Coralie Pageot : “On peut être une femme, dirigeante et être en chaussure de sécurité !”

septembre 30, 2024

Coralie Pageot est dirigeante de l’agence en franchise Architéa Fontainebleau-Sénart, en Seine-et-Marne, spécialisée dans la rénovation tous corps d’état, de la conception à la livraison des chantiers. En tant que femme dans le secteur du bâtiment, ce n’est pas tant sur sa féminité que son caractère que Coralie mène de front ses chantiers. Un contraste qui, brique par brique, l’impose dans ce milieu encore genré.

Il est vrai que je ne suis pas très grande et que j’ai de grosses chaussures de sécurité ! Ça fait toujours son effet (rires). Architéa est la 1ère franchise de contractant généraux en France. Nous nous occupons des chantiers, de la conception à la livraison clé en main aux clients. 

Je suis dans le secteur du bâtiment depuis toujours. Et pour ma part, être une femme ne change pas ma façon de travailler avec mes équipes. Je tente de rester le plus naturelle possible, tout en affirmant ma place. Je fais preuve d’honnêteté et de respect pour mener à bien mes projets de conception et d’exécution. Je suis certes une femme, et “petite”, mais je suis aussi quelqu’un qui s’est s’affirmer. Je n’ai pas besoin de “jouer” de mon statut féminin (sourire)

Un contraste oui, si l’on s’arrête à l’opposition femme-homme du secteur et à son histoire (sourire). Depuis toujours, il a été inculqué que le BTP devait être masculin. Ce qui est, en soit, complètement absurde. Personnellement, j’ai choisi ce métier parce qu’il me passionne. Il me correspond à 100%. A partir de là, je ne vois pas en quoi être une femme est un frein.  Aujourd’hui, nous voyons de plus en plus de carreleuses, de maçonnes ou d’ébénistes… .

Je ne vais pas nier, être une femme sur un chantier comporte certains avantages. Honnêtement, ça rend les choses plus facile, surtout au niveau de l’exécution. Le respect et l’écoute s’instaurent aisément. Personnellement, j’aime travailler en toute transparence. Je dis vite les choses, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. Je pense que c’est ce qui fait ma force : la franchise. 

La franchise ? Oui, clairement. J’aime être transparente avec mes équipes, mes fournisseurs et encore plus avec mes clients. Je préfère d’autant signaler les problèmes, avouer les erreurs plutôt que de cacher la vérité. Cela ne fait pas partie de mes valeurs, ni de mes principes. Et je pense que c’est ce qu’ils apprécient le plus. Je vais droit au but.

Notamment au niveau de la conception : mon trait de caractère est plus visible dans le soin que je porte aux détails. Je vais être plus précise et plus vigilante sur les chantiers. Mais encore une fois, pour moi, c’est une normalité. C’est l’ADN de l’agence Architéa Fontainebleau-Sénart.

Oui, c’est obligatoire. Si on se met un masque et que l’on prétend être ce que l’on n’est pas, ça nous rattrape. C’est là que la confiance et le respect se perdent. C’est comme profiter de son “genre” pour arriver à ses fins. Je trouve que cela discrédite plus qu’autre chose.

Personnellement, je suis trop honnête pour cela. Même si je voulais essayer, je pense que je n’y arriverais pas (rires). Je n’arrive pas à aller à l’encontre de mes valeurs et de mes principes. C’est impossible. Rester transparent, pour moi, est le meilleur moyen de gagner la confiance des clients ou des ouvriers. C’est ce qui nous préserve du mimétisme ou de l’extravagance et nous permet de gagner le respect des autres. 

De ne pas avoir peur d’être soi-même : ne pas changer, est important. Nous sommes comme nous sommes. Si cela ne convient pas, c’est que le chantier ou le projet ne devait pas se faire. Il ne faut pas aller contre soi-même. Par contre, rester focus sur ce que l’on sait faire et ses objectifs, oui, cela a du sens. Montrer sa différence sans pour autant mettre un masque est pour moi, le meilleur moyen de réussir dans un domaine. On peut s’imposer tout en restant naturelle.

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