En novembre 2018, la Préfecture du Grand Est ainsi que les Services d’État en région ont signé le premier plan d’action régional en faveur de l’entrepreneuriat féminin pour les années 2018-2020. L’objectif ? Accroître le taux de femmes dans l’entrepreneuriat. Pour cela, plusieurs axes de travail ont été définis comme le soutien financier à la création d’entreprise ou bien l’accompagnement des entrepreneures. Aujourd’hui, après presque 2 ans d’actions, quels sont les retours et les retomber de ce dispositif ?
Il y a presque trois ans maintenant, que Jean-Luc Mars préfet de la région Grand Est, Jean Rottner, président du Conseil régional Grand Est, Laurence Dehan, directrice déléguée Alsace de la Caisse des dépôts, Bruno Deletré, président du directoire de la Caisse d’Épargne Grand Est Europe, et Louis Goudon de Lalande, directeur régional de BNP Paribas, ont signé la première convention pour le plan d’action régional 2018-2020, en faveur de l’entrepreneuriat féminin. Avec deux axes forts principalement centrés sur l’accompagnement à la création d’entreprise et l’aide financière, ce plan d’action arrive cette année à son terme. Quelles sont donc les avancées sur la question de l’entrepreneuriat féminin ?
Qu’est-ce que le plan d’actions 2018-2020 ?
Ce plan d’action, imaginé par l’État, est en réalité un levier de développement, de croissance et d’innovation. C’est aussi une source potentielle d’émancipation des femmes, qui à ce jour restent toujours moins nombreuses que les hommes à entreprendre. Notamment dans la région Grand Est où elles sont en nombre insuffisant.
Depuis 2006, le taux de femmes cheffes d’entreprise, stagnait : elles représentaient près de la moitié des actifs (47,3%) et moins d’un tiers des entrepreneures (28,3%). C’est pourquoi le plan d’action 2018-2020 fait suite au plan « Entreprendre au féminin », d’août 2013. Un accord-cadre national a été signé en octobre 2017 en faveur de l’entrepreneuriat féminin, entre l’État, la Caisse des Dépôts et des Consignations, la BNP Paribas et la caisse d’Épargne. L’accord-cadre comportait deux axes majeurs (l’accompagnement post-création des femmes créatrices d’entreprises ou reprenant une entreprise et le développement des actions dans les territoires fragiles et auprès des publics jeunes), eux-mêmes déclinés au niveau local par la mise en œuvre de plans d’actions régionaux entre les préfectures des régions, les conseils régionaux et les banques.
4 axes dans le Grand Est, pour accroître le taux de femmes dans l’entrepreneuriat
L’entrée en vigueur de la Convention de partenariat mise en œuvre par le Plan d’Actions Régional, en faveur de l’entrepreneuriat des femmes a donc permis de mettre rapidement en place, le plan d’action régional sur le territoire du Grand Est. En réalité, il s’agit de la première contractualisation à dimension régionale, entre le service des Droits de Femmes et le Conseil Régional.
Et pour cela, les acteurs et actrices de la nouvelle convention se sont mobilisés autour de 4 axes, à partir desquels se sont développées des actions de partenariat et ce, jusqu’au terme de la convention en 2020 :
- favoriser la création et la reprise d’entreprises par des femmes, en menant des actions de sensibilisation et en renforçant l’accompagnement des projets de création ou de reprise ;
- développer des outils financiers afin d’aider les femmes à mettre en œuvre leurs projets, notamment à travers le FGIF (Fonds de Garantie pour la création, la reprise et le développement d’entreprises à l’Initiative des Femmes) ;
- développer des actions dans les territoires fragiles (milieu rural et quartiers prioritaires) et auprès des publics jeunes (étudiants et jeunes diplômés) ;
- valoriser l’entrepreneuriat féminin par la formation, la sensibilisation et la communication en mettant en avant les femmes dirigeantes d’entreprises et en incluant l’entrepreneuriat féminin dans les événements relatifs à la promotion de la création et la reprise d’entreprises.
Ainsi afin de mettre en œuvre des actions concrètes répondant aux à ces 4 axes, des appels à projets communs ont été lances, composés de volets annuels. En 2018, le premier volet était consacré à la « Sensibilisation à l’entrepreneuriat féminin et développement de la posture entrepreneuriale ». En 2019, le volet portait sur « la mise en réseau des femmes créant ou reprenant une entreprise pour pallier leur isolement ». Enfin pour l’année 2020, le volet est dédié au « développement de l’entrepreneuriat social des femmes ». 3 actions censées œuvrer à l’augmentation du taux de femmes dans l’entrepreneuriat.
Aujourd’hui, qu’en est-il de l’entrepreneuriat féminin ?
Alors aujourd’hui où en sont les chiffres ? Quelles sont les avancées en matière d’entrepreneuriat féminin dans le Grand Est ? Est-ce que le plan d’action en faveur de l’entrepreneuriat féminin a fonctionné ? Malheureusement à ce jour, aucun chiffre n’a été communiqué de la part de la Direction régionale aux droits des femmes. L’unique information repose sur les objectifs du plan, soit « [agir pour] soutenir la progression des femmes dans le milieu professionnel grâce à l’interaction vertueuse des divers acteurs. Le budget prévisionnel triennal prévoit une contribution totale de l’État (DRDFE) à hauteur de 110 000 €. Le Conseil Régional et la Caisse des Dépôts sont, quant à eux, contributeurs à hauteur de 90 000 € chacun. La majorité du budget est consacrée à l’appel à projets ». Une réponse qui laisse perplexe quant à l’intérêt de ce dispositif, principalement instigué pour accroître le taux d’entrepreneure dans le Grand Est.
En octobre 2017 a été signé le premier plan d’action en faveur de l’entrepreneuriat féminin. Avec plusieurs acteurs financiers et l’État, l’objectif était de promouvoir pendant 3 ans la place de la femme dans l’entrepreneuriat et inciter les femmes à tenter l’aventure de la création d’entreprise. Aujourd’hui ce plan d’action arrive à sa dernière année et aucun chiffre n’a, pour le moment, été communiqué sur l’évolution du taux de femmes, créatrices d’entreprise.