Les entrepreneures françaises à l’étranger sont-elles des victimes et des oubliées de la crise ? Avec très peu d’aide locale et/ou française, ces entreprises à l’étranger redémarrent difficilement. Combien de temps vont-elles encore pouvoir tenir et dans quelles conditions ?
Les entrepreneures expatriées ont elles aussi, subi les conséquences de la crise sanitaire du Covid-19. Et pour certaines, ce sont des années de travail qu’elles ne souhaitent pas abandonner. Pour elles il faut continuer d’innover, d’adapter ses offres et ses services. Se réinventer devient alors un défi de tous les instants. Pour autant la majorité des entrepreneures expatriées n’ont pas obtenu d’aide locale, ni d’aide de l’État Français. Leur avenir est-il donc menacé ?
Des entreprises françaises à l’étranger, fragilisées par la crise
Dans le secteur du tourisme francophone et de la restauration, la crise sanitaire a été rude : annulations de voyages, remboursements, reports, organisations de rapatriements… Les ventes ont donc chuté de plus de 50%. Ce qui a provoqué la mise en place de temps partiel, voire de chômage technique, et de licenciement.
Faute de moyens et de temps avant la pandémie, ces entrepreneures expatriées n’ont pas toutes eu la chance de trouver des plans B. Car à l’étranger, se réinventer n’est pas aussi facile : système de livraison complexe, gestion de la réduction de personnels etc.
Un chiffre d’affaires en berne
Le chiffre d’affaires des entreprises françaises à l’étranger a donc fortement chuté, des suites de la Covid-19. Pour la plupart, ce sont 50% de leur chiffre d’affaires qui s’est envolé. Même si ces dernières se sont réinventées pendant la crise, cela n’a pas suffi à combler les pertes financières.
Aujourd’hui encore, même si les magasins et les restaurants sont de nouveau ouverts au public, la clientèle se fait rare. En effet beaucoup de clients redoutent la contamination et l’application des dispositifs sanitaires. Par ailleurs, ce sont presque 60% d’expatriés, toutes nationalités confondues, qui seraient repartis dans leur pays d’origine.
Pour les entrepreneures françaises à l’étranger, c’est un réel coup dur ! Certaines ne trouvent pas de solution à cette crise économique, quand d’autres ont un peu de trésorerie pour tenir quelques mois.
Des aides financières insuffisantes
Toutefois la condition sine qua none repose principalement sur des aides financières. Ne serait-ce que pour redémarrer. Car la question qui se pose reste similaire à la question des entrepreneures métropolitaines : comment faire face aux charges qui continuent de peser, alors que les revenus sont proches de zéro ? Une problématique qui obligent certaines entrepreneures expatriées à piocher dans leur épargne personnelle.
Pourtant ce sont bien 240 millions d’euros qui ont été débloqués à destination des Français à l’étranger. Mais ces fonds ne sont pas directement destinés aux entrepreneurs expatriés. C’est du moins, la constatation de la députée LREM, Anne Genetet, de la 11e circonscription de France de l’étranger : « Si nous perdons ces entrepreneurs français, nous avons une chaîne de valeur soit en attractivité ou soit en production qui peut s’écrouler. C’est aussi une chaîne de PME qui se retrouve fragilisée en France. »
Ainsi pour remédier à ces difficultés, Olivier Cadic, représentant des Français hors de France a proposé la mise en application de deux propositions :
- le reversement d’une partie du partage des risques (dispositif Ariz, proposé principalement aux institutions financières locales), aux entrepreneurs français à l’étranger ;
- la création d’un fonds de soutien en France qui serait administré par la CCIFI (CCI Française Internationale) et la CCEF (Les conseillers du Commerce Extérieur de la France).
La crise mondiale de la Covid-19 a donc forcé les entreprises à se réinventer et à construire des stratégies innovantes pour consolider leur avenir. Même si certaines entreprises ne se relèveront pas de la récession, beaucoup ont su rebondir : en continuant de communiquer, en gardant le lien avec leur clientèle et en favorisant une culture d’entreprise. Les entrepreneures expatriées ont encore de belles perspectives devant elles.