Alexandra Gibou : « Tester et rebondir, c’est la clé d’un lancement de projet, pour moi ! »

mai 19, 2025

Alexandra Gibou est entrepreneure, fondatrice et co-responsable de Claquettes Market depuis 2020. Un projet de vente de chaussures de seconde main sur le web et en magasins. C’est le groupe Eram qui lui a confié cette mission après la Covid-19. Pour elle, les échecs sont essentiels pour faire mieux ! 

Dans ma carrière, j’ai toujours travaillé dans des grands groupes en CDI. Cette fois-là, chez  Eram, c’était un peu particulier : on m’a proposé de l’intrapreneuriat. J’avais carte blanche pour concrétiser un projet que le groupe avait en tête depuis quelque temps. Donner une seconde chance aux  chaussures et les proposer dans les magasins Eram / Bocage et sur le site Claquettes Market qui rassemblent toutes nos offres de circularité. Seconde main des particuliers et seconde vie de stocks oubliés. Un projet qui résonnait en moi car l’économie circulaire entre dans mes valeurs personnelles. 

La fast fashion, aujourd’hui, est un vrai sujet. J’ai remarqué que sur la plupart des plateformes de seconde main, il y avait des tonnes de chaussures du groupe en circulation. Ce qui signifiait que leur clientèle était intéressée par ce type d’achat. Mais il y avait un problème de taille : la moyenne d’âge de ces clients oscillait autour de 45 ans. Soit des personnes qui sont moins habituées à utiliser ces plateformes de vente en ligne. C’est pour cela que j’ai décidé d’étendre ce projet en physique. Cela a également permis de reconnecter les particuliers avec les magasins, à l’époque post-covid où l’envie de shopping en boutique n’était pas vive. C’est comme cela que le projet Claquettes Market est né, en 2020.

L’économie circulaire et la prise de conscience sont moins rapides qu’elles ne pourraient l’être. Pour la grande majorité des gens, c’est plus facile de se tourner vers des marques de fast fashion à des prix parfois dérisoires, plutôt que des articles écoresponsables, plus onéreux. Notre ambition avec Claquettes Market c’est d’associer envie et besoin en rendant l’accès à la seconde main plus facile pour tous et surtout plus désirable.

Oui, bien-sûr ! Par ailleurs, je pense que notre différence passe aussi par le fait qu’on connaît réellement le domaine. À l’époque, lorsqu’on demandait un avis sur le projet, pas mal de gens nous ont dit : « Vous êtes légitime en tant que groupe de chausseurs ». Les chaussures sont plus difficiles à mettre à neuf que les vêtements. Les cordonniers coûtent cher et il y a le côté hygiène à prendre en compte. Je pense qu’aujourd’hui, Claquette Market fait la différence parce qu’on sait comment produire et entretenir les chaussures grâce à Eram. On a aussi de la chance d’avoir des conseillers de vente tous formés à l’entretien des chaussures.

Je pense que d’avoir un groupe qui croit en nous et en notre projet, et qui vous donne les moyens dès le départ, c’est très chouette. Le groupe Eram m’a vraiment fait confiance. Ils ont investi certes, mais j’ai pu choisir le nom, décider de rajouter des paires de chaussures reconditionnées qui n’étaient pas du tout prévu au départ. C’est cette confiance qui m’a permise de faire de Claquette Market, un vrai projet de seconde main. 

De tester leur projet : Le meilleur conseil que j’ai eu en arrivant — parce qu’on a la chance, à Nantes, d’avoir un studio ; un hub qui s’appelle Imagination Machine, avec qui le groupe travaille de temps en temps — vient du directeur, Rob Spiro, qui m’a dit : « OK, sur le papier ça a l’air super, mais as-tu testé des choses ? ». La clé est de voir, même si ce n’est pas abouti, ce que les gens en pensent. Est-ce que nos consommateurs achèteraient, etc. ? On a énormément appris comme ça. Ça nous a permis d’éviter certaines erreurs parce qu’on a eu des retours de clients et de magasins, dès le départ.

Donc tester et rebondir. C’est vraiment, pour moi, la clé du lancement d’un projet qu’il soit intrapreneurial ou entrepreneurial

A découvrir