Déficitaire de plus de 4 milliards d’euros en plus que prévu, la Sécurité sociale cherche par tous les moyens à économiser. Une série de propositions a été établie par la Cour des comptes, comme la fin de la couverture des arrêts maladie de moins de 8 jours. Des projets qui suscitent de vifs débats mais qui visent une économie majeure pour le dispositif de sécurité sociale.

Selon le rapport public 2024 de la Cour des comptes, le déficit de la Sécurité Sociale ne cesse d’augmenter. De 14 milliards d’euros aujourd’hui, il devrait atteindre 17,2 milliards d’euros d’ici 2027, en cas d’inaction. Pour lutter contre cette perte d’argent conséquente, la juridiction financière a développé plusieurs pistes ce mercredi 29 mai. Parmi elles, lutter contre la fraude des arrêts de travail et contrôler davantage les prescriptions médicales.

Les idées pour tenter de réduire le déficit

L’une des hypothèses les plus « révoltantes » pour certains, le non-remboursement des arrêts de travail de moins de 8 jours. Ce dernier représenterait 470 millions d’euros en termes d’économie. Ou bien, celle de réduire le délai de carence qui passer celui-ci de 3 à 7 jours pour tous les arrêts de travail. Si cette diminution ne semble pas énorme, elle permettrait d’économiser près d’un milliard d’euros (945 millions d’euros). Autre suggestion à noter, la mise en place d’un jour de carence « d’ordre public », indemnisé ni par la Sécurité sociale, ni par l’employeur.

Pour le ministre de l’Économie, Bruno LeMaire, ce sont des mesures nécessaires. « Les arrêts maladie ont augmenté de 10% depuis le Covid ! Ce débat doit être ouvert dès cette année afin de lutter contre les abus. C’est aussi un principe de justice vis-à-vis de ceux qui travaillent ».

Fini les rhumes et les grippes, fini les arrêts maladie ?

Les maladies saisonnières représentent 61%, donc une grande partie des arrêts de travail dis « courts », soit moins de 3 jours. Sur la même lancée, les arrêts moyens, touchés par cette possible non-indemnisation, représentent 29%. Il s’agit principalement de maux bénins : rhumes, angines, etc. Les troubles musculo-squelettiques forment également une bonne part des arrêts courts/moyens, 18% et 28% respectivement. Dans le cas où ce plan proposé par la Cour des comptes serait adopté, les arrêts de travail seraient beaucoup moins faciles et accessibles.

Pour certains entrepreneurs et patrons, la solution semble claire. Au micro de RMC, Hédia, entrepreneure et gérante d’une boulangerie dans le Val-de-Marne témoigne : « Il faut cesser de rembourser les arrêts de moins de 8 jours. Il y a trop d’abus. En tant qu’artisan on doit compenser, ça va nous coûter cher ».
Selon une étude de l’Institut Sapiens, le coût moyen direct et indirect de l’absentéisme serait d’environ 4000 euros par an et par salarié pour une entreprise.

Le plan détaillé des propositions devrait paraître fin juin. En attendant le Premier Ministre, Gabriel Attal, insiste sur la volonté du gouvernement à contrôler davantage et éviter les fraudes. La lutte contre les abus d’arrêts maladie risquant de faire disparaître le système de sécurité sociale, est au cœur des débats politiques et sociaux.

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