Camille Weber est décoratrice d’intérieur. Après avoir fait ses armes à Paris en tant que salariée, elle décide d’être sa propre patronne et de créer son entreprise, Casana. Tout naturellement, Camille décide de se faire accompagner et se laisse guider dans le choix de son statut juridique. Témoignage.
1- Camille, tu as créé Casana depuis septembre 2018, pourquoi avoir choisi le statut de EURL ? Que t’apporte-t-il que le statut de micro-entrepreneur, souvent privilégié par les porteuses de projet, ne t’apporte pas ?
La raison principale, c’est que dans mon métier, je suis amenée à faire de l’achat-revente. Je bénéficie de remises chez certains fournisseurs et fabricants de mobilier ou de matériaux, que je refacture à mes clients par la suite. C’est donc essentiellement pour cette raison, que je me suis dirigée dans la création d’une société et non, dans la création d’une microentreprise.
Ce statut me permet aussi de pouvoir m’associer à des architectes DPLG ( Diplômés Par Le Gouvernement ), notamment sur de gros projets de rénovation, ou à d’autres décorateurs d’intérieur, sur des projets particuliers ou professionnels.
2 – As-tu selectionné ce statut par rapport à toi, en tant que cheffe d’entreprise et personne morale, ou par rapport à ton activité ?
Pour tout dire, je n’y connaissais pas grand-chose avant de me lancer dans cette aventure en solo ! ( rires ) J’ai été accompagnée par la Chambre de Commerce et de l’Industrie, à qui j’ai expliqué mon projet et mon activité, et qui m’a redirigée vers le statut EURL, à l’instar du statut d’indépendant ou d’auto-entrepreneur. Dans le métier que je fais, je peux vite arriver sur de grosses sommes et un chiffre d’affaire important en fin d’année. Le statut de micro-entrepreneur étant malheureusement plafonné, c’est le statut de EURL qui s’est retrouvé être la meilleure option. J’ai donc choisi le statut juridique, plus par rapport à mon activité !
3- Comme toute porteuse de projet, je suppose que tu as été engloutie par le masse d’informations sur les statuts juridiques. Comment as-tu fait pour te sortir de cette nébuleuse ?
Tout simplement en faisant appel à des gens compétents ! ( rires )
Le juridique – et l’administratif d’ailleurs ! – n’est absolument pas mon
domaine ! Donc si je peux traiter ces sujets là en externalisant… ( rires
) Je me suis juste entourée de personnes de confiance, qui m’ont
accompagnée et aidée finalement à créer mon entreprise.
Aujourd’hui créer son entreprise seule – femmes ou hommes car à ce niveau-là,
il n’y a pas de différenciation -, si tu ne t’y connais pas un minimum dans le
juridique ou dans la comptabilité, je pense qu’il vaut mieux s’entourer de
personnes compétentes ! Ne serait-ce que pour te dégager plus de temps pour la
créativité, pour tes propres compétences. A mon sens, il faut débourser un peu
plus pour se faire aider !
4 – Est-ce que tu penses que les entrepreneures sont assez informées sur les parties administratives et juridiques de la création d’entreprise ?
Pour moi, tout dépend de comment l’on avance dans nos projets ! ( rires ) Aujourd’hui avec Internet, on peut très bien se documenter. Attention toutefois à la sélection de l’information !
Je pense qu’Internet peut être une bonne ressource si l’on sait bien chercher ! Mais se faire accompagner par des organismes compétents reste essentiel !
C’est pour ça que je trouve bien qu’il y ait encore des organismes comme Pôle Emploi ou la CCI, pour aider dans la création d’entreprise. Leurs formations, qu’elles soient sur la partie financière ou juridique de la création d’entreprise, nous permettent – porteuses de projet – d’être plus à l’aise avec les aléas du métier d’entrepreneure.
5- Si tu avais un conseil à donner aux porteuses de projet, qui en sont au stade du choix de la forme juridique, quel serait-il ?
De se faire accompagner : je pense qu’il faut faire les choses dans l’ordre et se rapprocher d’organismes d’accompagnement. Sans eux, notamment Pôle Emploi, je n’aurai pas pensé à me rapprocher de la CCI. Je me serai sûrement renseignée de mon côté… Or ce sont eux qui m’ont dirigée vers le statut d’EURL, dans un soucis d’adéquation de mon projet.
De parler de son projet : il faut oser parler de son projet ! J’ai eu la chance d’être entourée par des entrepreneures. J’en ai donc profité pour discuter avec eux de mon projet et je me suis renseignée sur les différents statuts existants. Je pense que c’est bien d’avoir aussi un retour sur expérience de nos aînés !