Né pendant le confinement il y a deux mois, et à l’initiative de créateurs d’entreprises du Grand Est, le collectif « Entrepreneures en sursis » regroupe aujourd’hui plus d’une trentaine d’entreprises de toute la France. Leur objectif ? Survivre à la crise économique, en tant que jeunes entreprises sur le marché.
Un collectif pour un cri d’alarme
C’est Denis Reclus qui est a l’origine de cette idée de création de collectif. Avec un groupe de restaurateurs en herbe rémois et un entrepreneur des Ardennes, il décide pendant le confinement de créer « Entrepreneurs en sursis ». Son but ? Aider les jeunes créateurs à ne pas mettre, dès le démarrage de leur entreprise, la clé sous la porte. Depuis sa création, ce mouvement a gagné du terrain. Aujourd’hui, il est porté dans l’Yonne, par de jeunes créateurs de bar à vin, à Nancy par une société d’aide aux personnes âgées, ainsi qu’à Toulon par un restaurateur.
« Ce collectif n’a aucune vocation à des revendications politiques. L’objectif est d’alerter tous ensemble l’État sur nos situations d’entrepreneurs en difficultés et de pouvoir bénéficier des mêmes aides que les autres entreprises. Nous n’avons qu’un seul et unique but : sauver nos petites entreprises en danger ! » précisent les membres du collectif.
Un pour tous et tous pour un
Car en tant que nouveaux créateurs d’entreprises, stoppés dans leur démarrage à cause du confinement et de la crise sanitaire, ces derniers sont non éligibles aux aides financières proposées par l’État. L’objectif d' »Entrepreneures en sursis » est donc très simple ! : se faire entendre au plus haut niveau et faire bénéficier à tous les créateurs « oubliés » par l’État, d’aides financières similaires à celles proposées aux entreprises implantées depuis quelques années sur le territoire. Ces aides, notamment celle de 1 500 euros ou la prolongation des Aides de Retour à l’Emploi (ARE) équivalent au nombre de jours de confinement, pourraient ainsi leur permettre de ne pas mettre la clé sous la porte, avant même de démarrer leur activité. Car ces jeunes entrepreneurs aussi font face à des charges élevées, pour une trésorerie inexistante ou quasi inexistante.
Vers un « déconfinement » des aides ?
Dernièrement les membres du collectif, après avoir expliqué leur cas au préfet, aux élus locaux et aux parlementaires, n’ont pas obtenu d’aide. Toutefois grâce à l’intervention d’Aude Luquet (députée Modem de Seine-et-Marne) à l’Assemblée nationale, lors de l’examen des lois des finances rectificatives, le gouvernement devrait faire un geste : donner accès au fond de solidarité à l’ensemble des jeunes créateurs d’entreprises, immatriculés avant le 15 mars dernier. Ainsi selon Denis Reclus : » Aujourd’hui les lignes ont un peu bougé certes mais notre revendication principale reste centrée sur l’indemnisation des activités en fonction de la perte de l’exploitation […] Le sinistre doit s’évaluer au cas par cas ! »
Bien que des aides financières et des reports de charges aient été annoncés pendant cette période passée de confinement, beaucoup de jeunes entrepreneurs se sont vus être non éligibles à ces dispositifs. Une « inégalité » des chances, en cette période de crise économique, non négligeable puisque certains ne pourront rouvrir après le 2 juin prochain. Le collectif « Entrepreneurs en sursis » a donc été créé pour montrer la détresse financière mais aussi psychologique des jeunes créateurs.