Astrid Franchet, maison d'Edition en Alsace
juin 24, 2024

Astrid Franchet : “Je suis là pour donner de la voix à mes auteurs !”

Astrid Franchet est éditrice franco-allemande à Schiltigheim en Alsace, depuis 2017. Par amour des langues mais surtout par amour du livre, Astrid publie des auteurs coup de coeur, dont des auteurs engagés. Son rêve ? Remettre au sein des foyers le goût de la lecture et du livre. Permettre à l’évasion  – mais pas que ! – de retrouver sa place légitime.

Oui, tout à fait (sourire) ! Je suis une citoyenne franco-allemande mais j’ai grandi dans un contexte multiculturel. Les langues font donc partie de moi. Grâce aux études, j’ai pu poser mes valises en France. Ça a complètement bouleversé ma vie : aujourd’hui je suis mariée à un Français, je travaille en France et je vis en France. 

L’allemand est ma langue maternelle ; le français, ma langue d’adoption. De fait, j’ai eu la chance de découvrir des textes de la littérature classique française qui m’ont fait aimer la saveur des mots. Une saveur que je crée aussi avec les auteurs que je publie

Quand je découvre un bijou en Allemagne, je fais en sorte que les Français le découvrent aussi. En passant outre la barrière de la langue, je m’emploie à promouvoir des auteurs engagés comme Franziska  Gänsler et son ouvrage “Éternellement l’été”.  Plus qu’un ton, ce sont des voix féminines qui portent un discours transgénérationnel, dans lequel les Françaises comme les Allemandes peuvent s’identifier.

Je peux dire, sans prétention, que je suis comme un intermédiaire, une prescriptrice de leurs histoires (sourire)

Cet engagement, que l’on découvre à travers leurs personnages, est au service de la personne. Que ce soit en livre jeunesse ou bien en livre adulte, les sujets abordés sont de société et actuels : le statut de la femme, le harcèlement scolaire… .

Ce qui ne veut pas dire que nous ne pouvons pas lire un bon livre de divertissement pour autant (rires) ! J’ai aimé, par exemple, être replongée dans le Londres de Sherlock Holmes avec Jérome Hohl. Il a cette facilité d’écrire avec une voix proche de Conen Doyle. Il restitue très bien le Sherlock que j’aime. 

Mon travail ensuite, au sein des Editions Astrid Franchet, est de parfaire cet univers en créant un bel objet. L’image, pour le coup, est très importante. Le choix de la matière de la couverture du livre aussi. Ce sont les premiers éléments que voient les lecteurs. Des éléments qui leur soumettent l’idée de rentrer dans un univers. Je mets toute ma réflexion au service de mes auteurs et de leur histoire. J’aime, en fait, montrer tout le talent de mes auteurs à travers de beaux ouvrages.

Oui, parce que j’aime beaucoup avoir le retour de nos lecteurs (sourire). J’aime aller sur les salons avec mes auteurs, à la rencontre du public. C’est très enrichissant. Souvent d’ailleurs, j’aime voir que les lecteurs viennent sur les salons pour chercher les tomes 2 ou 3 des livres qu’ils ont lus. Il n’y a rien de plus magique. C’est une grande satisfaction !

Si, je pense (sourire). C’est un combat pour la beauté, pour la culture, pour les langues et pour l’appropriation de sujets engagés. Tout cela au travers de dialogues apaisés, non-violents. C’est là, l’avantage des ouvrages que nous publions. Cela se traduit par les actions et les aventures des personnages. Ce qui permet aux lecteurs de les comprendre, de les aimer ou de les détester. Je suis contente de participer à ça et d’apporter ma pierre à l’édifice. Je contribue, à ma manière, à l’évasion tout en parlant de sujets sociétaux.

Tout simplement parce que les gens lisent moins. Notamment la jeune génération qui a souvent le nez sur les écrans. Il est important de se réapproprier le livre comme un objet de notre vie courante. La lecture est plus facile, plus profonde, plus permanente si on lit un livre papier : tourner la page, sentir le papier, … . C’est une expérience tellement apaisante. Ne serait-ce que pour se déconnecter de notre société. C’est une libération. 

En fait, il y a un gros travail d’acculturation à faire pour que dans les foyers, la lecture redevienne une habitude. Une acculturation à lire et à prendre plaisir à lire. L’imaginaire et l’évasion sont une bulle dans laquelle nous pouvons nous plonger. Les livres sont magiques : ils permettent à chacun de se divertir, de s’instruire, de s’évader et de se construire. 

D’écouter : il est important de prendre plaisir à créer son entreprise et de rendre concret son projet. C’est certain ! Mais écouter, s’entourer est un fondamental. Rien n’est aussi facile qu’on le pense dans l’entrepreneuriat. La réalité est plus difficile. Je leur conseillerais donc de se documenter, d’étudier le sujet et d’interroger les gens qui pratiquent la même activité. C’est important pour réussir et s’épanouir dans notre métier. 

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