiens et la découverte du candidat à leur maximum, nous analysons sa communication non verbale et ses soft skills.
2- Que faut-il corréler pour que le recrutement ne soit pas juste un recrutement mais bien LE recrutement ?
Nous n’avons pas de méthode spéciale “Mercato” (sourire). Par contre, nous avons été formés sur un processus spécifique pour conduire les entretiens, sur l’importance de découvrir les candidats et sur l’écoute active. Nous menons des entretiens dialogiques, afin que le candidat puisse s’exprimer un maximum. C’est ce qui nous permet de déceler sa personnalité et ses compétences. Et pour cela, nous utilisons la plateforme WeSuggest.
Celle-ci nous permet de faire des tests de personnalité poussés, adaptés en fonction des compétences ou du savoir-être du poste demandé. La plateforme nous fournit une synthèse détaillée et/ou des points de développement à creuser chez les candidats. C’est ce qui nous garantit l’adéquation entre un candidat et une entreprise.
3- En quoi ou pourquoi cet engagement est-il important chez toi mais aussi, dans les entreprises ?
Pour moi, l’engagement est quelque chose qui me porte. Je suis femme de militaire, c’est une valeur très marquée chez moi. Lorsque je prospecte mes clients, c’est une des forces que je mets en avant (sourire). Du coup, il est important pour moi que cela soit visible dans tout mon processus de recrutement : au niveau de la communication vers l’entreprise, au niveau du candidat, et au niveau des retours sur la mission.
La transparence est un point crucial aussi dans mon métier. Sans cela, je ne pourrais pas faire mon travail correctement. Bien sûr, cela découle de ma mauvaise expérience de recrutement. Aujourd’hui, je me bats pour que cette étape de vie de l’entreprise soit la plus cohérente et la plus bienveillante possible. Pour elle, mais aussi pour le candidat.
4- Penses-tu qu’aujourd’hui, l’engagement est moins présent dans notre société ?
Je pense, oui. Ceci est induit, bien évidemment, par un marché du travail compliqué. Les entreprises peinent à recruter. Ce sont les candidats qui sont les maîtres du jeu. Normalement, si j’en suis crois les experts du marché de l’emploi, les choses devraient un peu changer à partir du 2e semestre 2024.
Pour ajouter une corde à mon arc et sensibiliser les entreprises au facteur humain, je me forme à une activité annexe au recrutement qui permettra de travailler encore plus sur le profil des candidats : les bilans de compétences.
5- Si tu avais un conseil à donner à des femmes qui se sont lancées ou souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat, qu’est-ce que tu leur dirais ?
De ne pas hésiter à se lancer : l’entrepreneure que je suis dirait qu’on a besoin de la vision des femmes et de leur agilité dans l’entrepreneuriat. Elle dirait de bien s’entourer, de trouver les bons réseaux professionnels car cela est indispensable à la vie d’une entrepreneure et de son entreprise. Il y a dans notre société de vrais réseaux porteurs, très coopératifs pour les femmes. C’est très chouette d’en bénéficier. Être aidée et accompagnée est très important.
La RH, elle, dirait qu’il est important de comprendre l’intérêt de se mettre en avant pour réussir. Elle leur dirait de trouver les compétences de leur vie personnelle transposables dans leur vie professionnelle. C’est assez inhérent aux femmes. Soit elles se dévalorisent, soit elles ne se mettent pas assez en avant. Un point de vigilance tout de même, je pense que l’entrepreneuriat n’est pas fait pour tout le monde. Il faut une bonne dose de rigueur, d’organisation et de résilience. La tâche n’est pas simple. Se mettre en danger et assumer ses décisions sont des épreuves de tous les jours.