Anne Milloux, fondatrice de Dresseur d'Images
septembre 28, 2020

Anne Milloux : ? »Je suis devenue photographe ?pour mettre des couleurs dans ma vie ! »

Grande, blonde, une autorité naturelle, un appareil photo à la main, elle peut être impressionnante Anne ! Mais tout de suite son atelier rassure : une pièce à vivre très lumineuse ouverte sur le jardin, quelques réflecteurs, pas de matériel imposant. La discussion s’enclenche et très vite elle déroule la pellicule de son histoire, loin des clichés.

1- Anne, tu t’es installée en free-lance il y a plus de 16 ans, comme photographe et graphiste, quel a été le déclic ?

J’ai fait le lycée des Arts Graphiques à Illkirch et à partir de ce moment-là, je suis redevenue première de la classe (rires). J’étais fâchée avec l’école, à cause de problèmes de dyslexie. Et finalement, c’est dans cette voie que je me suis révélée. Ma famille m’a donné la chance d’exploiter ma fibre artistique, au lieu de me voir comme le vilain petit canard. Diplôme en poche, j’ai enchaîné les expériences chez divers imprimeurs, le studio prépresse d’une maison d’édition, un studio spécialisé dans le traitement de l’image… Petit à petit, j’ai maîtrisé toute la chaîne graphique et ma culture de l’image s’est développée. L’entreprise qui m’embauchait a, elle aussi, évolué pour créer le premier studio photo de la région. J’ai ainsi découvert le monde de la photo professionnelle et j’ai acheté mon premier appareil ! À partir de là, j’ai beaucoup « bidouillé ». Je connaissais le résultat que je voulais obtenir, mais pas la technique. Avec peu de matériel, j’ai dû être curieuse, expérimenter. C’est un ami illustrateur free-lance qui m’a poussée à franchir le pas de l’entrepreneuriat.

2- Tu es en partie autodidacte et tu as transformé ta passion de l’image en métier. Est-ce suffisant pour être reconnue dans ce métier ?

J’ai longtemps traîné mon complexe d’échec scolaire, mais j’avais en tête la phrase d’une institutrice qui m’avait dit : « Ce n’est pas que tu ne comprends pas, c’est que tu comprends les choses autrement ! ». Cela a été un véritable déclic ! Je me suis servie de cette différence pour porter un autre regard sur le monde. C’est essentiel quand on est photographe ! Pour moi, la photo a été mon révélateur. Elle a mis de la couleur dans ma vie et j’ai eu envie de donner à d’autres, cette chance d’être reconnu. De ce fait, je me suis naturellement orientée vers le portrait, pour révéler la beauté de chacun. Mais j’avais pour autre point fort de maîtriser toute la chaîne de traitement de l’image et de connaître les attentes des clients pour leur communication. Cela m’a permis de décrocher mes premiers clients industriels, pour des catalogues, des reportages, tirer des portraits encore…

3- Aujourd’hui, quelle est ta clientèle ? Comment travailles-tu ?

Je suis une touche-à-tout, animée par une inlassable curiosité (sourire) ! Je fais toujours des portraits et je réalise aussi des books de mannequins. Enfin, je travaille pour des clients industriels dont je photographie les produits. Quel que soit mon sujet, je veux raconter une histoire ! Je trouve qu’il y a aussi de la poésie dans les objets. Pour un portrait, je vais tout faire pour que le modèle lâche prise, qu’il se libère. Pour y arriver, je lui fais faire des exercices de respiration. Si je photographie un mannequin, je vais essayer de le « déformater », de révéler son originalité. Quand je photographie une personnalité, je n’hésite pas à lui dire de se redresser, de prendre une autre pose. Certains me comparent à une coach en image (sourire) ! D’ailleurs, c’est un peu le message que font passer mon logo et mon identité : je suis une dresseuse d’images (rires).

Même aujourd’hui, après 16 ans d’expérience, j’ai toujours un stress avant une photo. Mes prises de vue sont très préparées : dans leur cadrage, la mise en scène du décor, la lumière… Cela me permet d’aller plus vite avec la personne et de pouvoir improviser en cas de besoin. Car ce n’est pas l’appareil qui fait le photographe ! Il faut savoir écouter le client, comprendre ce qu’il veut et le conseiller. C’est cette collaboration qui lui permet d’être pleinement acteur de son image. Tout le monde croit pouvoir prendre des photos, mais savoir leur donner un ton, une teinte, un style bien à soi est essentiel. Aujourd’hui, tout passe par l’image. C’est une nouvelle forme de langage ! D’ailleurs j’accompagne certains de mes clients dans cette mission : de la mise en place d’une identité graphique à la création de leurs images professionnelles.

4- Ton enthousiasme, ta curiosité et ton envie d’apprendre ont façonné ton parcours. Aujourd’hui qu’est-ce qui te fait avancer ?

J’ai la chance que mes clients m’offrent des terrains de jeu très différents. C’est stimulant ! Je suis aussi une grande impatiente. Il faut constamment que j’apprenne quelque chose de nouveau. Je suis incapable de me limiter à un style ou à une activité. Depuis quelques années, je suis dans la transmission de mes savoirs. J’aide certains clients à intégrer leur propre studio photo et je les forme à la photographie. Les rencontres savent aussi m’inspirer de nouveaux projets. Par exemple, j’ai créé avec une amie le « label » La knack ça claque ! Un mouvement régional de pensée enthousiaste. Et je travaille actuellement sur une collaboration avec Kult, un créateur de bijoux qui sublime l’empreinte digitale. Il exposera au salon des artisans créateurs en octobre, à Colmar. Là, je m’occuperai de la partie artistique et je proposerai par exemple, des tirages sur papier d’art ou sur d’autres supports pour mettre en relief ces œuvres uniques qui traduisent vraiment l’identité de l’individu. D’ailleurs on recherche des artistes qui voudraient exploiter ce concept sur d’autres supports (sourire).

5 –Quel regard porte ton entourage sur ton parcours entrepreneurial ? Et que dirais-tu aux jeunes femmes qui veulent se lancer en free-lance ?

Mes proches sont très heureux de me voir si épanouie. Finalement le petit canard était plein de surprises (rires) ! Mes clients, eux aussi, sont très fidèles ! Quand ils m’ont testée, ils me gardent.

Enfin pour les jeunes femmes, je dirais… de ne pas avoir la grosse tête : Je crois que c’est le secret ! Je me considère comme un artisan de l’image. La photo m’a permis de trouver mon identité, de me canaliser, de partager mon énergie positive. Il faut encourager ses passions ; si on est doué pour quelque chose, il faut y croire, quitte à inventer un métier qui n’existe pas encore !


Pour contacter Dresseur d’Images :
anne.milloux@dresseurdimages.fr
06 87 13 03 52

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