Emilie Claudel, dirigeante de l'hôtel Le Chapitre dans les Vosges
septembre 22, 2025

Émilie Claudel, hôtelière : « Dans les Vosges, il y a un vrai attachement au territoire”

À travers son engagement, Émilie Claudel incarne une nouvelle génération d’entrepreneurs du tourisme : enracinée, visionnaire, exigeante. Elle est à la tête de deux hôtels 4 étoiles, Le Lafayette à Épinal et Le Chapître & SPA à Remiremont, dans les Vosges. Entre confort, nature et modernité, elle propose une offre pensée pour les entreprises responsables, dans des lieux labellisés, inspirants et uniques.

L’hôtel Lafayette est un établissement familial qui existe depuis 35 ans. Je l’ai repris il y a 7 ans et nous l’avons modernisé. Pour Le Chapître, tout s’est fait en plein COVID. Le sénateur et ancien maire de Remiremont, Jean Hingray, souhaitait vivement y voir s’implanter un hôtel. On a donc compris que si ce n’était pas nous, ce serait quelqu’un d’autre. (Rires)

Après plusieurs repérages, on a visité la Banque de France : coup de cœur immédiat. Je voulais un projet atypique, car je suis passionnée par l’hôtellerie. Le potentiel était évident : un lieu unique, propice à créer un vrai lieu de vie. Et dans une ville de 8 000 habitants, il fallait proposer un concept différenciant : d’où la création du spa de 1 000 m².

Pour l’Accueil Vélo, il me semblait évident qu’on ne pouvait pas accueillir des touristes dans un département aussi touristique que les Vosges — avec la Voie Bleue, la Voie Verte, les Lignes Bleues, etc. — sans être labellisé. Nous recevons énormément de cyclotouristes pendant les vacances, mais aussi des équipes masculines et féminines du Tour de France. Pour des établissements comme les nôtres, ce label est indispensable.

Pour ForêT l’effet Vosges, c’est un engagement de cœur. Nous sommes profondément attachés à notre territoire, amoureux des Vosges. Il nous paraissait impensable d’exploiter des établissements sans y valoriser des produits locaux.

Dans chacun de nos hôtels, nous mettons en avant des vitrines de produits 100 % vosgiens. Le Chapître, d’ailleurs, a été construit uniquement par des entreprises vosgiennes, et 95 % des matériaux utilisés proviennent du territoire. C’est une vraie ligne de conduite : les rideaux dans le hall, le goûter à la cocotte… tout est fait à moins de 15 km. On a donc vraiment poussé cette logique très loin.

Enfin pour le label Clé Verte, qui demande beaucoup de rigueur, nous avons été parmi les premiers à être écolabellisés au Lafayette. Clé Verte était donc la suite logique de notre démarche.

On assume totalement que l’hôtellerie est une activité polluante, mais si l’on veut être cohérent avec notre ancrage territorial, il faut agir. Et cela passe par des engagements concrets : formation du personnel, tri des déchets, économies d’énergie, potagers sur place, produits biosourcés, gestion du débit d’eau… Le tout, sans jamais sacrifier la qualité de service qui reste notre priorité.

Les attentes des clients évoluent constamment. Ce qui était vrai hier ne l’est plus aujourd’hui. Par ailleurs, on observe des tendances : retour à la nature, team building, séminaires haut de gamme… . En hôtellerie, il faut suivre ces évolutions. Je ne saurais dire si un hôtel est « dans la tendance », mais si Le Lafayette existe depuis 35 ans et si Le Chapître s’est imposé rapidement, c’est grâce à la qualité de service. Et ça, c’est une constante : nos clients la recherchent toujours. Autrement, ils iraient ailleurs : Airbnb, salles en location… Les options ne manquent pas. 

Notre force, c’est un service client incarné, humain, sur-mesure, et notre ancrage local. Nous faisons partie de réseaux professionnels, de clubs et d’associations. Tout comme nous portons fièrement la marque “Je vois la vie en Vosges”, marque reconnue partout en France. C’est une vraie authentification quand les clients viennent chez nous. Elle est un vrai gage de qualité et d’authenticité. (sourire)

Je suis née dans les Vosges, et mon mari en est aussi profondément amoureux. Pour nous, c’est une évidence. Après mon bac, j’ai fait mes études à Nancy, puis à Lyon, avant de gérer des hôtels à Chamonix après mon école de commerce.

Alors, vous allez me demander : comment passe-t-on de Chamonix à Épinal ? (Rires) La réponse est simple : la qualité de vie. Ici, elle est incomparable. On se connaît, on vit dans un cadre naturel exceptionnel. 

Nous avons une fille de 13 ans que je n’élèverais nulle part ailleurs. Pourquoi ? Parce que tout est là (sourire): les services, une offre culturelle riche, la randonnée, le ski, le vélo, les concerts, le shopping… C’est une vie à taille humaine. On connaît les gens, sans se sentir enfermés. Il y a une vraie douceur de vivre. On s’y sent bien.

Épanouissement, authenticité et fierté. C’est ce que je ressens en travaillant et en habitant ici. Je suis fière d’être Vosgienne. Et cette fierté, je la retrouve chez beaucoup de chefs d’entreprise que je côtoie dans la région.

Dans les Vosges, il y a un vrai attachement au territoire. C’est quelque chose qui nous rassemble. Le logo du Lafayette, d’ailleurs est un sapin — ce n’est pas un hasard. Il symbolise nos racines, notre nature, notre ancrage. Il y a une forme d’authenticité. Le Vosgien peut paraître un peu rustre au premier abord, mais une fois qu’on a passé la carapace… c’est que du bonheur. (sourire)

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